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La Côte d’Ivoire est « au bord de la catastrophe », et l’on peut reprocher à la classe politique son manque de volonté pour mettre fin à cette crise qui a divisé le pays, a déclaré Pierre Schori, le représentant spécial sortant des Nations-Unies pour la Côte-d’Ivoire.

M. Schori, dont le mandat expire ce mois-ci, s’est confié à IRIN en parlant de ses deux années en Côte-d’Ivoire et de ce qu’il entrevoyait pour l’avenir de ce pays.

« La situation économique, sociale, humanitaire et sécuritaire s’est dégradée au fil des ans et la population vit un drame au quotidien », a-t-il ajouté. Cela est très décevant de voir qu’ils - les responsables politiques - sont en train de rater une occasion d’aller vers une paix durable et de meilleures conditions de vie ».

La Côte d’Ivoire figure désormais à la 163ème place - sur 177 - de l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement. Près de la moitié de la population de la Côte-d’Ivoire vit avec moins d’1 dollar par jour, même si le pays produit 40 pour cent du Produit Intérieur Brut des huit pays francophones de l’union monétaire pour l’Afrique de l’Ouest, a souligné M Schori.

« Les Ivoiriens sont sur le point de vivre une véritable catastrophe, en ce sens que leur niveau de vie est en train de se dégrader », a-t –il précisé.

Malgré les besoins humanitaires du pays, a-t-il déclaré, le financement des bailleurs de fonds pour la Côte-D’ivoire sont en net recul. A la fin des années 90, avant le premier coup d’Etat, la Côte-d’Ivoire recevait annuellement environ 1 milliard de dollars des pays occidentaux, sous forme d’aide au développement.

Aujourd’hui, cette aide est d’environ 200 millions, a précisé M. Schori.

« Il y a cependant une raison à cela ; on a l’impression qu’il y a un problème de mauvaise gouvernance et que le processus de paix n’est pas respecté », a-t-il poursuivi.

« Pendant les deux années passées dans ce pays, les feuilles de route, élaborées par les Ivoiriens, avec l’aide de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), de l’Union Africaine et du Conseil de Sécurité, n’ont pas été appliquées correctement car quelques politiciens n’approuvaient pas certains points ».

M. Schori a notamment cité des membres du Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti au pouvoir, ainsi que d’autres « éléments anonymes » qui, selon lui, ont eu recours à la violence pour saboter le processus de paix.

« L’on peut dire que ce ne sont pas tous des saints en Côte d’Ivoire », a confié Schori.

Les observateurs affirment que ces comportements ont eu des répercussions au niveau de la sphère économique du pays, où le manque de transparence touche aussi les secteurs clés générateurs de revenus tels que le pétrole, le cacao et le café. Certains Ivoiriens accusent aussi bien les membres du gouvernement que les rebelles des Nouvelles Forces de s’enrichir, alors que le pays se trouve dans une impasse politique, ce qui réduit leur volonté de négocier une paix réelle.

« Il est temps d’instaurer plus de transparence », a indiqué M. Schori. « Il y a un véritable écart entre les revenus de l’Etat et du pays et ce qui est investi dans le cadre des programmes de finances publiques.

A propos du recours à d’éventuelles sanctions susceptibles de contraindre les responsables politiques du pays à accorder plus de considération aux espoirs de paix, Schori a indiqué que les sanctions prises à l’encontre trois acteurs politiques, après les attaques contre les bureaux de Nations Unies en janvier 2006, ont eu des effets positifs et ont permis de « calmer » la situation en Côte d’Ivoire.

Selon lui, ces mesures auraient donné une nouvelle impulsion au processus de paix si le comité des sanctions du Conseil de Sécurité avait étendu ces mesures à l’ensemble des responsables politiques, avant l’adoption de la Résolution 1721 le novembre dernier.

« Aujourd’hui, nous n’avons posé aucun acte et la menace de sanctions n’a pas été perçue comme étant une mesure crédible ».

La Résolution 1721 du Conseil de Sécurité des Nations Unie, adoptée en novembre dernier, a prolongé d’une année le mandat de l’actuel gouvernement de transition et a maintenu le Président Laurent Gbagbo dans ses fonctions, tout en renforçant le pouvoir du Premier ministre Charles Konan Banny. M. Gbagbo ayant jugé certaines parties de cette Résolution contraires à la Constitution ivoirienne, il a annoncé un plan de paix unilatéral.

Entre autres propositions, il a suggéré des négociations directes entre le gouvernement et les rebelles. Celles-ci ont actuellement lieu à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

« J’espère que nous pourrons relancer le processus de paix », à l’issue de ces négociations directes, a précisé M. Schori. « Je sais que la communauté internationale est prête à faire beaucoup de choses pour la Côte-d’Ivoire dès que le processus de paix redémarrera ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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