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Le président et le Premier ministre tentent d'apaiser leurs différends

[Guinea-Bissau] Presidential candidate and former military ruler Joao Bernardo "Nino" Vieira campaigning in downtown Bissau on June 17 2005 for Guinea-Bissau's June 19 presidential election. Pierre Holtz/IRIN
Presidential candidate and former military ruler Joao Bernardo Vieira
Apres s’être ignorés pendant près de deux semaines, le nouveau président de la Guinée-Bissau, Joao Bernardo « Nino » Vieira et son premier ministre Carlos Gomes Junior se sont finalement rencontrés pour aplanir leurs différends et trouver une solution à la crise que traverse le pays.

Mais malgré cette rencontre qui a eu lieu mercredi entre les deux hommes, la première depuis l’investiture de Vieira le 1er Octobre, le climat politique reste tendu dans ce petit pays instable.

A l’issue d’une réunion de trente minutes qu’il a qualifiée de cordiale, Gomes Junior, qui avait traité cette année M. Vieira de “bandit et de mercenaire qui a trahi son peuple » a déclaré qu’il espérait désormais une amélioration des relations entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement.

« Nous avons passé en revue les problèmes les plus urgents auxquels le pays fait face actuellement », a t-il déclaré à la presse, à sa sortie du palais présidentiel. « Comme vous le savez, nous avons pris des engagements auprès de la communauté internationale et nous devons honorer ».

Ce pays lusophone d’Afrique de l’ouest espère bénéficier d’une aide de plus de 200 millions de dollars américains de la communauté internationale pour reconstruire une économie et des infrastructures dévastées par des années de combat et de négligence.

La table ronde des bailleurs de fonds étrangers qui aurait dû avoir lieu en octobre a été provisoirement reportée au mois de novembre à Lisbonne. Cette réunion ne se tiendra que si les dirigeants bissau-guinéens donnent la preuve de leur capacité à travailler ensemble pour la stabilité politique du pays.

La Guinée-Bissau, le sixième pays le plus pauvre au monde selon l’Indice de développement humain des Nations unies, se remet encore difficilement des conséquences du coup d’Etat de 1998-99 qui a chassé Vieira du pouvoir, après 20 années à la tête du pays. Ce pays fait face également à une vaste épidémie de choléra qui a fait plus de 300 décès depuis le mois de juin et au mécontentement des fonctionnaires qui n’ont pas été payés depuis 4 mois.

Mais Gomes Junior s’est également engager à résoudre le problème des arriérés de salaires dès la fin de la semaine prochaine.

Cependant, la rencontre de mercredi a laissé apparaître des signes de tension persistants entre les deux hommes les plus influents du pays.

En effet, au début de la réunion, les forces de sécurité du Premier ministre Gomes Junior ont été à tenus à l’écart de la résidence de M. Viera par la garde présidentielle.

Les tensions entre les deux hommes ont été très vives en avril dernier, lorsque le premier ministre a publiquement refusé d’assurer la protection de l’ancien chef d’état rentré à Bissau après six années d’exile.

Gomes Junior dirige le gouvernement du parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC). Une scission est intervenue au sein du parti cette année lorsque certains de ses hauts cadres ont offert leur soutien à Vieira plutôt qu’au candidat officiel désigné par leur parti pour les élections présidentielles.

Après que Vieira ait été proclamé vainqueur des élections présidentielles du 24 juillet, avec 52 pour cent des suffrages, Gomes Junior a laissé entendre que le scrutin avait été entaché de fraudes et très peu de personnes pensaient qu’une cohabitation serait possible entre les deux hommes.

Mais sous la pression internationale, Gomes Junior, dont le parti a dirigé le pays pendant la phase de transition initiée par le coup de 2003, a modéré son langage et accepté le 1er octobre comme la date d’investiture du président de la république.

A la fin du mois de septembre, le secrétaire des Nations unies Kofi Annan a demandé au Premier ministre de ne pas interférer dans le processus démocratique, qui, a-t-il rappelé, est une condition essentielle pour séduire les bailleurs étrangers.

L’investiture s’est déroulée sans problèmes. Mais tout le monde a noté que le nom du Premier ministre Gomes Junior n’a pas été mentionné dans le discours d’investiture de M. Vieira. Par ailleurs, il a rencontré le chef d’Etat-major des forces armées, le procureur général et le président de l’Assemblée nationale avant de s’entretenir avec le premier ministre, une attitude qui n’est pas faite pour rassurer les observateurs sur la possibilité d’une cohabitation.

Et avec la scission du PAIGC, un tiers des membres du parti de Gomes ayant fait défection, la stabilité du pays n’est pas encore garantie.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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