« Des milliers de personnes fuyant les inondations vivent en situation de sécurité alimentaire précaire, [séjournant avec] la famille proche et dans des endroits publics », a déclaré le ministre de l’Intérieur Armand Zinzindohoué dans un communiqué public le 6 juillet.
Le 7 juillet, l’Organisation mondiale de la Santé (l’OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), et le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ont mené une mission d’évaluation rapide des dommages dans Cotonou, la capitale du Bénin et ville la plus durement touchée par les inondations, selon M. Sohou.
Sur les 77 communes du Bénin, 43 ont été touchées, particulièrement celles situées sur la côte au sud du pays, selon le gouvernement. M. Zinzindohoué a ajouté que les victimes des inondations avaient besoin d’eau, de nourriture, de médicaments, de moustiquaires, d’abris et de vêtements.
Ces dernières années, le Bénin n’a pas voulu déclarer l’état d’urgence et demander de l’aide pour les catastrophes naturelles, a précisé Alfred Sohou, le directeur de la Protection civile du pays. « Le fierté nationale béninoise les a poussés à se débrouiller tous seuls ». Mais il a ajouté que les bailleurs de fond avaient déclaré que cette fois-ci « ils ne viendraient pas tant que l’état d’urgence ne serait pas déclaré ».
Les estimations du nombre de personnes touchées ne sont pas encore fiables, a indiqué M. Sohou à IRIN. « Nous laissons nos partenaires internationaux évaluer le nombre des victimes des inondations qui ont besoin d’assistance, parce que quand nous demandons aux maires de le faire, ils augmentent le nombre ». M. Sohou a indiqué que les maires avaient plutôt tendance à communiquer le chiffre du nombre total d’habitants plutôt que celui des victimes des inondations.
« Nous ne disposons pas d’informations météorologiques fiables pour les prévisions, alors nous ne savons pas vraiment ce qui va arriver demain » |
« Des milliards de francs CFA [des dizaines de millions de dollars] sont nécessaires pour faire face à la situation”, selon M. Sohou. En 2005, le pays a dépensé 2,1 millions de dollars en dix jours pour réparer les dommages causés par les inondations. Ce montant a augmenté jusqu’à atteindre plus de 44 millions en 2007, l’année la plus récente avec des données disponibles sur les inondations, selon le ministère de l’Intérieur.
En 2007, le Bénin a enregistré 144 décès causés par les inondations, 750 blessés, 80 000 personnes déplacées et 20 000 hectares de terrain ont été détruits, a indiqué M. Sohou à IRIN. Les inondations sont cycliques au Bénin, mais les pluies cette année sont particulièrement fortes, a-t-il ajouté.
Des prévisions avaient annoncé une saison des pluies plus courte mais plus intense, avec un démarrage fin mai et prévue de s’étendre jusque fin juillet, selon M. Sohou. L’an dernier la saison des pluies a duré jusqu’au début du mois d’octobre au Bénin.
« Le pire dans tout cela, c’est que nous ne disposons pas d’informations météorologiques fiables pour les prévisions, alors nous ne savons pas vraiment ce qui va arriver demain », a déclaré M. Sohou.
Historiquement, le Bénin a toujours connu une journée du 14 juillet marquée par une grosse tempête. « Le risque existe toujours concernant de nouvelles inondations », a déclaré M. Sohou. « On attend de voir ce qui va arriver le 14 juillet ».
gc/pt/sk
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions