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La région du nord-est présente un taux de mortalité maternelle très alarmant

Sangima a vu mourir sa belle-sœur Mastbegeen pendant qu’elle accouchait de son septième enfant. L’enfant était né prématurément et elle avait abondamment saigné pendant le travail. Près de leur village, au nord-est de la province afghane de Badakshan, il n’y avait ni médecin ni sage-femme qualifiée pour l’assister. Mastbegeen s’est éteinte devant sa famille et le nouveau-né n’a pas survécu.

Telle est la réalité de beaucoup de villages isolés du corridor de Wakhan, dans la province de Badakshan, où l’accès aux soins de santé est quasi-inexistant. Dans cette région accidentée des montagnes du Pamir, il faut entre quatre et six jours à dos de cheval ou de yak, pour accéder au centre médical le plus proche, lorsque les mauvaises conditions météorologiques sont favorables et les pistes praticables.

Abdul Haq, un habitant du village du Big Pamir, a également vécu l’agonie de sa femme de 29 ans pendant un accouchement. «Ici, nous n’avons ni centre médical, ni école ni services administratifs. A qui peut-on s’adresser pour parler de nos difficultés ? », a-t-il demandé.

« Lorsque les femmes et les enfants tombent malades, il y a deux recours [ici]. Soit Allah les sauve, ou alors ils meurent », a-t-il ajouté.

Haq pense qu’il restera veuf. En effet, dans cette région faiblement peuplée, il n’y a pas beaucoup de femmes à marier.

Ilyas Bai, un autre veuf, vit dans le village du Small Pamir. Sa femme âgée de 20 ans est décédée il y a six ans en donnant naissance à leur premier enfant.

« Nous n’avons ni médecins ni médicaments. Quand nous avons des malades, nous ne pouvons les emmener nulle part. Lorsqu’il neige, personne ne peut se déplacer », a-t-il poursuivi.

Avec ses 6 500 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, la province du Badakshan présente le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde, selon le Fonds des Nations-Unies pour la Population (FNUAP).

« Et dans la province du Badakshan, le taux mortalité maternelle est particulièrement alarmant », a déclaré Abdul Momin Jalali, du service régional de la santé publique, à Badakshan.

Cela est dû à la fois au « manque de sensibilisation et d’accès aux centres médicaux, mais également au faible nombre de médecins et sages femmes dans les centres de santé », a précisé Hajera Zia Baharestani, gynécologue à la maternité de Faizabad.

D’après une récente étude du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), seules 3,3 pour cent des femmes de cette région ont accouché dans un centre médical. Une grande partie de la population locale interrogée a déclaré que les femmes accouchaient sur le bord du fleuve, l’été, et dans les abris pour animaux, l’hiver.

Comme c’est le cas dans la plupart des autres régions du pays, les femmes doivent accomplir diverses tâches domestiques jusqu’à la naissance de leur enfant. Et quand bien même il existe des services de santé, ceux-ci sont souvent inefficaces ou surchargés.

Quelques données sur la mortalité maternelle

  • Toutes les 28 minutes, une femme meurt des suites de couches, en Afghanistan
  • 54 pour cent des enfants afghans sont nés en présentant des signes de rachitisme
  • Le taux de fécondité en Afghanistan est le second le plus élevé au monde, avec 7,5 enfants par femme, selon le rapport 2006 du PNUD sur le Développement Humain.
« Il ne suffit pas de construire des cliniques », a déclaré Baharestani. « Le plus urgent est de fournir des médecins et des sages femmes qualifiés ».

Les femmes de cette région sont les plus exposées aux problèmes de malnutrition, de carences alimentaires et de taux de fécondité élevé. La pratique très répandue du mariage précoce contribue à augmenter le taux de mortalité. Plus de 40 pour cent des femmes du Badakshan sont mariées avant 15 ans, selon le FNUAP.

Si le Badakshan possède les statistiques les plus alarmantes, la situation sanitaire dans le reste de l’Afghanistan l’est tout autant. Les responsables de l’UNICEF à Kaboul affirment que l’Afghanistan a le second taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde (1 600 pour 100 000 naissances vivantes), après la Sierra Leone.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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