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Renvoyés en zone de guerre

An African Union (AU) peacekeeping soldier guards a crowd waiting for medical treatment near the AU military base in Mogadishu Siegfried Modola/IRIN
An African Union (AU) peacekeeping soldier guards a crowd waiting for medical treatment near the AU military base in Mogadishu
Parmi les milliers de personnes expulsées récemment d’Arabie saoudite, les ressortissants somaliens ne sont pas parvenus à retrouver leurs familles à Mogadiscio, la capitale, en raison des déplacements de population fréquents provoqués par les affrontements continuels entre les soldats du gouvernement et les insurgés islamistes.

Les responsables somaliens ont exhorté l’Arabie saoudite à mettre fin à ces expulsions, invoquant la situation toujours déplorable qui prévaut dans ce pays de la Corne de l’Afrique, le conflit ne s’étant pas apaisé. En mai, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré que pas moins de 4 000 Somaliens avaient été expulsés d’Arabie saoudite au cours de l’année précédente.

« Personne ne devrait être expulsé vers Mogadiscio parce que c’est être renvoyé vers un danger mortel », a dit à IRIN Roberta Russo, chargée de l’information au HCR, le 26 juillet. Ce mois-ci, 270 Somaliens, qualifiés d’immigrants clandestins par les autorités saoudiennes, ont été renvoyés dans leur pays.

« Nous appelons les autorités saoudiennes à donner asile aux Somaliens qui tentent d’échapper aux troubles, ou à les aider comme l’ont fait nos autres pays voisins », a dit à IRIN Mohamed Omar Dalha, ministre somalien de la Réinsertion et des Affaires sociales.

« Nous [prions instamment] les pays comme l’Arabie saoudite, qui est capable d’accueillir des réfugiés, de bien les traiter, de les héberger et de faire preuve d’hospitalité à leur égard. Nous savons que l’Arabie saoudite jouit d’une économie plus forte même que l’Ethiopie, Djibouti et le Kenya, pays qui ont accueilli des réfugiés somaliens... L’expulsion vers un pays instable tel que la Somalie n’est pas un bon choix ; les autorités saoudiennes devraient reconsidérer les expulsions », a dit à IRIN Ali Sheikh Yassin, responsable de l’Elman Human Rights Association, un organisme sis à Mogadiscio.

Coincés

N’ayant pas pu retrouver leurs familles, certains réfugiés expulsés se trouvent coincés à Mogadiscio depuis leur arrivée.

« Personne ne devrait être expulsé vers Mogadiscio parce que c’est être renvoyé vers un danger mortel »
« Je suis désorienté, je ne sais pas où aller maintenant ; j’ai entendu dire que ma famille avait fui pour se réfugier dans la ville de Jowhar [à 90 kilomètres au nord de Mogadiscio] et je n’ai même pas les moyens de me payer le trajet en bus pour les y rejoindre ; je n’ai rien emporté de chez moi, en Arabie saoudite : je n’avais rien sur moi lorsque j’ai été arrêté et renvoyé ici », a dit à IRIN Omar Kuluu, un rapatrié.

Les affrontements avaient forcé ce dernier à fuir le quartier de Mogadiscio où il résidait. Il se trouvait en Arabie saoudite depuis seulement cinq mois lors de son arrestation.

Mustafa Nuriye, autre immigré, lavait des voitures dans les rues d’Arabie saoudite depuis son arrivée, il y a quatre mois.

« A présent, mon voyage se termine ici, à l’aéroport ; je ne cesse de me demander comment je vais survivre dans cette ville particulièrement touchée par la guerre et les bombardements », a dit M. Nuriye. « Un parent m’a dit que ma famille avait fui à Ellasha Biyaha [un camp de déplacés situé au sud de Mogadiscio] ; je dois les chercher. Le seul problème que j’ai rencontré en chemin jusqu’ici, c’était le manque de vivres ; aujourd’hui, j’ai faim et je suis sans le sou. Je souhaite que quelqu’un m’aide à rejoindre ma famille le plus rapidement possible ».

« Je ne prévois pas de rester ici », a dit M. Nuriye, qui s’est juré de tenter de retourner en Arabie saoudite. « Je préfèrerais mourir en mer ou à l’aéroport plutôt que rester ici, où, comme vous pouvez le voir, survivre est quasi impossible. Mais je ne veux pas mourir, ce que je veux, en réalité, c’est la paix et du travail. Même si on m’attrape 100 fois, je retournerai en Arabie saoudite un jour ».

Madina Hassan, 20 ans, qui se trouvait en Arabie saoudite depuis environ un an, a expliqué qu’elle travaillait comme domestique avant son arrestation.

« On nous a rassemblés et placés dans une cellule, où nous sommes restés pendant 20 jours avant d’être rapatriés », a-t-elle raconté. « Nous avons eu tellement de problèmes dans cette cellule ; les plus forts prenaient la nourriture des faibles », a dit la jeune fille, originaire de la zone de Bondhere, à Mogadiscio.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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