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La mutilation génitale féminine en déclin, selon un ministre

Douze ans après le lancement par le Burkina Faso d'une campagne bannissant la mutilation génitale féminine (MGF) en 1991, et sa validation en 1996 par le vote d’une loi imposant de lourdes peines aux exciseurs, le nombre de femmes subissant cette pratique nuisible est en déclin, ont annoncé des officiels.

Mariam Lamizana, la ministre burkinabè de l'Action sociale et de la Solidarité nationale, a déclaré à IRIN que trois années d'enquêtes auprès de différents groupes d'âge dans plusieurs régions ont révélé que l'incidence de la MGF avait baissé d'une moyenne nationale de 66,35 pour cent, en 1996, à 16-43 pour cent.

Elle demeure toutefois élevée dans certaines villes. Ainsi, à Boromo, dans la province occidentale de Bale, qui se trouve à 150 km de Ouagadougou, 87 pour cent des femmes auraient subi la MGF. Cette ville affiche la prévalence la plus élevée du pays.

"Nous en sommes au point où l'excision féminine est discutée et démystifiée au sein de la collectivité", a constaté Mme Lamizana dans une entrevue avec IRIN le 19 mai. Pour susciter une prise de conscience, a-t-elle ajouté, la MGF est traitée en tant que problème de santé, des droits de l'Homme et de violence dans une campagne impliquant les chefs de file religieux et les exciseuses.

La MGF [circoncision féminine] est une procédure par laquelle les organes génitaux externes sont ôtés ou excisés pour des motifs culturels, religieux ou pour d'autres raisons non thérapeutiques. Ses répercussions sont souvent graves, notamment douleurs, hémorragie, infection, ulcération, endommagement de l'urètre et complications pendant l'accouchement. Elle peut aussi conduire à une transmission du VIH/Sida.

Au Burkina Faso, il s'agit d'une pratique culturelle profondément ancrée dans quatorze provinces où elle est supposée "purifier" les femmes dans le cadre de leur initiation. Elle consiste en une ablation du clitoris des fillettes du même âge dans la communauté, habituellement par des praticiens traditionnels, à l'aide d'instruments tranchants et sans anesthésie.

Le parlement du Burkina a banni la MGF dans le cadre d'une campagne sous la houlette du Comité national de lutte contre la pratique de l'excision (CNLPE). Il a fixé des peines de prison allant jusqu'à cinq années, ainsi que des amendes pouvant atteindre 1 500 dollars, pour les personnes surprises en train d'exciser des femmes. Jusqu'à présent, 300 personnes ont été appréhendées. Quinze ont été condamnées à des peines de trois et douze mois, et d'autres à des amendes allant de 85 à 1 500 dollars.

Le 17 mai, la CNLPE a organisé des activités à Boromo pour célébrer la journée nationale contre la MGF. Durant la cérémonie, Mme Lamizana a indiqué: "En cette journée, nous confirmons notre ferme détermination à mener une lutte incessante pour qu'aucune fillette au Burkina ne soit menacée par cette pratique d'un autre âge".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la plupart des filles et des femmes ayant subi la MGF vivent dans 28 pays africains, dont le Burkina Faso. Certaines vivent en Asie et au Moyen-Orient; et chaque fois plus parmi des immigrées en Europe, en Australie, au Canada et aux Etats-Unis. Entre 100 et 140 millions de filles et de femmes à travers le monde y ont été assujetties. Et chaque année, pas moins de deux millions sont sous la menace de la pratique.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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