Cinq véhicules sont tombés dans une embuscade tendue par une vingtaine d’hommes armés qui ont dépouillé les passagers, selon des sources hospitalières. L’attaque a fait un mort et cinq blessés parmi les occupants des véhicules.
Un braquage similaire s’est produit près du village de Manpalago, à 60 km au nord de Ziguinchor, et deux occupants d’un véhicule ont été blessés par balles, a confié à IRIN un des passagers.
Au cours des derniers mois, des milliers de personnes se sont réfugiées sur le territoire de la Gambie voisine pour échapper aux violents combats entre les rebelles et l’armée sénégalaise.
Au mois de novembre, le Président Wade avait rencontré une délégation de sages de la Casamance et leur avait confié la mission de négocier un accord de paix définitif avec les rebelles du mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc).
Selon M. Dino Aidara, porte-parole des sages, des représentants de Salif Sadio, Magne Diémé et Kamoughe Diatta, des chefs de factions dissidentes du Mfdc, figuraient parmi les membres de la délégation reçue en audience par le chef de l’Etat.
Pour manifester sa volonté et sa disponibilité, le Président Wade a mis à la disposition des sages une enveloppe de 60 millions de francs CFA (122 000 dollars américains) et des moyens logistiques importants pour leur permettre de mener à bien leur mission.
« Nous sommes en contact permanent avec les combattants rebelles. Ils nous écoutent et sont prêts à déposer les armes si nous leur donnons la garantie d'une paix définitive », a indiqué M. Dino Aidara. « Nous avons le soutien de tous les sages de la Casamance », a-t-il ajouté.
Depuis plus d’un an, le dossier de la Casamance était géré par M. Mbaye Jacques, le Président du Haut conseil de la république pour les affaires économiques et sociales (CRAES), mais aucun progrès significatif n’a été réalisé pour mettre fin à ce confit d’une vingtaine d’années. En outre, les nombreux accords de paix signés ces dernières années n’ont pas permis d’instaurer une paix durable et définitive en Casamance.
« Désormais je vous ai donné la mission de rencontrer les rebelles et de négocier avec eux pour le retour définitif de la paix en Casamance », a déclaré, à l'occasion, le président sénégalais. « Je ne nommerai plus quelqu'un d'autre pour gérer le dossier casamançais. »
L’initiative du Président Wade ne semble pas pourtant réjouir toutes les factions du MFDC. Selon Daniel Diatta, coordonnateur des activités d’une des factions du mouvement et proche allié du leader historique du MFDC, l'abbé Diamacoune Senghor, ces sages sont des opportunistes qui ne cherchent qu’à s’enrichir.
« Ces vieux ne sont que des politiciens qui veulent utiliser le Mfdc à des fins de commerce, mais ils ne peuvent pas influer sur les décisions de notre mouvement », a déclaré M. Diatta. « Ce sont des chasseurs de primes qui abusent l'opinion. Ils ne représentent rien et par conséquent, ils ne peuvent convaincre personne au niveau du Mfdc », a-t-il insisté.
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