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Accéder à l’éducation à Kismayo contre toute attente

A teacher writes on a blackboard during a class at Ngoma School in Sikaneka village, Maamba district, Zambia, 28 February 2007. Lower education in Zambia is divided into three levels; primary, junior secondary and upper secondary. Higher education is very Manoocher Deghati/IRIN
Cinq après l’ouverture par un organisme humanitaire local d’une université destinée à offrir aux jeunes de cette ville criblée de balles une alternative aux milices et à l’émigration, la première remise de diplômes a eu lieu.

« Je veux que nos concitoyens sachent que l’éducation est l’échelle de la vie et que chaque étape de développement accomplie par une communauté dépend de son niveau d’éducation », a dit à IRIN Qoole Qowden*, l’un des 27 nouveaux diplômés.

« Je suis ravi d’avoir mené à terme quatre années d’études durant lesquelles nous avons été soumis à des conditions extrêmement difficiles. J’ai confiance dans mes chances de trouver un emploi, puisque je dispose désormais du savoir et des compétences requis. J’essaierai aussi de transmettre ce que j’ai appris à tout Somalien intéressé », a-t-il ajouté.

Comme une bonne partie du centre-sud de la Somalie ces dernières années, le Bas-Juba, dont Kismayo est la ville principale, est sous le contrôle d’Al-Shabab, un groupe d’insurrection islamiste qui lutte pour renverser le très fragile gouvernement fédéral provisoire de Somalie.

Auparavant, la ville a souvent changé de mains entre les différentes milices composées de clans en conflit.

L’Université de Kismayo compte 200 étudiants, dont la plupart sont originaires des régions du Moyen et Bas-Juba, où l’école secondaire est restée longtemps le plus haut niveau d’enseignement disponible.

Depuis son ouverture, selon des sources locales, l’université a contribué à réduire le recrutement d’une jeunesse désœuvrée par les groupes de lutte.

« Je veux que nos concitoyens sachent que l’éducation est l’échelle de la vie »
L’effondrement de l’éducation

L’éducation à Kismayo a été l’une des nombreuses victimes des divers conflits et des changements fréquents d’administration de la région.

Plusieurs écoles de la ville ont été converties pour d’autres usages, tels des logements ou des magasins de fortune, obligeant les adolescents bons élèves à chercher des opportunités éducatives autre part : à Mogadiscio la capitale, dans la région semi autonome du Puntland, dans la république indépendante auto-déclarée du Somaliland ou bien au Kenya voisin.

Quruxlow Shaakle*, un habitant de Kismayo a dit : « Nous remercions Allah d’avoir permis que l’enseignement supérieur existe maintenant dans notre région. Je vis ici depuis 33 ans et l’éducation a été mon plus grand souci, parce que, en tant que parent - et je suis certain que tous les autres parents sont d’accord avec moi – personne ne veut voir son enfant finir milicien ou servir d’instrument aux divisions entre les clans ».

« Pendant longtemps, seuls les parents aisés pouvaient envoyer leurs enfants de l’autre côté de la frontière au Kenya pour qu’ils acquièrent une éducation ; pour les familles pauvres comme la mienne, ce n’était pas possible », a-t-il ajouté.

M. Shaakle a exhorté les autres familles somaliennes à se concentrer sur l’éducation de leurs enfants, « car c’est ainsi que nous pourrons ranger les armes et rechercher la paix ; sinon, les guerres, les famines et la misère continueront dans notre pays ».

Selon un responsable universitaire, les 27 étudiants qui ont reçu leur diplôme le 5 août venaient de deux facultés, Education et Gestion. Il a ajouté que 32 autres avaient obtenu un certificat.

L’université a également une faculté de Charia (loi islamique). L’université emploie 20 professeurs au total et les frais vont de 15 à 30 dollars par mois ; une partie des coûts est assurée par des versements de la diaspora.

Le responsable a déclaré que la plupart des diplômés avaient déjà obtenu un emploi dans des entreprises locales de télécommunication, dans des banques spécialisées dans les virements ou les transferts d’argent et dans d’autres sociétés de Kismayo.

« Certains enseignent à temps partiel dans diverses écoles », a dit le responsable. L’université, a-t-il ajouté, a demandé aux patrons des entreprises de la région de prendre en compte les diplômés de l’université de Kismayo lorsqu’ils cherchent à recruter.

* Les noms ont été changés

mg/js/ah/am/mw/og/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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