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Les problèmes du monde pourraient dominer le sommet de l'UA

[Sudan] African Union peacekeepers in South Darfur. [Date picture taken: Aug 2005] Derk Segaar/IRIN
Most pledges have been for the contribution of infantry units
A l’occasion du sommet annuel de l’Union africaine (UA) qui s’ouvre ce week-end à Banjul, la capitale gambienne, l’organisation continentale se penchera sur deux dossiers brûlants, mais l’arrivée en Gambie de deux chefs d’Etat les plus décriés du moment pourrait leur voler la vedette.

Mahmoud Ahmadinejad, le chef d’Etat iranien et son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, participeront au sommet de l’UA en Gambie, sur invitation du président gambien, Yahya Jammeh.

Ces trois leaders sont en conflit avec les Etats-Unis pour des motifs différents : Ahmadinejad, pour les ambitions nucléaires de l’Iran ; Chavez, pour sa politique du pétrole ; et Yaya Jammeh, pour ses violations répétés des droits de l’homme.

L’avenir de la mission de maintien de la paix de l’UA dans la région instable du Darfour, au Soudan, la situation de l’ex-président tchadien Hissène Habré poursuivi pour crimes contre l’humanité, actes de tortures et de barbarie. Ce sont-là les questions brûlantes inscrites à l’ordre du jour de ce sommet et auxquelles l’UA devra apporter une réponse.

L’organisation panafricaine abordera également d’autres problèmes, notamment la situation en Somalie et au Tchad, un pays qui subit de plein fouet les conséquences humanitaires du conflit du Darfour.

En marge du sommet, le Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan rencontrera le Président soudanais Omar Hassan al-Bashir et tentera de le convaincre d’accepter l’envoi de Casques bleus de l’ONU dans le Darfour.

« J’espère que nous aurons l’occasion d’aborder le problème du Darfour avec le président du Soudan et d’autres chefs d’Etats présents à Banjul, et que nous parviendrons à trouver un accord sur la manière d’assurer le transfert du mandat des forces africaines de maintien de la paix aux Casques bleus de l’ONU », a souligné M. Annan. « Je pense que cela est important et qu’il est essentiel de parvenir à un accord et d’avancer ».

Le Secrétaire général des Nations unies a également indiqué qu’il demandera au Conseil de sécurité de renforcer les capacités de la mission de maintien de la paix de l’UA qui compte se retirer du Darfour à l’expiration de son mandat, en fin septembre.

A Banjul, M. Annan tiendra également un mini-sommet sur la Côte d’Ivoire. Il se rendra ensuite en Sierra Leone, au Liberia, en Côte d’Ivoire, puis au Ghana où il séjournera dans le cadre d’une visite privée.

L’autre dossier important inscrit à l’autre du jour du sommet de l’UA est l’affaire Hissène Habré. L’organisation panafricaine devra décider du sort de l’ex-président tchadien qui vit en exil au Sénégal depuis 1990.

En 2000, un tribunal de Dakar, la capitale du Sénégal, a inculpé M. Habré pour complicité de crimes contre l’humanité, avant que la justice sénégalaise n’ordonne l’abandon des poursuites dont il faisait l’objet.

Les présumées victimes du régime de M Habré s’étaient tournées vers la Belgique, pays où certains d’entre eux résidaient, et en septembre 2005, la Belgique inculpait et demandait l’extradition de M. Habré. La justice sénégalaise s’était déclarée incompétente pour statuer sur la demande d’extradition, s’en remettant alors à la décision de l’UA.

Sept juristes avaient été désignés et chargés d’étudier le dossier de Hissène Habré et de présenter leurs recommandations en juin lors du sommet des chefs d’Etat de l’organisation panafricaine. Après l’arrestation de l’ex-président libérien Charles Taylor, la décision de l’UA est très attendue. Elle déterminera la volonté réelle de l’organisation à traduire certains ex-leaders africains devant la justice.

Chaque année, le sommet de l’UA est un test de l’engagement du continent à mener des réformes. Pour l’organisation continentale, il s’agit désormais de remplacer la politique de « non ingérence » de sa devancière, l’Organisation de l’unité africaine (OUA), par une politique de « non indifférence ».

Et pour traduire en actes concrets cette nouvelle politique, l’UA participe à de nombreuses opérations de maintien de la paix et s’oppose à toute prise de pouvoir par des moyens anticonstitutionnels.

Ainsi, l’organisation panafricaine avait rejeté l’année dernière la tentative de prise de pouvoir de Faure Gnassingbé à la mort de son père, l’ex-président Gnassingbé Eyadéma.
Faure Gnassingbé a été proclamé vainqueur des élections présidentielles organisées précipitamment et bien que contestés par l’opposition, les résultats du scrutin ont été approuvés par l’UA.

Le sommet de l’UA sera également l’occasion pour les chefs d’Etat du continent d’aborder la crise somalienne et le contrôle du sud du pays et de la capitale Mogadiscio par le Conseil des tribunaux islamiques.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont critiqué la décision de l’UA d’organiser son sommet en Gambie, un pays épinglé par les bailleurs internationaux pour ses violations des droits de l’homme et son manque de volonté à engager des réformes démocratiques.

L’UA met actuellement sur pied une Cour africaine des droits de l’homme et des peuples basée à Arusha, en Tanzanie. Elle sera composée de 11 juges qui ont été sélectionnés à travers le continent et qui seront investis dans leur fonction pendant le sommet.

Cette Cour n’a pas pour vocation d’instruire des affaires criminelles et de poursuivre des individus. Sa mission est de traiter les plaintes de violation des droits de l’homme déposées contre des gouvernements.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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