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Le gouvernement envisage de constituer un stock de sécurité alimentaire et de moderniser l'agriculture

[Niger] Residents of the Niger village of Damana are full of joy and relief that after this year's food shortages, the new harvest looks big. [Picture taken: August 2005] Souleymane Anza/IRIN
Promising harvest in Niger
Le Niger va constituer un stock de sécurité alimentaire de 100 000 tonnes et inviter les paysans à adopter des techniques de production agricole modernes pour éviter une nouvelle crise alimentaire de l’ampleur de celle qui a sévi dans le pays cette année, a déclaré mardi le Premier ministre nigérien au cours d’une conférence de presse.

Alors que les paysans procèdent aux premières récoltes, après la crise qui a affecté le tiers des 12 millions d’habitants que compte le pays, le Premier ministre Hama Amadou a indiqué que son gouvernement avait dégagé une enveloppe de cinq milliards de francs CFA (9 millions de dollars américains) pour reconstituer sa réserve alimentaire.

Les stocks alimentaires de cette année se sont épuisés plus tôt que prévu après la mauvaise campagne agricole 2004-2005, marquée par une invasion acridienne et une faible pluviométrie.

Le Premier ministre a également fait savoir que la crise alimentaire qui a sévi au Niger était à présent surmontée.

"Grâce aux pluies ininterrompues et donc aux bonnes récoltes en perspective, nous pouvons dire que la crise alimentaire est derrière nous”, a-t-il déclaré.

Selon M. Amadou, les paysans du Niger, vaste pays désertique, doivent s’ouvrir à la modernité pour éviter que se reproduise la récente crise alimentaire durant laquelle on a vu des gens contraints à manger des herbes sauvages et des enfants faméliques mourir de faim.

“Il faut que le monde rural change de mentalité ; nous devons arrêter de dépendre de la pluie”, a-t-il lancé. “Il faut moderniser l’agriculture, mettre en valeur des terres irrigables”.

Le fleuve Niger offre au pays de nombreuses terres irrigables qui, si elles étaient exploitées, pourraient produire plus de 300 000 tonnes de nourriture chaque année, a ajouté M. Amadou.

Cette année, le Niger a accusé un déficit céréalier de 223 000 tonnes.

Si le gouvernement trouve les financements, il envisage de mettre en valeur 80 000 hectares de terre irrigable capables de fournir trois récoltes par an.

Il a également prévu de lancer un programme de fermes modernes qui seront confiées à des jeunes, et de créer un système de banque agricole.

“La majorité des paysans attendent chaque année que la pluie tombe du ciel ”, a confié à IRIN Marcus Prior, chargé d’information auprès du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies. “En conséquence, toute initiative qui permettre de planifier la production alimentaire permettra d’éviter le genre de situation que les gens ont connu cette année”.

Le Niger a des difficultés pour assurer son autosuffisance alimentaire même pendant les années fastes. Malgré l’avancée du désert et les changements climatiques, les systèmes agricole et pastoral n’ont pas évolué depuis des générations. Et d’après le dernier indice de développement humain publié cette année par les Nations unies, le Niger reste le pays le plus pauvre de la planète.

A un moment où les paysans procèdent aux premières récoltes, les agences des Nations unies vont commencer à réduire dès le mois prochain la distribution généralisée de l’aide alimentaire pour ne pas désorganiser le marché des céréales et détruire les ressources des nombreux paysans pratiquant une agriculture de subsistance.

Le PAM avait prévu une première campagne de distribution gratuite de nourriture à quelque 1,8 millions de personnes, avant les récoltes, puis une deuxième en faveur des 1,7 millions de nigériens les plus vulnérables.

“Nous n’avons pas encore terminé la première campagne de distribution gratuite de nourriture que près de la moitié des vivres prévus pour la deuxième campagne a déjà été distribuée”, a expliqué M. Prior.

“La distribution de nourriture aux personnes les plus affectées par la crise alimentaire de cette année continuera après les récoltes”, a-t-il ajouté, en faisant référence aux segments de la population qui pourraient encore être dans le besoin : les populations nomades ayant perdu leurs bétails, les paysans ayant eu de mauvaises récoltes ou ayant été contraints d’hypothéquer leurs récoltes.

Le représentant du Programme des Nations unies (PNUD) au Niger, Michele Falavigna, a affirmé la semaine dernière que les Nations unies n’avaient reçu que 50 pour cent des 80 millions de dollars sollicités auprès des bailleurs pour l’ensemble du programme humanitaire au Niger.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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