Le gouvernement et les partis politiques pourraient faire bien plus pour contrôler le trafic des armes légères qui continuent de mutiler et de tuer d’innocentes personnes, ont affirmé des activistes et défenseurs des droits humains au Népal.
« Les armes légères circulent librement et le gouvernement ne fait rien pour y remédier … Ces armes continuent à poser une grave menace à la plupart des civils », a expliqué le 1 septembre à IRIN Bishnu Upreti, membre d’une association qui milite en faveur du contrôle des armes.
Selon l’organisation non-gouvernementale (ONG) Informal Sector Service Centre (INSEC), plus de 135 personnes ont été tuées par des armes légères utilisées par des militants Madhesi ou de groupes maoïstes.
Les dix années de conflit armé entre le gouvernement népalais et la guérilla maoïste ont fait plus de 14 000 morts, la plupart des victimes ayant été tuées par arme légère.
Les associations de défense des droits humains et de contrôle des armes espéraient que l’accord de paix de novembre 2006 permettrait de débarrasser le pays des armes légères, puisque le programme de désarmement des ex-combattants maoïstes, supervisé par les Nations Unies offrait une bonne occasion au gouvernement pour interdire l’usage d’armes légères dans le pays, a expliqué Jagdish Dahal, membre de l’Asia Small Arms Network (SASANET), une association régionale qui milite en faveur du contrôle de la prolifération des armes.
Les contrôles aux frontières
Ne pouvant évaluer le nombre d’armes légères en circulation dans le pays, les activistes pensent que la meilleure manière de réduire la prolifération des armes est de renforcer les contrôles aux frontières avec l’Inde.
En effet, la plupart des armes entreraient clandestinement par les Etats indiens de Bihar et de l’Uttar Pradesh, deux Etats limitrophes du Népal.
« Nous devons commencer à coopérer avec la police indienne afin que les criminels ne puissent plus faire entrer des armes clandestinement et les livrer aussi facilement aux groupes armés », a insisté M. Upreti.
Des activistes pris pour cibles
Selon M. Dahal, les activistes pourraient être pris pour cibles par les groupes armés et les criminels impliqués dans le trafic d’armes.
« De nombreuses personnes ont été victimes d’armes légères à travers les prises d’otage, les massacres ou les menaces de mort … en particulière dans la région de Terai », a-t-il dit.
« Nous sommes également très inquiets ; le gouvernement tente encore d’interdire les armes légères, mais compte tenu de la situation, cela n’est pas facile », a fait remarquer un fonctionnaire du gouvernement, sous le couvert de l’anonymat.
« Le fait que des groupes de miliciens et des criminels se retrouvent en possession d’armes est un réel sujet de préoccupation parce que ce sont les civils sans défense qui cours les plus grands risques », a expliqué un commerçant de la ville de Birgunj, à 250 kilomètres de la capitale. A l’en croire, des centaines de commerçants ont été menacés et/ou contraints à payer de l’argent en échange de leur protection.
Selon l’ONG locale Friends for Peace, les pistolets, les mousquets, les fusils calibre 12 et 22, les fusils à air comprimé, les carabines et fusils de chasse, ainsi que tout matériel associé à des dispositifs d’engins explosifs improvisés (IED) sont classés dans la catégorie des armes légères.
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