Après avoir visité la région Darfour et Juba, la capitale du Sud Soudan, et rencontré les hauts représentants du gouvernement soudanais, Mme Radhika Coomaraswamy, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés a indiqué, lors d’une conférence de presse à Khartoum, que malgré les promesses faites par le gouvernement soudanais pour réduire la menace qui pèse sur les enfants, très peu de progrès ont été réalisés sur le terrain.
« Les problèmes du recrutement d’enfants et des violences sexuelles sont connus des autorités du Soudan », a fait remarquer Mme Coomaraswamy. « Le Soudan a signé des conventions et pris des engagements, mais nous sommes plutôt inquiets de constater qu’ils ne sont pas réellement respectés et que les résultats sur le terrain ne sont pas perceptibles ».
De plus en plus d’enfants sont recrutés aussi bien par les factions rebelles que par l’armée soudanaise, a-t-elle déclaré.
« Des observateurs indépendants nous ont indiqué, preuve à l’appui, que les recrutements d’enfants se sont accrus dans le Darfour et que toutes les parties au conflit y sont impliquées », a ajouté Mme Coomaraswamy.
La représentante spéciale s’est dite ravie d’avoir signé des conventions avec les rebelles et le gouvernement autorisant les Nations Unies à procéder à des vérifications dans les camps militaires afin de s’assurer qu’aucun enfant ne s’y trouve.
Selon Mme Coomaraswamy, le recrutement d’enfants est en baisse dans le Sud Soudan depuis la signature en 2005 de l’accord de paix global entre le gouvernement soudanais et l’ex-rébellion de la SPLM/A, le mouvement/armée populaire de libération du Soudan (SPLM/A), qui a mis fin à 21 années de guerre civile.
Toutefois, a-t-elle souligné, les programmes de réinsertion sociale des enfants soldats ont connu quelques difficultés.
Des milliers d’enfants ont été enrôlés au sein de la SPLA pendant la guerre civile et certains parmi eux éprouvent des difficultés à s’adapter à la vie civile.
« Nous avons constaté que les programmes de réinsertion des enfants soldats n’ont pas été aussi efficaces que nous l’espérions », a souligné Mme Coomaraswamy. « Après leur démobilisation, les enfants reviennent dans les camps parce qu’ils se sentent étrangers au sein de leur communauté ».
La représentante spéciale a également insisté sur la nécessité de redoubler d’effort pour mettre fin aux violences sexuelles que subissent les filles dans le Darfour. « Les autorités nationales sont conscientes de ce problème », a-t-elle indiqué. « Toutefois, la situation sur le terrain ne semble pas s’être améliorée. Les rapports médicaux montrent que les cas de violence sexuelle sont nombreux dans la région ».
Mme Coomaraswamy a appelé les autorités à mettre en place un dispositif sécuritaire plus dissuasif pour protéger les femmes et les enfants.
Actuellement, l’Union Africaine (UA) tente de maintenir un semblant de sécurité dans le Darfour, une région de la taille de la France, avec les quelque 7 000 hommes de troupe déployés sur le terrain. Le Soudan a rejeté les propositions de l’ONU d’envoyer des Casques bleus pour renforcer les effectifs des troupes de l’UA.
Depuis 2003, la violence au Darfour a fait près de 200 000 morts et au moins deux millions de déplacés.
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