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Nino Vieira de retour d'exil

Après six années d’exil au Portugal, l’ancien président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira, alias "Nino", a reçu jeudi un accueil triomphal à son retour en Guinée-Bissau.

Plus de 5 000 personnes présentes dans le stade de football de Bissau ont réservé un accueil chaleureux à cet ancien général d’armée arrivé à bord de l’hélicoptère officiel de son vieil ami et allié, le président Lansana Conté de Guinée Conakry.

Une foule en liesse scandait "Kabi! Kabi!", le nom de guerre de Vieira à l’époque où il combattait les forces armées coloniales portugaises, entre 1960 et 1970.

Vieira avait pris le pouvoir en Guinée-Bissau après le coup d’état de 1980. Pendant 18 ans, il a dirigé ce petit pays d’Afrique de l’ouest de 1,3 millions d’habitants avant d’être contraint à la démission en 1999, à la fin de la guerre civile.

S’adressant à la foule, Vieira a indiqué qu’il était revenu pour recouvrer ses droits civiques et contribuer à la paix et à la réconciliation dans son pays.

Toutefois, l’ancien chef d’Etat n’a pas fait état de son éventuelle candidature aux élections présidentielles du 19 juin prochain.

"Je suis de retour dans mon pays pour recouvrer mes droits civiques et pour m’inscrire sur les listes électorales en vue des prochaines élections. Je suis aussi revenu pour aider mon pays et mon peuple à surmonter les difficultés qu’il a connues ces dernières années", a-t-il déclaré à la presse, une fois arrivé à son domicile.

"Tout ce que j’ai à cœur maintenant c’est d’édifier un avenir de paix, de stabilité politique et de développement", a-t-il ajouté.

Officiellement, toute activité politique est interdite à Vieira. Cependant, cette interdiction pourrait être levée si l’Assemblée nationale vote le projet de loi d’amnistie très controversé qui lui sera soumis début mai.

Ce projet de loi vise à amnistier tous les crimes politiques commis entre 1980, année de l’accession de Vieira au pouvoir, et octobre 2004, année de la mort du général Verissimo Correia Seabra assassiné par des soldats mutins.

Cette amnistie permettrait également à Kumba Yala, autre personnage très controversé de la Guinée-Bissau, de revenir aux affaires.

L’ancien président Kumba Yala, a été destitué en septembre 2003 lors d’un coup d’état sans effusion de sang. Selon la charte de transition établie pour restaurer en Guinée-Bissau un gouvernement constitutionnel, toute activité politique est interdite à Yala pendant une durée de cinq ans, à compter de 2003.

Outrepassant cette disposition de la charte, le Parti de la rénovation sociale (PRS), le plus important groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, a choisi à l’unanimité Kumba Yala comme son candidat au prochain scrutin présidentiel.

Au sein du parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-vert (PAIGC) au nom duquel Vieira a dirigé le pays pendant deux décennies, le retour de son ancien chef de file est diversement apprécié.

Plutôt favorable à la candidature de Malam Bacai Sanha comme représentant du PAIGC aux élections présidentielles de juin, le Premier ministre Carlos Gomes Junior a déclaré à la presse qu’il n’allait pas assurer la sécurité de Vieira s’il rentrait au pays.

De nombreuses personnalités du PAIGC étaient venues accueillir l’ancien chef d’Etat : Aristides Gomes, le premier Vice-président du parti, Cipriano Cassama, le président du groupe parlementaire du PAIGC à l’Assemblée nationale et Helder Proenca, membre important du bureau politique.

Un groupe d’hommes d’affaires très influents et des responsables de petits partis d’opposition, tous sympathisants de Vieira, ont présenté une pétition de 30 000 signatures demandant à l’ancien chef d’Etat de se représenter aux élections présidentielles.

La communauté internationale a exprimé ses préoccupations quant à l’éventualité de voir le scrutin de juin se résumer à un affrontement entre Vieira et Yala, deux personnages très controversés dont le retour aux affaires pourrait compromettre la paix et la stabilité de ce pauvre pays d’Afrique de l’ouest dont la principale ressource d’exportation est la noix de cajou.

Dans un communiqué publié le 29 mars dernier, Ahmedou Ould Abdallah, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, note que les tensions politiques en Guinée-Bissau sont de plus en plus vives.

"Le représentant a exhorté les acteurs politiques, en particulier les anciens chefs d’Etat, à ne pas céder à la tentation de la manipulation politique fondée sur des considérations ethniques et religieuses. Il leur a instamment demandé de pas entreprendre d’actions susceptibles de diviser le pays, l’armée et ses institutions", indique le communiqué.

Abondant dans le même sens que M. Ould Abdallah, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit "très préoccupé de constater que les efforts de paix n’avaient pas encore apporté aux populations les avantages sociaux et économiques susceptibles d’empêcher tout recours à la force".

Le Conseil a également exprimé ses vives inquiétudes à propos du choix de Yala comme candidat du PRS aux présidentielles, alors que ce dernier a fait les preuves de son incapacité à diriger le pays.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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