1. Accueil
  2. Africa
  3. DRC

L'éducation gratuite pour tous, mais les moyens font défaut

[Liberia] Children play in the courtyard of a roofless school in Sanniquellie, Nimba County, Liberia. IRIN
Many schools were destroyed during Liberia's 14-year civil war.
Richard Morgan ne peut plus circuler entre les rangées de tables de sa salle de classe de l’école primaire communautaire SIMS. Les garçons et les filles vêtus d’un uniforme blanc et bleu sont entassés les uns sur les autres, et l’enseignant est contraint de faire cours depuis le devant de la salle.
« Les salles de classe ont une capacité de 50 élèves, mais dans certains cas, nous faisons cours à 60 ou 65 enfants », a expliqué Richard Morgan.

La jeunesse libérienne afflue dans les écoles publiques du pays depuis la mise en place d’un programme d’éducation gratuit et obligatoire. Cependant, le système scolaire d’après-guerre éprouve des difficultés à satisfaire la forte demande en tables, livres et autres matériels scolaires. Les enfants doivent verser cinq dollars pour obtenir une table qu’ils apportent avec eux le jour de leur inscription à l’école SIMS.

Le gouvernement de la Président Ellen Johnson-Sirleaf s’est fixé comme objectif d’accroître considérablement le taux de scolarisation national et a ainsi adopté en 2004 la loi sur l’Education pour tous.
« La mise en application de la loi a eu les effets escomptés.

Les enfants viennent des fermes, de la rue jusque dans les salles de classe », a récemment déclaré à la presse Mme Johnson-Sirleaf.

Des campagnes médiatiques sensibilisent les parents au programme d’éducation gratuit destiné à leurs enfants.

Un système éducatif mis à mal par le conflit

De nombreux établissements scolaires ont été détruits ou endommagés pendant les quatorze années de guerre civile qui ont secoué le Liberia. Des tonnes de fournitures scolaires, toitures, portes et menuiseries ont été brûlés et utilisés comme combustibles pour la cuisson des aliments par les déplacés de guerre, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).

Pendant le conflit, peu de parents avaient les moyens d’acquitter les frais de scolarité de leurs enfants et beaucoup d’autres enfants avaient troqué les livres pour les armes et rejoint les rangs des divers groupes armés présents sur le territoire.

Autrefois, les frais de scolarité annuels s’élevaient à neuf dollars américains par enfant – une somme conséquente dans un pays qui affiche un taux de chômage de 85 pour cent et où la majorité de la population vit avec moins d’un dollar par jour, selon la Banque mondiale. Cinquante kilogrammes de riz, la nourriture de base, se négocie à une vingtaine de dollars et permet, en règle générale, de nourrir une famille de six personnes, pendant moins d’un mois.

En 2003, à la fin de la guerre, plus de la moitié des enfants en âge d’être scolarisés n’allait pas à l’école, a signalé l’Unicef. Mais depuis que l’éducation est gratuite, la situation a changé, a précisé l’agence onusienne.

« D’après les statistiques, entre 400 000 et 500 000 enfants sont désormais inscrits dans les écoles primaires, notamment dans les écoles publiques », a indiqué Joseph Korto, le ministre libérien de l’Education.

« Les chiffres sont énormes et à l’heure actuelle, nous avons besoin de plus de bancs, d’enseignants et de salles de classe afin de réduire les effectifs dans les salles de classe », a-t-il ajouté.

Selon les estimations de l’Institut libérien des enquêtes statistiques et d’information géographique, un organisme financé par le gouvernement, chargé de recueillir les statistiques sur le développement, quelque 95 000 enfants étaient scolarisés dans les écoles primaires du Libéria, avant 2006. En outre, près de la moitié des 3,2 millions d’habitants que compte le Liberia a moins de dix-huit ans, a annoncé l’institut.

Un système éducatif qui requiert davantage de moyens

L’Unicef et ses partenaires apportent assistance à la campagne Education pour tous mise en place par le gouvernement et fournissent du matériel scolaire de base aux enseignants et aux élèves. Ils encouragent également les familles et les communautés à envoyer leurs enfants à l’école.

« Le Libéria sort tout juste de la guerre et nous recommençons notre vie à zéro. La plupart d’entre nous n’a pas de travail, ainsi nous permettre de scolariser gratuitement nos enfants est un acte très louable », a confié Martin Karnga, père de sept enfants.

Bien que davantage d’enfants aient accès à l’éducation, les programmes scolaires doivent être améliorés et les écoles manquent cruellement d’enseignants, ont indiqué des responsables.

D’après l’Unicef, si la qualité du secteur de l’éducation s’est détériorée au cours de deux dernières décennies au Liberia, c’est parce que les bas salaires et les mauvaises conditions de travail ont incité les enseignants qualifiés à fuir les écoles publiques.

En effet, près de 65 pour cent des enfants scolarisés dans les écoles primaires et secondaires du Liberia sont pris en charge par des enseignants non qualifiés, a estimé l’Unicef.
Le ministre de l’Education a annoncé qu’un plus grand nombre d’enseignants serait formé cette année. Un enseignant dans une école publique libérienne gagne l’équivalent de 36 dollars américains par mois, voire moins.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join