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Laissez les frontières ouvertes, implore Lubbers aux voisins

Country Map - Cote D'Ivoire (Ivory Coast) IRIN
La Côte d'Ivoire
Alertant sur une crise humanitaire imminente, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers a imploré mardi les pays ouest-africains voisins de la Côte d'Ivoire pour qu'ils laissent leurs frontières ouvertes aux civils innocents piégés par les combats dans le pays.

Le Gouvernement libérien a annoncé lundi la fermeture de sa frontière avec la Côte d'Ivoire "comme mesure de précaution afin d'empêcher l'entrée en Côte d'Ivoire de toute personne ou groupe de personnes".

Reuters a cité le ministre des Affaires Etrangègres Monie Captan qui aurait néanmoins déclaré que la frontière restera ouverte aux réfugiés, notamment aux Ivoiriens et aux rapatriés libériens. Toutes les personnes franchissant la frontière seront méticuleusement contrôlées pour déceler des groupes armés ou des infiltrés, a indiqué M. Captan.

"J'implore toutes les parties à exercer de la retenue", a indiqué M. Lubbers dans un communiqué. "La situation en Afrique de l'Ouest est déjà assez mauvaise. Nous ne pouvons nous permettre de voir davantage de misère dans la région", a-t-il insisté.

L'agence, a-t-il poursuivi, est alarmée par des informations signalant que les principes humanitaires élémentaires sont ignorés et que les réfugiés sont pris dans le conflit. "J'en appelle à tous les gouvernements dans la région pour qu'ils permettent le libre passage aux réfugiés et aux civils fuyant la violence", a souligné M. Lubbers.

Bien que les incidents dans lesquels il a été interdit à des réfugiés d'entrer dans un pays voisins demeurent isolés, le HCR craint qu'une aggravation de la crise incite les gouvernements à fermer leurs frontières dans l'éventualité de flux massifs, selon le communiqué.

Il existe un risque d'exode

Le HCR est préocupé par le fait que, si les combats s'étendent, les réfugiés seraient forcés à rejoindre un exode depuis la Côte d'Ivoire qui pourrait inclure quelques uns des millions de travailleurs immigrés des pays environnants, eux-mêmes pauvres et instables.

La Côte d'Ivoire a hébergé 70 000 Libériens et 3 000 réfugiés sierra léonais pendant des années. Depuis le début des affrontements le 19 septembre, au moins 25 000 réfugiés et civils ont quitté la Côte d'Ivoire, a rappelé le HCR. Sur ce nombre, 19000 Libériens et 2000 Ivoriens sont allés au Liberia.

Depuis vendredi, environ 400 personnes par jour sont arrivées au Liberia, des réfugiés rapatriés pour la plupart, a informé l'agence. Les arrivants venaient de Danané, Man et Toulepleu, des petites villes de l'ouest de la Côte d'Ivoire, où des combats intenses ont lieu depuis le 28 novembre.

Les trois villes près de la frontière du pays avec le Liberia et la Guinée abrite environ 45 000 des réfugiés en Côte d'Ivoire. Le HCR n'a pas pu établir un contact avec les réfugiés dans la région de Man et Danané ou envoyer du personnel dans la zone depuis la semaine dernière à cause du conflit, a-t-il ajouté.

Réponse humanitaire

Une mise à jour sur la situation faite par le Bureau de l'ONU de coordination des affaires humanitaires (BCAH/OCHA) au Liberia lundi a rapporté que le HCR avait déployé sur la frontière des agences travaillant avec lui et a appelé son équipe de réponse à Genève à répondre. La situation du point de vue de la sécurité dans les régions frontalières est demeurée calme et l'enregistrement des rapatriés et des réfugiés se déroule sans accroc.

Environ 30 soldats ivoiriens qui avaient fui l'ouest de la Côte d'Ivoire et pénétré au Liberia ont été transportés à Monrovia et seront remis au Comité International de la Croix-Rouge pour leur rapatriement., a noté OCHA.

En fin de semaine, le PAM a envoyé 5 tonnes de biscuits à haute teneur énergétique en tant que réponse initiale, et projette de distribuer d'autres denrées alimentaires, a précisé OCHA.

Le HCR a également envoyé 13 camions pour transporter des personnes depuis des points à la frontalière comme Loukatuo, Borplay, Butuo, Belawale, la localité de Toes, Bia et Jorzon à Kanplay, dans le comté de Nimba, qui sert de centre de transit.

Grâce à une aide de l'Union européenne, dix camions supplémentaires ont été déployés dans la zone. Les camions transportent les personnes depuis des points à la frontière jusqu'au centre de transit à Kanplay, puis jusqu'à des villages au Liberia, a-t-il ajouté.

Dans la capitale commerciale Abidjan, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rapatrié 44 réfugiés sierra léonais à Freetown, en Sierra Leone, entre le 30 novembre et le 1er décembre.

Il s'agit de la deuxième opération de rapatriement réalisée par l'OIM et par le HCR, a indiqué l'organisation dans un point d'information mardi. Quatorze réfugiés ont fui Danané avant que la ville tombe aux mains des rebelles, 23 sont de Guiglo, une localité voisine, et sept d'Abidjan, a-t-il ajouté.

Prolongation du couvre-feu

Par ailleurs, le Gouvernement ivoirien a prolongé mardi un couvre-feu du 3 décembre jusqu'au 10 décembre. Il sera observé comme suit: dans le district d'Abidjan, de 19H00 à 06H00 [GMT]; dans les départements déclarés zones de guerre, de 18H00 à 08H00; et dans le reste du territoire, de 21H00 à 06H00.

A Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères François Rivasseau a déclaré aux journalistes ce mardi que: "Le processus de sortie de crise a franchi aujourd'hui une étape supplémentaire avec la rencontre de Bamako, sous l'égide du président Amadou Toumani Touré, du président ivoirien Laurent Gbagbo et du président Blaise Compaoré du Burkina Faso", aurai-til estimé, cité par l'AFP.

Il a confirmé qu'un sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) était prévu le samedi 7 décembre à Accra pour "discuter de la continuation du processus".

Les militaires français ont procédé mardi à une nouvelle évacuation de ressortissants français et de membres de la communauté internationale à l'ouest de la Côte d'Ivoire, à Touba, à environ 50 km au nord de Man, a rapporté l'AFP.

Deux groupes rebelles qui viennent d'émerger dans le pays - le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la Paix et la Justice (MPJ) - ont déclaré qu'ils voulaient unir leurs forces avec le principal groupe de la révolte - Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire, (MPCI), qui veut le départ du Président Laurent Gbagbo, a rapporté la BBC mardi. Le Gouvernement a affirmé lundi qu'il a repris la ville de Man des mains des rebelles du MPJ.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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