Pinon Koné, un ancien gendarme, ainsi que 21 autres rebelles armés qui avaient pris part à l’opération menée en juin 2004, ont été condamnés lundi par la cour martiale à Abidjan.
Les complices de Koné ont été condamné à des peines allant de cinq à 20 ans de prison. En Côte d’Ivoire, un pays coupé en deux par la guerre civile, rares sont les procès portant sur des actes d’agression armée commis à des fins politiques.
Le groupe avait été arrêté par des casques bleus français qui patrouillaient dans la zone de confiance, située entre le nord, détenu par les rebelles, et le sud, contrôlé par le gouvernement. Il avait été par la suite livré au gouvernement du président Laurent Gbagbo.
Cinq soldats de l’armée nationale ont été tués lors de l’attaque menée à Gohitifla, une petite ville du centre de la Côte d'Ivoire, à 400 km au nord-ouest d’Abidjan, la capitale ivoirienne.
La cour a reconnu Koné coupable de neuf chefs d’accusation, parmi lesquels : atteinte à l’intégrité du territoire national, assassinat, rébellion et vol aggravé.
Dramane Koné, son sous-chef, a été condamné à une peine de 20 ans de prison. Les autres ont reçu des peines allant de cinq à 17 ans de prison.
« J’ai attaqué Gohitafla parce que je voulais prendre le contrôle de Mama, le village du chef de l’Etat, pour me faire entendre », a déclaré à la cour Pinon Koné, le leader du groupe rebelle.
L’ancien gendarme a déclaré qu’il avait voulu protester publiquement contre les déclarations de Charles Blé Goudé, le leader d’un mouvement de jeunes sympathisants de Gbagbo. Celui-ci avait affirmé que l’accord de paix signé en 2003 entre le gouvernement et les rebelles était caduc.
Les lourdes peines infligées à Pinon Koné et ses hommes, qui semblaient pourtant pas être étroitement liés au mouvement rebelle des Forces nouvelles, contrastent avec l’attitude précédente du gouvernement qui n’a pas traduit en justice les 87 membres d’une milice pro-gouvernementale arrêtés par les casques bleus des Nations unies. Ces miliciens avaient attaqué le 28 février dernier la localité de Logoualé, une ville frontalière avec la zone occupée par les Forces nouvelles, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Quelques jours après l’attaque, qui avait causé la mort de plus de 15 personnes, les Nations unies avaient livré les responsables aux autorités ivoiriennes à Guiglo, une ville voisine. Ils avaient été immédiatement libérés et accueillis en héros.
Le gouvernement avait refusé de les livrer aux autorités du mouvement des Force nouvelles.
Interrogé sur le sort de Koné et de ses hommes, Sidiki Konaté, le porte-parole des Forces nouvelles, a déclaré à IRIN : « Nous en prenons bonne note. A présent, si nous trouvons des hommes des FANCI [Forces armées nationales de Côte d’Ivoire] dans la région, nous saurons quoi faire ».
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