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La junte présente son programme d'action pour un retour à la démocratie

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La junte militaire au pouvoir en Mauritanie a fait connaître son programme d’action pour un retour à la démocratie, espérant ainsi renforcer l’enthousiasme manifesté jusqu’ici par la population et prouver à la communauté internationale mécontente qu’elle n’a pas l’intention de s’accrocher indéfiniment au pouvoir.

Les responsables de l’opposition ont rencontré les putschistes qui ont renversé la semaine dernière le président Maaouya Ould Taya, lors d’un coup d’Etat sans effusion de sang. A l’issue de cette entrevue, les leaders politiques ont déclaré que le Conseil militaire pour la démocratie et la justice avait promis d’organiser l’année prochaine un référendum sur la réforme de la constitution et des élections législatives.

La junte militaire a également choisi ce week-end un nouveau Premier ministre civil, M. Sidi Mohamed Ould Boubacar, qui sera chargé de diriger un gouvernement de transition. M. Sidi Mohamed Ould Boubacar avait déjà occupé ces fonctions sous le régime de l’ex-président Ould Taya, avant de tomber en disgrâce et d’être nommé ambassadeur de la Mauritanie en France.

La composition de son gouvernement sera annoncée très prochainement.

Selon les leaders de l’opposition, le Conseil militaire, qui s’est déjà engagé à céder le pouvoir aux civils dans deux ans, a promis qu’aucun de ses 17 membres, ni aucun ministre du gouvernement de transition, ne pourra présenter sa candidature aux prochaines élections.

Alors que le chef de la junte militaire, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, tentait de rassurer les diplomates, les partis politiques et la société civile, le président déchu, M. Ould Taya rompait le silence.

De Niamey, la capitale nigérienne où il réside actuellement, il déclarait vendredi sur les ondes de Radio France Internationale qu’il « n’y avait jamais eu en Afrique un coup d’Etat aussi insensé, ni aussi dramatique ».

« Ma situation me fait penser au vieil adage : ‘Dieu me garde de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge’ », a-t-il déclaré.

Mais après le week-end, son discours s’est fait plus agressif.

« En ma qualité de président, j’ordonne aux officiers et aux soldats des forces armées et des forces de sécurité de mettre fin à cet acte criminel et de rétablir l’ordre constitutionnel », a déclaré lundi M. Ould Taya sur la chaîne de télévision par satellite Al Arabiya.

« Je reviendrai très prochainement en Mauritanie, s’il plaît à Dieu, afin que nous puissions continuer à travailler ensemble pour un avenir meilleur ».

La communauté internationale avait unanimement condamné le coup d’Etat de mercredi dernier qui s’est produit alors que M. Ould Taya rentrait d’une visite en Arabie Saoudite, où il avait assisté aux obsèques du roi Fahd.

L’Union africaine avait immédiatement réagi en excluant la Mauritanie de l’organisation et les Etats-Unis avait exigé le retour au pouvoir de M. Ould Taya.

En Mauritanie, des foules en liesse étaient descendues dans les rues pour saluer cette nouvelle ère de liberté. Même le parti de l’ex-président Ould Taya, le Parti républicain démocratique et social (PRDS) avait publié un communiqué dans lequel il déclarait appuyer le programme du Conseil militaire pour un rétablissement de la démocratie dans le pays.

Dimanche dernier, les nouveaux dirigeants militaires de la Mauritanie avaient libéré 21 islamistes incarcérés par M. Ould Taya pour leurs prétendus liens avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), un mouvement islamique algérien proche d’Al Qaeda.

Pour M. Vall, il n’y avait aucune preuve pour appuyer les accusations portées contre ces 21 détenus, a rapporté un diplomate.

M. Vall avait participé au putsch qui avait permis à l’ex-président Ould Taya de s’emparer du pouvoir en 1984. Il avait occupé les fonctions de directeur de la Sûreté nationale pendant deux décennies. Mais pour certains observateurs, il faudra attendre de voir si M. Vall tiendra ses promesses et mettra réellement fin aux 21 années de pouvoir autoritaire de son ancien patron.

Dès l’année prochaine, la Mauritanie commencera à produire 75 000 barils de pétrole brut par jour à partir de son gisement offshore de Chinguetti. Les pétrodollars qui inonderont alors la Mauritanie, un pays coincé entre l’Afrique noire et le Maghreb, pourraient attiser la convoitise des nouveaux dirigeants et les amener à se maintenir au pouvoir.

Si la junte militaire organise des élections l’année prochaine, la Mauritanie, pour la première fois depuis son indépendance en 1960, changera de régime par la voie des urnes.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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