Dans la capitale Nouakchott, plusieurs personnes attendaient anxieusement d’avoir des nouvelles des membres de leur famille à l’hôpital militaire après l’attaque de la base militaire de Lemghayti située à la frontière nord-est entre le Mali et l’Algérie.
Le Premier ministre Sghaier Ould Mbareck a reçu les chefs des partis d’opposition pour discuter de ce graves événements qui selon le gouvernement serait l’œuvre d’islamistes algériens.
Le ministre de la Défense, Baba Ould Sidi, a placé les forces armées en état d’alerte maximum et envoyé des renforts de troupes dans la région.
A l’occasion d’une conférence de presse convoquée spécialement dimanche dernier, Ould Sidi a déploré l’"assassinat de sang froid de plusieurs militaires mauritaniens par les assaillants".
Selon le ministre de la Défense, entre cinq et neuf assaillants ont aussi été tués.
Les seules informations sur l’attaque de la base militaire de Lemghayti ont été fournies par les avions gouvernementaux qui ont survolé les casernes qui abritent généralement près de 800 militaires. De sources gouvernementales, le nombre de victimes pourrait être plus élevé.
Selon les autorités, les assaillants ont attaqué samedi matin à l’aube les casernes et certains militaires ont été égorgés.
Le gouvernement mauritanien a accusé le groupe de Salafistes pour la prédication et le combat (GSPC) - lié à Al Qaeda selon les renseignements militaires américains – l’organisation islamique responsable de l’attaque du 11 septembre 2001 sur le World Trade Centre a New York.
Les Etats-Unis doivent démarrer à la fin du mois de juin un programme de plusieurs milliards de dollars pour la formation d’unités spécialisées dans la lutte contre le terrorisme. Ce programme se déroulera dans neuf pays d’Afrique de l’ouest et du nord, des régions considérées comme des terreaux pour les combattants islamiques radicaux.
Ce programme de cinq ans coûtera chaque année 100 millions de dollars au gouvernement américain.
Au cours des trois derniers mois, les autorités mauritaniennes avaient démantelé un réseau d’islamistes accusés d’entretenir des liens avec des mouvements islamiques radicaux.
Mais certaines critiques avaient accusé le président Maaouiya Ould Taya de s’en prendre à ses opposants sous le couvert de la lutte contre le terrorisme inspirée par les Etats-Unis.
Dans un communiqué publié sur un site islamiste, Jemil Ould Mansour, chef islamiste toujours recherché par la police, a nié toute implication de son mouvement dans l’attaque et a appelé à plus de calme.
"L’heure n’est donc pas au règlement de compte, mais c’est un arrêt du terrorisme pour que ce genre d’acte ne se répète pas et ne soit pas le terreau qui lui permet de se développer dans notre pays" a indiqué Ould Mansour.
La frontière nord-est de la Mauritanie est inaccessible et particulièrement difficile pour la police. Les commerçants qui utilisent des caravanes de chameaux se déplacent dans la région où la contrebande est facilitée par les distances et la nature hostile du terrain.
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