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Y a-t-il une baisse de la mortalité maternelle ?

Mothers in Kanem, western Chad, with their children who suffer varying degrees of malnutrition. Aid officials are working to link emergency therapeutic care to longer-term efforts that will help the region prevent high malnutrition levels in future. March Celeste Hicks/IRIN
Mothers in Kanem, western Chad, with their children who suffer varying degrees of malnutrition.
Environ 200 000 femmes de moins que ce que l’on pensait meurent chaque année des suites de complications liées à la grossesse. Une étude mondiale réalisée par l’université de Washington, aux États-Unis, révèle que le développement de nouvelles méthodes d’études et de meilleures mesures de la mortalité maternelle permet de générer des estimations de la mortalité plus précises.

Selon la plus récente estimation des Nations Unies sur la mortalité maternelle dans le monde, 535 900 femmes sont mortes en 2005. La nouvelle étude, fondée sur les registres des naissances, les recensements, les enquêtes nationales ainsi que les entretiens avec les parents proches et le personnel de santé pour déterminer les causes de la mort, estime quant à elle que 342 900 femmes sont mortes en 2008. Christopher Murray, l’un des principaux auteurs de l’étude, a indiqué à IRIN que les nouvelles données sur les pays et une meilleure analyse avaient permis de réduire les erreurs. « Les données de notre étude ne comprennent pas d’informations sur 21 pays qui comptent pour 2,5 pour cent des naissances vivantes, tandis que [les données brutes utilisées par les Nations Unies] ne comprennent pas d’informations sur 26 pour cent des naissances vivantes ».

L’Institut de métrologie sanitaire et d'évaluation de l’université de Washington a créé une base de données comprenant trois fois plus d’informations que celle utilisée pour l’étude sur les taux de mortalité maternelle (TMM) réalisée en 2007 à l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé.

Les données compilées par l’équipe de M. Murray – financée par la Fondation Bill et Melinda Gates – ont montré que le taux de mortalité maternelle a baissé de 35 pour cent depuis 1980, tandis que, selon les estimations des Nations Unies, le nombre de femmes décédées à la suite des complications liées à la grossesse a peu évolué jusqu’à 2005.

Davantage de données

Monir Islam, responsable du programme de l’OMS « Pour une grossesse à moindre risque », a dit qu’il serait ravi si les conclusions de ces recherches s’avéraient exactes. « Dans les pays les plus touchés, la plupart des accouchements se déroulent à la maison : nous n’avons donc pas de données sur ces naissances », a-t-il indiqué à IRIN. « Dans les pays qui sont le théâtre de conflits, comme la Somalie, l’Afghanistan et la République démocratique du Congo, il est extrêmement difficile de rassembler des données ».

M. Murray a dit à IRIN que certaines données relatives à la mortalité maternelle avaient été négligées. « Même si les naissances se déroulent en dehors des centres de soins, certaines études permettent d’évaluer le nombre de morts [cas sur les fratries du programme des Enquêtes Démographiques et de Santé financé par USAID], mais les gens restent sceptiques face à cette méthode, qui a été très peu utilisée [pour évaluer le TMM] ».

La nouvelle étude se base sur des données fournies par les enquêtes sur les décès dans les fratries pour évaluer la mortalité maternelle, mais M. Murray a dit que même dans les pays où il était extrêmement difficile de rassembler des données, les épidémiologistes de la santé n’avaient pas recours à toutes les méthodes disponibles.

« On note une amélioration dans les méthodes de recherche qui sont utilisées dans d’autres branches de la science, telles que la perception à distance, l’agriculture et la météorologie, mais elles n’ont pas été appliquées dans le domaine de la santé mondiale ».

L’OMS, la Banque mondiale et le Fonds des Nations unies pour la population publieront de nouvelles estimations mondiales de la mortalité maternelle en mai, puis des estimations par pays en octobre.

VIH

M. Murray a dit à IRIN que le VIH n’avait pas été suffisamment pris en compte dans les causes de la mort– l’étude a révélé que plus de 60 000 morts maternelles par an étaient liées au manque de médicaments pour le traitement du VIH.

« Ce ne sont pas les soins obstétriques d’urgence qui feront véritablement la différence [dans la réduction du taux de mortalité maternelle], mais plutôt les ARV [antirétroviraux utilisés pour traiter les patients atteints du VIH/SIDA] ».

Six pays seulement comptabilisent la moitié des morts maternelles : l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Éthiopie et la République démocratique du Congo.

M. Murray a dit que l’étude montrait une certaine amélioration dans la réduction de la mortalité maternelle, mais qu’il fallait faire davantage d’efforts. « Le débat scientifique sur les statistiques est bien sûr intéressant… Mais il est tout aussi important d’analyser ce qui fonctionne et de trouver comment accélérer la réduction de la mortalité maternelle ».

pt/he/gd/np

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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