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IRIN-CEA Bulletin hebdomadaire 121 (du 27 avril au 3 mai 2002)

SOMMAIRE:

RDC: Formation d'une alliance de l'opposition, arrivée de la mission du Conseil de sécurité
RDC: La situation alimentaire reste "précaire"
BURUNDI: Le CSA note "des progrès considérables" et "quelques difficultés"
BURUNDI: Pourparlers préliminaires entre le gouvernement et les FDD
RCA: Le gouvernement lance "de vastes réformes pour la bonne gouvernance"


RDC: Formation d'une alliance de l'opposition, arrivée de la mission du Conseil de sécurité

Le groupe rebelle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), soutenu par le Rwanda, a constitué une alliance avec cinq autres partis politiques de la République démocratique du Congo (RDC) afin de lutter contre les tentatives de formation d'un nouveau gouvernement par le président Joseph Kabila et le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), qui ont conclu un accord la semaine dernière à l'issue du dialogue intercongolais.

L'alliance, baptisée Alliance pour la sauvegarde du dialogue intercongolais (ASD) - qui sera dirigée par le vétéran Etienne Tshisekedi, chef de file de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS) - a pour principal objectif de poursuivre les négociations du dialogue à Sun City, en Afrique du Sud. Elle vise par ailleurs à former un nouvel ordre politique consensuel, à défendre l'accord de paix de Lusaka et à mettre en place un régime de droit.

L'ASD, qui sera basée à Kisangani, à l'est de la RDC, rassemble l'UPDS, la Dynamique pour une transition neutre (DPTN), le Mouvement Lumumbiste progressiste (MLP), le Conseil de l'opposition congolaise externe de l'Amérique du Nord (COCEAN) et le Rassemblement pour une nouvelle société (RNS).
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27495]

L'ambassadeur de France à l'ONU, Jean-David Levitte, qui dirige l'actuelle mission du Conseil de sécurité dans la région des Grands Lacs, a encouragé lundi toutes les parties au dialogue intercongolais à se montrer "flexibles" dans leurs revendications et à accepter de tenir des discussions sur les problèmes importants et sur les mesures à adopter pour parvenir à la réconciliation, a rapporté Radio France Internationale (RFI).

"Ce n'est certainement pas le rôle du Conseil de sécurité [de l'ONU] de remplacer les parties congolaises," a déclaré à RFI M. Levitte lors d'une halte à Pretoria, en Afrique du Sud. "Ce n'est pas non plus le rôle du Conseil de sécurité de servir de médiateur dans le dialogue intercongolais. Notre rôle est d'encourager toutes les parties congolaises à être suffisamment flexibles pour s'assurer que les acquis de Sun City ne sont pas perdus."

Rappelant que 37 textes juridiques sur tous les aspects de la vie congolaise avaient été adoptés par consensus lors des négociations de paix à Sun City, M. Levitte a déclaré qu'il était nécessaire de conclure un accord politique entre toutes les parties congolaises. "Cela n'a pas été fait à Sun City, mais ce n'est pas la fin du processus," a-t-il souligné. "La porte reste ouverte."
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27548]

La délégation onusienne s'est entretenue mardi matin à Kinshasa avec le président congolais Joseph Kabila pendant deux heures. L'après-midi, les délégués ont rencontré des représentants de la société civile, des partis politiques, des chefs religieux, ainsi que la MONUC et d'autres agences de l'ONU. M. Levitte a déclaré mercredi à la presse que M. Kabila avait dit qu'il souhaitait poursuivre les négociations sur le partage du pouvoir en RDC. "Le président Kabila nous a dit que la porte du dialogue était grande ouverte," a rapporté M. Levitte, selon Reuters.
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27565]

M. Kabila a déclaré mardi à la délégation du Conseil de sécurité qu'il souhaitait inclure le RCD-Goma dans les négociations en cours entre son gouvernement et le Mouvement de libération du Congo (MLC) en vue de définir les termes de l'accord de Sun City. "Ce qui s'est passé à Sun City n'est pas une affaire conclue," a indiqué l'ambassadeur du Royaume-Uni à l'ONU, Jeremy Greenstock, à des journalistes à Kinshasa. "Il [M. Kabila] est prêt à inclure le RCD dans l'accord en cours de discussion avec le MLC."

M. Greenstock a expliqué que la délégation de l'ONU focalisait son attention sur trois problèmes interdépendants: le dialogue intercongolais qui vient de s'achever à Sun City, en Afrique du Sud; le retrait des troupes étrangères de la RDC; et la démobilisation et le désarmement des groupes armés.

A propos de ces trois points, M. Greenstock a précisé que les termes du dialogue intercongolais n'étaient pas la première préoccupation du Conseil de sécurité, indiquant que la délégation "était plutôt à la recherche d'un résultat, car sans cela il ne peut y avoir de véritable retrait des forces étrangères." Il a ajouté que M. Kabila avait choisi l'option non militaire, comme le prouvait le départ de la RDC d'environ 12 000 à 13 000 troupes alliées (Angolais, Namibiens et Zimbabwéens), depuis qu'il avait succédé à son père, le défunt Laurent-Désiré Kabila, assassiné en janvier 2001.
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27567]

A l'occasion d'une conférence de presse organisée mardi à Kinshasa, M. Levitte a annoncé qu'une proposition pour une conférence des Grands Lacs serait soumise aux pays de la région. "Nous allons soumettre un document préparé à New York pour relancer le projet d'une conférence pour les pays de la région des Grands Lacs," a-t-il déclaré. Il a indiqué que cette conférence aurait notamment pour objectif d'aborder un problème partagé par tous les pays de la région, celui des minorités ethniques qui vivent à cheval sur les frontières. Elle sera aussi destinée à promouvoir le commerce, le développement et le tourisme.

La délégation est arrivée mercredi dans la ville de Kisangani, au nord-est de RDC, dans le cadre de sa mission d'une semaine destinée à encourager les initiatives de paix dans la région des Grands Lacs. Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité ont appelé le RCD-Goma à retirer ses troupes de la troisième plus grande ville congolaise, où des affrontements avec des forces ougandaises en 1999 et 2000 ont fait des centaines de morts parmi les civils.

M. Levitte a déclaré à des journalistes à Kisangani que la démilitarisation totale de la ville figurerait en tête des questions à l'ordre du jour du Conseil. Il a également souligné l'importance de la réouverture du vaste réseau fluvial de la RDC à la libre navigation, une question approuvée en théorie par toutes les parties belligérantes. "Nous appuierons avec force la reprise du trafic commercial dans tout le Congo. Le plus important est la reprise d'une vie normale pour des milliers et des milliers de gens ordinaires," a indiqué M. Levitte, cité par Reuters.

La mission de l'ONU, qui doit visiter jeudi l'Angola pour y rencontrer le président Jose Eduardo dos Santos et le Comité politique chargé de l'application de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka, se rendra vendredi en Ouganda pour s'entretenir avec le président Yoweri Museveni et le chef de file de l'ancienne rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, qui sera premier ministre dans le nouveau gouvernement congolais.

Samedi, la mission continuera son voyage en Tanzanie où elle sera reçue par le président Benjamin Mkapa. Dimanche, elle fera une halte au Burundi pour y rencontrer le président Pierre Buyoya, le vice-président Domitien Ndayizeye et les présidents du sénat et l'assemblée nationale. Lundi, les délégués poursuivront leur tournée au Rwanda afin de rencontrer le président Paul Kagamé et les autorités rwandaises. Une réunion est également prévue avec une délégation d'anciens groupes armés rwandais. Mardi, la délégation rentrera au siège des Nations Unies, à New York.
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27575]

RDC: La situation alimentaire reste "précaire"

La situation alimentaire et nutritionnelle de plus de deux millions de personnes déplacées, notamment dans les régions situées au nord-est de la République démocratique du Congo, et de plus de 300 000 réfugiés des pays voisins, "est très préoccupante" selon le dernier rapport du Service mondial d'information et d'alerte rapide (SMIAR).

Environ 64 pour cent des habitants des provinces orientales sont sous-alimentés, et la pauvreté nationale a atteint des "niveaux très élevés", a indiqué le SMIAR, estimant que 16 millions de personnes - un tiers de la population totale de la RDC - souffrent de pénurie alimentaire. Le SMIAR a constaté que bien que l'accès aux régions contrôlées par le gouvernement se soit amélioré du fait de la simplification des procédures pour les agences internationales, la distribution de l'aide humanitaire dans les régions sous contrôle rebelle reste limitée par l'insécurité et la violence.
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27564]

BURUNDI: Le CSA note "des progrès considérables" et "quelques difficultés"

Le Comité de suivi de l'application (CSA) de l'accord de paix burundais "a relevé que des progrès considérables avaient été réalisés en dépit de quelques difficultés" lors de sa huitième session qui s'est tenue du 22 au 26 avril dans la capitale Bujumbura, a informé un communiqué du CSA. Le plus important de ces progrès, selon une source ayant participé aux réunions, étant le fonctionnement général du gouvernement national de transition instauré le 1er novembre 2001. "Il s'agit maintenant d'une institution opérationnelle qui fonctionne, composée de représentants de tous les segments de la société - ce qui est fantastique pour les Burundais", a indiqué mardi à IRIN une source diplomatique proche du CSA. "Le processus entier est en cours de maturation."

Parmi les difficultés citées par la même source diplomatique figurent les retards enregistrés dans la mise en place d'une unité de protection spéciale burundaise (pour remplacer les forces sud-africaines qui assurent actuellement le fonctionnement quotidien des institutions gouvernementales et protègent les hommes politiques rentrés d'exil) et dans la réforme de l'armée, en partie attribuables à l'absence d'un cessez-le-feu entre le gouvernement et les factions rebelles. Le CSA a également pris note des revendications de plusieurs partis politiques composant le gouvernement transitoire, qui se plaignent de l'insuffisance de leur représentation au sein du gouvernement.

A propos du rapatriement en cours des réfugiés burundais en provenance des camps de la Tanzanie voisine, le CSA "a félicité et fait l'éloge" de la ministre burundaise chargée de la réhabilitation et la réinstallation des personnes déplacées, Françoise Gendahayo, "pour ce qui été déjà accompli en faveur des réfugiés et des personnes déplacées" du Burundi, selon le communiqué du CSA.

Tout en considérant les rapatriements comme un développement généralement positif, au vu des garanties données par Mme Gendahayo et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) que les retours ont été volontaires et continueront de l'être, le CSA a émis certaines suggestions concernant ce qu'il a appelé "les problèmes non résolus" - notamment l'insécurité incessante, l'allocation des terres et le soutien économique à long terme des rapatriés, a indiqué à IRIN une source ayant participé aux consultations de la semaine dernière.
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27540]

BURUNDI: Pourparlers préliminaires entre le gouvernement et les FDD

Les tentatives de pourparlers entre les délégations du gouvernement burundais et des rebelles de la faction des Forces pour la défense de la démocratie (FDD) dirigée par Pierre Nkurunziza, ont échoué la semaine dernière à Pretoria, en Afrique du Sud, mais quelque chose "d'assez important" s'est passé, a indiqué jeudi à IRIN un analyste de la situation au Burundi, Jan van Eck.

Selon M. van Eck, suite à des entretiens avec le vice-président sud-africain Jacob Zuma, il y aurait aujourd'hui des chances pour que le groupe rebelle des Forces nationales de libération (FNL) "commence à se joindre" aux négociations de cessez-le-feu avant la fin mai. "La délégation des FNL a exprimé son engagement vis-à-vis d'éventuelles discussions pour un cessez-le-feu mais elle a demandé un peu de temps pour tenir ses propres consultations internes avant de pouvoir commencer à traiter directement avec le gouvernement à la fin mai," a expliqué M. van Eck. "Cela va permettre des négociations incluant tout le monde," a-t-il ajouté.
[Voir BURUNDI: Dossier spécial d'IRIN sur les pourparlers de Pretoria, en Afrique du Sud sur http://www.irinnews.org/front page.asp?SelectRegion=Great_Lakes]

RCA: Le gouvernement lance "de vastes réformes pour la bonne gouvernance"

La République centrafricaine (RCA) entreprend de "vastes réformes" pour promouvoir la bonne gouvernance, "étape importante de la réduction de la pauvreté et de la promotion d'un développement durable", a annoncé lundi le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Les réformes concernent l'amélioration des services publics, la promotion de la décentralisation et de la gouvernance locale, le renforcement des politiques économiques et la mise en place d'un système judiciaire transparent et respectueux des droits de l'homme. Elles visent également la création d'un environnement propice au développement du secteur privé, l'encouragement de la participation de la société civile aux affaires publiques et le renforcement des activités de l'Assemblée nationale. Le premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, a présenté ces réformes lors d'un séminaire national organisé au début du mois dans la capitale centrafricaine Bangui par le gouvernement de la RCA et le PNUD. Parmi les participants figuraient des chefs du gouvernement et des représentants du secteur privé, de la société civile, des partis politiques, des communautés locales et des partenaires du développement.

Le séminaire visait à appuyer l'initiative du gouvernement pour entreprendre "une réforme complète de tous les secteurs de l'administration publique", a déclaré M. Ziguélé. Il entend donner à tous les citoyens un nouvel élan en faveur de "l'exercice et de la protection de leurs libertés fondamentales, et d'un système judiciaire respectueux des droits de l'homme," a-t-il ajouté. Le séminaire répond également aux appels publics demandant "des améliorations des services publics, une plus grande transparence de l'administration publique, une meilleure réponse aux doléances et une distribution plus équitable des bénéfices du développement," a-t-il poursuivi.
[Rapport complet sur http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=27524]

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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