L’un de ces actes de vengeance a peut-être déjà été commis. L’explosion d’une bombe près d’une mosquée de la ville de Charsadda, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (KP), dans le nord-ouest du pays, a tué une femme et trois enfants et blessé 11 autres personnes. Il est cependant probable qu’un commissariat de police situé à proximité ait été la véritable cible de l’attentat.
Si personne n’a revendiqué l’attentat, les militants associés aux talibans et à Al-Qaida ont été responsables de nombreuses attaques similaires par le passé.
Selon les médias, les talibans auraient lancé des attaques contre des cibles des gouvernements pakistanais et américain pour venger l’assassinat de Ben Laden. Les États-Unis ont par ailleurs fermé leur ambassade et leurs consulats dans l’ensemble du pays.
« Nous sommes furieux – des avions américains sont venus et ont tué un musulman. Il y aura beaucoup de manifestations », a dit à IRIN Laiq Sayyid, un jeune homme de 20 ans qui enseigne dans un séminaire. Des manifestations ont déjà eu lieu dans la ville de Quetta, dans le sud-ouest du pays.
De nombreux autres souhaitent à tout prix éviter de nouvelles flambées de violence. « Il y a deux ans, j’ai perdu un cousin dans une attaque contre un poste de contrôle de police. J’ai été témoin du chaos qu’ont provoqué ici des attentats à la bombe. Je prie pour que la situation ne donne pas lieu à une éruption de violence », a dit Muhammad Naeem, 40 ans.
Si les hommes politiques et les activistes qui ont fait des déclarations sur le sujet sont rares, la cellule nationale de gestion de crise du ministère de l’Intérieur a mis la population en garde contre la possibilité d’une recrudescence du terrorisme, et le Premier ministre pakistanais a qualifié la mort de Ben Laden de « victoire ».
D’autres se sont montrés plus prudents. « Il y a beaucoup d’appréhension au sein des forces de sécurité. Nous craignons un violent retour de bâton et c’est le plus souvent dans ces situations que les policiers trouvent la mort », a dit à IRIN un policier qui a souhaité garder l’anonymat à Peshawar, la capitale de la province du KP.
Si les groupes militants qui opèrent au Pakistan ne sont pas tous associés à Al-Qaida – qui est présente dans de nombreux pays –, plusieurs d’entre eux y sont affiliés ou tirent leur force idéologique de l’organisation terroriste, ce qui vient aggraver le risque de violence.
« Nous pouvons seulement espérer la paix et prier pour l’obtenir, mais qui sait ce qui nous attend ? », a dit l’imam Abdul Ghani. Selon lui, les militants sont encore « en choc » après la mort de Ben Laden et leur « réaction sera décidée » d’ici quelques jours.
kh/he-gd/amz
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions