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Les enfants sont exposés au risque de pneumonie alors que les financements se tarissent

Children are most vulnerable to cold Rahat Dar/IRIN
Les bruit de martèlement résonnent dans toutes les zones inondées de la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan. Dans son village situé aux abords de la ville de Charsadda, Rehman Ahmed tente de couvrir les grands trous dans le toit de sa maison de trois chambres avec de la toile et des morceaux de bois. « Le problème, c’est que je n’ai pas assez d’argent pour acheter le matériel adéquat – d’une manière ou d’une autre, nous devons empêcher le froid d’entrer dans la maison », a-t-il dit à IRIN.

Les trois enfants de M. Ahmed ont tous une toux sèche et de la fièvre, et il a peur que leur état de santé se détériore. « Les médecins disent que les enfants doivent rester au chaud, mais comment faire si notre maison n’a pas encore été entièrement réparée après les inondations ? »

À Charsadda, les températures minimales ont baissé cette semaine pour atteindre environ cinq degrés Celsius, et le vent qui souffle la nuit aggrave la sensation de froid. Dans le district de Swat, situé dans la même province, les températures sont tombées au-dessous de zéro.

« Nous n’avons pu construire qu’une seule chambre dans notre maison. Les hommes dorment sous la véranda attenante. Pour une famille de 12 personnes, il n’est pas très agréable de vivre ainsi », a dit Saira Bibi, qui vit à Kabal Tehsil (unité administrative – sous-district), dans le district de Swat.

Enfants en danger

« L’hiver s’accompagne de nouvelles menaces pour les enfants et leur famille – il est probable que des régions vont être coupées de tout, le froid va entraîner une augmentation sensible du nombre d’infections respiratoires aigües et aggraver les taux élevés de malnutrition, qui sont deux des principales causes de mortalité chez les enfants », a dit à IRIN Sarah Crowe, correspondante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en Asie du Sud. « Nous tentons de tenir compte de l’évolution des besoins en distribuant des vêtements d’hiver aux enfants, mais le manque de fonds nous empêche de faire notre travail efficacement ».

« On a vraiment l’impression que le reste du monde a oublié les enfants du Pakistan. Autrefois, les fonds arrivaient au compte-gouttes et aujourd’hui ils n’arrivent presque plus. Cela se produit souvent en cas d’inondations, car on pense que lorsque l’eau se retire, les gens reprennent leur vie. [Mais] ce n’est pas le cas, l’urgence existe toujours ici pour les enfants, la situation a simplement évolué », a ajouté Mme Crowe.

Les médecins présents sur place acquiescent. « Il y a plus en plus de gens, et particulièrement des victimes des inondations, qui n’ont pas d’abri approprié, qui viennent nous voir car ils souffrent d’infection des voies respiratoires supérieures et d’autres maladies », a indiqué Khawar Khan, qui travaille en tant que médecin généraliste dans une petite clinique privée de Charsadda.

Déficits alimentaires

Gul Afridi, responsable de la presse et de la mobilisation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a dit à IRIN : « Nous utilisons les fonds restants des centres de traitement de la diarrhée au cas par cas afin d’aider les services spécialisés des hôpitaux à fournir des soins de qualités 24 heures sur 24, notamment aux enfants qui présentent les symptômes de la pneumonie. Des appareils de chauffage, des nébuliseurs et de l’oxygène doivent être fournis en fonction des besoins recensés. Des médicaments utilisés dans le traitement de la pneumonie sont envoyés six mois à l’avance dans les régions qui risquent d’être enneigées ».

Dans une déclaration publiée le 28 novembre, Save the Children Royaume-Uni a annoncé que les enfants qui vivent dans les régions touchées par les inondations sont exposés au risque de pneumonie en ce début d’hiver. Mohammed Qazilbash, porte-parole de l’organisation, a dit : « Si nombre de familles déplacées ont enfin retrouvé leur village, elles continuent à vivre dans des tentes et des installations de fortune. Une petite tente peut accueillir de six à huit personnes, mais elle n’est d’aucun secours dans un froid glacial. On note également un manque de nourriture, si bien que les enfants ne mangent pas à leur faim, ce qui accroît leur vulnérabilité face à la pneumonie et à d’autres maladies ».

Pendant ce temps, les victimes des inondations continuent de faire tout ce qu’ils peuvent pour survive. « Mes belles-sœurs et moi passons des heures à essayer de trouver suffisamment de bois pour que les enfants aient chaud. Parfois, nous passons la nuit à frictionner les plus petits pour qu’ils aient chaud. Le fait que nous ayons perdu tous nos vêtements chauds et notre literie au cours des inondations rend la situation plus difficile », a dit Saira Bibi, qui a survécu aux inondations à Kabal, dans le district de Swat.

kh/at/mw – gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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