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Weah s'autoproclame président et déclenche des émeutes à Monrovia

[Liberia] Liberian riot police look on as supporters of George Weah protest in
downtown Monrovia about polls they say were rigged. [Date picture taken: 11/12/2005] Claire Soares/IRIN
Wages of less than US $1 a day are failing to attract police recruits
George Weah, l’ancienne star du football et candidat malheureux des premières élections d’après-guerre, s’est auto proclamé ce week-end président du Liberia, dans une série de discours enflammés qui ont déclenché dimanche des émeutes à Monrovia, la capitale.

De nombreux policiers ont été blessés et au moins 40 personnes ont été arrêtées au cours de ces incidents.

Les attaques verbales de Weah ont commencé dès son arrivée à l’aéroport, après une rencontre avec les présidents John Kufuor du Ghana et Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, qui l’exhortaient plutôt à accepter sa défaite avec élégance.

« Je suis le président de ce pays et cela ne changera pas, que ça vous plaise ou non. Je l’ai dit au président Mbeki, et je le répète : les élections ont été truquées », a déclaré M. Weah à la presse dimanche après-midi.

Ellen Johnson-Sirleaf avait remporté le 8 novembre le second tour des premières élections libériennes d’après-guerre, mais Weah avait refusé de reconnaître sa défaite, arguant que le scrutin organisé par les Nations unies avait été entaché de nombreuses irrégularités.

Dimanche soir, devant des centaines de militants réunis au quartier général de son parti - le Congrès pour le changement démocratique – M. Weah a déclaré qu’il ferait obstacle à l’investiture de Sirleaf prévue à la mi-janvier.

« Il ne peut pas y avoir d’investiture en janvier alors que n’avons pas encore les conclusions du recours que nous avons introduit. Le monde entier doit le savoir. Nous nous battons pour la justice et il ne peut y avoir de paix sans justice », a déclaré Weah.

Des militants du CDC s’en sont pris aux nouvelles forces de l’ordre après le discours de Weah. Selon la mission des Nations unies au Liberia (MINUL), des casques bleus ont été appelés à la rescousse pour maîtriser le petit groupe de manifestants pro-Weah qui avait commencé à jeter des pierres sur les agents de police, blessé quelques-uns et détruit des voitures.

« Les cinq agents de police [blessés] faisaient partie du détachement qui avait été envoyé pour disperser les militants du CDC qui caillassaient nos hommes. Un agent est actuellement blessé et inconscient et se fait soigner dans un hôpital de la ville », a indiqué l’inspecteur Joseph Kerkula.

George Weah, qui a grandi dans les bidonvilles de Monrovia avant de devenir une légende du football est largement soutenu par les jeunes Libériens qui ont, pour la plupart, combattu au sein de factions armées au cours des 14 années de guerre civile qui ont déchiré le pays.

« Un détachement d’agents de police a pénétré dans les locaux du quartier général du CDC pour disperser les manifestants qui menaçaient de troubler l’ordre public, mais certains militants se sont mis à jeter des pierres aux agents. Après, ça a été la pagaille », a raconté Daniel Gibson, vendeur de bière et de cigarettes dont la boutique est située en face du bâtiment du CDC.

Selon la version des militants du CDC, les agents de police sont entrés dans le quartier général et les ont provoqués.

« La police nous a provoqués. Alors que nous organisions une cérémonie de bienvenue dans notre quartier général pour accueillir notre chef de retour de son périple africain, un détachement d’agents de police est entré dans nos locaux et s’en est pris à certains militants », a déclaré Eugène Nagbe, le secrétaire général du CDC.

Selon M. Nagbe, 50 militants ont été blessés pendant les échauffourées.

Dans les rues de Monrovia, la présence des casques bleus était plus remarquée que d’habitude, et un hélicoptère de l’ONU survolait la ville.

Ces rixes ont rappelé de tristes souvenirs aux habitants de Monrovia qui essayent encore d’effacer les stigmates de la guerre et de restaurer l’ordre dans leur capitale.

« Cela montre à quel point une situation peut dégénérer d’un moment à l’autre », a déclaré à IRIN l’homme d’affaires Lemuel Harmon.

« Notre crainte est que d’autres émeutes éclatent dans le pays si on ne maîtrise pas les militants du CDC. M. Weah devrait poursuivre son action en justice et interdire à ses militants de descendre dans les rues ».

Weah avait introduit un recours auprès de la Commission électorale nationale pour dénoncer les irrégularités qu’il aurait constaté pendant le déroulement du scrutin. Une enquête a été ouverte, bien que les observateurs internationaux aient déjà approuvé le déroulement du scrutin.

Suite aux incidents de ce week-end, le gouvernement a ouvert une enquête sur « certaines tentatives de déstabilisation du pays ».

Bien qu’elles n’aient nommé aucun groupe, les autorités ont indiqué « qu’une enquête complète a été ouverte et qu’elles disposent déjà de preuves de l’implication de certains individus suspects ».

William Allen, le ministre libérien de l’information, a déclaré à la presse lundi que certains fonctionnaires du gouvernement étaient impliqués dans cette affaire, mais il s’est refusé à révéler des noms.

« Cette menace est réelle et sérieuse et les agences de sécurité surveillent ces individus peu scrupuleux qui sont derrière cette tentative de déstabilisation », a déclaré Allen. « Deux hauts fonctionnaires du gouvernement seraient impliqués ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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