Les régions affectées sont situées autour de Vavoua, à environ 450 km au nord-ouest de la capitale économique, Abidjan, et la petite localité de Danané, près de la frontière avec le Liberia, d'après des sources humanitaires, les médias et des habitants de la région.
A Abidjan, il y avait une lourde présence militaire dans Le Plateau, le principal quartier administratif. Des groupes d'hommes en civil auraient été vus remplissant des sacs de sable autour du Palais présidentiel, sous la supervision de soldats en uniforme, a déclaré à IRIN un témoin oculaire. La sécurité était particulièrement resserrée à l'aéroport d'Abidjan. Un couvre-feu en vigueur de 19H00 à 06H00 GMT/heure locale, levé mercredi, a été étendu jusqu'au 6 décembre.
Les événements de jeudi font suite à l'annonce faite par les forces loyalistes mercredi qu'elles allaient mener une offensive contre ce qu'elles ont qualifié d'attaque rebelle dans la région de Man, une localité du nord-ouest.
L'accusation a été récusée par le Mouvement Patriotique de la Côte d'Ivoire (MPCI), qui participe à des pourparlers de paix au Togo avec le Gouvernement depuis un mois environ, à la suite d'un cessez-le-feu signé le 17 octobre. Un porte-parole de la force-tampon française chargée de surveiller le cessez-le-feu, n'a pas pu confirmer l'assaut présumé de mercredi.
Jeudi, des sources humanitaires et les medias ont rapporté que le Mouvement Patriotique Ivoirien du Grand Ouest, inconnu jusque-là, a occupé Danané, une localité située à environ 600 km à l'ouest d'Abidjan et se trouvant au coeur d'une zone peuplée par des réfugiés libériens.
De Danané, un employé travaillant pour le compte d'une organisation non gouvernementale a déclaré à IRIN que des tirs intenses avaient débuté vers 09H00 GMT/heure locale. Ils ont duré plus de deux heures et demie, se sont apaisés pendant un moment, puis ont repris avec moins d'intensité et de fréquence. Un habitant d'un quartier périphérique a informé que les tirs y avaient commencé en début d'après-midi.
La presse internationale, a cité un ancien partisan du défunt dirigeant de facto, le général Robert Guei, selon lequel le nouveau mouvement aurait décidé de prendre les armes contre le président Laurent Gbagbo afin de venger la mort de Guei, tué par la gendarmerie loyaliste, ainsi que son épouse, plusieurs membres de sa famille et certains de ses amis, aux premières heures de la mutinerie du 19 septembre dernier qui a déclenché la rébellion.
Des sources humanitaires ont indiqué à IRIN que les troupes loyalistes se sont emparés de trois localités autour de la ville de Vavoua, et qu'elles se battaient contre les insurgés du MPCI dans la ville. Citant le porte-parole de la force-tampon française, les médias ont rapporté que les troupes gouvernementales seraient appuyées par quelque 200 personnes, apparemment des mercenaires (des blancs et des noirs Anglophones).
L'offensive intervient un jour après que le ministre français des Affaires Etrangères ait déclaré aux journalistes que le chef de file de l'opposition, Alassane Ouattara, avait quitté la résidence de l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, où il s'était réfugié au début de la rébellion.
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