A première vue, on dirait une coupe de cheveux à la mode, mais les stries de peau nue et luisante qui apparaissent sur le crâne de Nathaniel Dorbor, 12 ans, sont en fait des cicatrices, souvenir du jour où un rebelle libérien l’a attaqué au couteau.
Nathaniel avait environ six mois lorsque des rebelles ont envahi son village du comté de Lofa, au Liberia. Hélène, sa mère, lui a enveloppé la tête avant de s’enfuir en l’emmenant avec elle, pour arriver enfin en Guinée, où ils vivent tous deux depuis lors.
Nathaniel fait partie du groupe d’hommes, de femmes et d’enfants libériens, sierra-léonais et ivoiriens, qui résident au refuge de Conakry pour les réfugiés nécessitant un traitement médical.
« J’ai été transféré du camp de Kouankan [situé à N’zérékoré, dans le sud-est de la Guinée] à Conakry à cause du problème que j’ai à la tête.
« J’ai été blessé par des rebelles pendant la guerre. Aujourd’hui encore, ma tête n’est pas en bon état. A chaque fois que nous allons à l’hôpital [ici à Conakry] les médecins examinent ma tête, et disent qu’ils ne peuvent rien y faire.
« Quand j’allais à l’école au camp, à chaque fois que je passais un examen, j’avais les oreilles et le nez qui saignaient et mon cahier devenait tout rouge.
« Le professeur m’a dit de ne plus venir à l’école. Je ne peux pas passer les examens. Aujourd’hui, je ne suis pas capable de poursuivre mon cursus scolaire et j’ai toujours mon problème à la tête, qui me posent des difficultés.
« Je voudrais que les gens m’aident. Parce que j’ai ce grave problème. Parfois, je suis assis et je peux m’évanouir et tomber, et je n’en suis pas conscient. Je ne sais pas pourquoi.
« Je ne peux pas sortir la journée. Seulement après 20 heures. A chaque fois que je vais au soleil, du sang coule de mon nez et de mes oreilles. Les gens n’aiment pas du tout me voir, parce que j’ai des effusions de sang dès que je suis au soleil.
« J’ai mal. Quand je me réveille, je commence toujours ma journée comme quelqu’un qui est sur le point de mourir ».
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