De nombreux déplacés ont dit à IRIN que les milices gouvernementales avaient fréquemment visité leurs camps de nuit, pour rechercher des hommes physiquement aptes au recrutement. Un vieil homme déplacé a confirmé que l'intimidation de la part des forces de sécurité s'était intensifiée dans les camps de déplacés à l'intérieur, spécialement dans le camp de Blamasse situé à Brewersville, juste à l'ouest de Monrovia. Un autre déplacé à l'intérieur, qui était de mauvaise humeur, a déclaré: 'Nous avons peur de nos propres soldats gouvernementaux qui sont supposés nous protéger… ils ne font que passer parmi nous avec des armes ".
Un groupe de personnes déplacées, hébergés dans un lycée à l'ouest de Monrovia depuis les attaques du 9 avril contre les camps de déplacés, a déclaré à IRIN qu'à cause du harcèlement de la part des forces de sécurité, ils ne retourneraient pas dans les camps. Leur refus intervient en réponse à un appel lancé par le président Charles Taylor à tous les déplacés à l'intérieur pour qu'ils retournent dans leurs camps. M. Taylor a annoncé que le gouvernement allait établir " un périmètre de sécurité " pour tous les camps de déplacés environnants Monrovia pour empêcher qu'ils soient attaqués.
Le Directeur exécutif de la Commission pour les réfugiés, le rapatriement et la réinstallation du Liberia [Liberia, Refugees, Repatriation and Resettlement Commission (LRRRC)], Sam Brown, a expliqué à IRIN que la protection des déplacés à l'intérieur constituait une préoccupation majeure du gouvernement. "En fait, le président a donné l'ordre au général Momo Jibba de vider les camps de tous les hommes armés et il est en train de l'exécuter ", a précisé M. Brown.
M. Jibba est le principal aide de camp de M. Taylor. Au lendemain des attaques de la semaine passée, il a été nommé par le président pour prendre le contrôle de la sécurité autour de Brewersville, où sont situés beaucoup de camps de déplacés à l'intérieur.
Evoquant le fait que certains déplacés refusaient de retourner dans leurs camps, M. Brown a déclaré: "S'ils avaient su que beaucoup de déplacés y sont retournés, ils n'auraient pas dit cela ".
D'autre part, des centaines de femmes libériennes, y compris des déplacées à l'intérieur, ont participé mardi à Monrovia à un rassemblement pour la paix organisé par le Women in Peace-Building Network (WIPNET), pour exprimer leur déception devant l'intensification, au cours des dernières semaines, des hostilités entre les forces gouvernementales et les forces défavorables au gouvernement.
Le rassemblement faisait suite à une assemblée pacifique des femmes à Monrovia vendredi, au cours de laquelle les femmes ont exigé un cessez-le-feu immédiat et sans conditions, et ont appelé la communauté internationale à le surveiller une fois qu'il aura été conclu. Elles ont également encouragé à un dialogue fructueux entre les parties belligérantes en vue du rétablissement de la paix au Liberia.
Les représentants du gouvernement étaient absents des deux rassemblements.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions