Selon Gulbeer Singh, grand prêtre du sanctuaire de Sri Punja Sahib, quelque 207 familles de la région de Buner et 96 de Swat y ont trouvé refuge. Les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) de confession sikh, a-t-il indiqué, sont environ 1 800 à 2 000. Le premier groupe de familles a commencé à arriver de Buner le 30 avril.
Quelque 20 000 sikhs vivent au Pakistan, selon le Département d’Etat américain, et d’après une étude sur les sikhs de Swat, réalisée par l’université Quaid-i-Azam d’Islamabad en 2005, ils seraient environ 2 000 dans cette région.
« Nous avons 307 chambres et pouvons accueillir entre 6 000 et 8 000 personnes à la fois », a déclaré M. Singh. « Ils seront en sécurité, ici », a-t-il ajouté.
Manisha, une jeune fille de 14 ans, a fui la vallée de Swat à pied avec sa famille élargie de 16 membres. « J’ai vu une femme hurler de tristesse, en tenant dans ses bras le cadavre de son bébé de 15 jours. Le bébé était mort depuis deux jours, mais elle ne pouvait pas lui offrir un enterrement convenable », a-t-elle raconté.
Sukhvinder Kaur, qui a fui Swat avec ses deux filles et son mari, se demandait quant à elle ce qu’il adviendrait de son domicile. « Nous sommes arrivés dans ce “gurdwara” [temple sikh] sans rien d’autre que les vêtements que nous portons », a-t-elle ajouté.
« J’ai entendu que les Talibans avaient pillé une bijouterie et un petit magasin de produits divers [le 8 mai]. Quand nous étions encore là-bas, ils ont cambriolé une banque », a rapporté Mme Kaur.
Photo: Abdul Razaque Channa/ILAP |
Les enfants sikhs déplacés tentent de poursuivre leur scolarité |
Mais les Talibans « ne nous ont jamais empêchés de partir, comme le disent les médias … En l’absence de la police, ce sont même les Talibans qui ont assuré le départ d’un flot continu de bus remplis de civils », a raconté Mme Kaur.
D’après Suran Singh, un autre déplacé de Buner, le groupe qu’il a aidé à rassembler comprenait des médecins, des responsables des autorités publiques, des professeurs, des laborantins et des hommes d’affaires.
« Je ne savais pas trop s’il fallait partir ou non, mais lorsqu’un obus de mortier est tombé à quelques mètres à peine de ma maison, j’ai décidé que l’endroit n’était plus sûr pour mes enfants », a également raconté Manjeet Singh, 37 ans, instituteur à Swat, et sacristain de l’unique temple sikh de Mingora, la première ville de Swat.
Quant à la famille de Sundar Singh, technicien médical à la compagnie des télécommunications du Pakistan, elle vient de migrer pour la deuxième fois, a-t-il dit. « Nous avons quitté Swat en janvier, mais quand l’accord de paix a été signé entre les Talibans et le gouvernement [le 16 février], nous sommes rentrés à Swat », a-t-il expliqué.
Abdul Razaque Channa s’est rendu au temple sikh pour le compte de l’Interfaith League Against Poverty Ligue interconfessionnelle contre la pauvreté, une organisation non-gouvernementale locale. « Ils gèrent très bien la situation », a-t-il dit. « L’endroit était très confortable et propre, contrairement aux camps gérés par les autorités publiques. Mais je ne sais pas ce qui se passera quand d’autres déplacés arriveront ».
ze/at/cb/nh
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions