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Interview avec le général Jan Isberg, le commandant de la Brigade Ituri

Le général suédois, Jan Isberg est arrivé à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC) à la fin du mois de juillet, en tant qu'adjoint au commandement de la force de maintien de la paix de la Monuc, la mission des Nations Unies en RDC. Quelques jours plus tard, il a été nommé commandant de la Brigade Ituri, la force des Nations Unies qui a succédé, le 1er septembre, à la Force multinationale intérimaire d'urgence. Cette dernière avait été déployée en juin pour sécuriser Bunia, le chef-lieu du district dans le Nord-Est de la RDC.

Dans cette interview, accordée le 2 septembre, Jan Isberg décrit les capacités de la Brigade, ses stratégies et son empressement à répondre aux menaces de violence à Bunia et sur l'ensemble du district.

QUESTION: A quelle date prendra fin le déploiement de la Brigade Ituri ? Combien de compagnies composeront les troupes d'infanterie de la Brigade ?

REPONSE: L'ensemble des troupes de la Brigade Ituri est attendue à Bunia ce mois -ci [septembre]. Lorsqu'elle sera au complet, la Brigade Ituri, comptera 16 compagnies de fantassins avec leurs unités logistiques, soit un total d'environ 5.000 hommes.

Q: Disposez-vous de brigades mécanisées ?

R: Non, la Brigade est essentiellement une brigade d'infanterie, renforcée par des véhicules blindés de transport de troupes. Nous utilisons donc actuellement ces véhicules pour nos opérations.

Q: De quelle manière, la Brigade Ituri appréhende-t-elle sa mission ?

R: Nous allons entreprendre plusieurs opérations en même temps, mais nous avons évidemment un plan d'action précisément tracé. Nous allons immédiatement concentrer nos efforts pour rendre Bunia entièrement sûr. Nous allons également commencer à sortir en dehors de Bunia. Nous sommes présents sur le terrain et nous nous y rendons en utilisant nos hélicoptères.

Q: De quelle manière la Brigade s'attaquera-t-elle aux groupes armés itinérants qui sont responsables de l'insécurité dans les environs de Bunia ?

R: Avant tout, nous devons identifier et définir ce qu'est une bande et ce qu'est une milice. Les milices sont des groupes contrôlés par des partis politiques ou des groupes, alors que les bandes sont sous aucun contrôle. Celles-ci, nous les considérons comme des bandes criminelles.

Je viens juste de parler à la radio Okapi [la radio des Nations Unies, basée à Bunia] et j'ai appelé les leaders de toutes les milices à contrôler leurs hommes. Ceux qui ne sont pas contrôlés, seront considérés comme des groupes criminels et seront traités en conséquence. Je sais que les groupes non contrôlés ne se soumettront pas aux directives des Nations Unies. J'appelle, néanmoins, les leaders des milices à adhérer aux directives des Nations Unies et de la Monuc concernant le comportement de leurs hommes de façon à arrêter la violence.

Q: Quelles sont les règles d'engagement de la Brigade ?

R: Nous agissons maintenant en vertu du chapitre sept de la charte des Nations Unies, tel que l'a décidé le Conseil de sécurité. Cela signifie que la Brigade est une force d'imposition de la paix et non plus une force de maintien de la paix. Depuis que la Brigade s'est déployée à la mi-août, nous n'avons pas eu de rapport faisant état de personnes tuées par nos hommes mais nous avons utilisé la force une paire de fois. Une foule, par exemple, avait lancé des pierres sur les véhicules de la Monuc, nous avons alors répliqué en tirant en l'air pour disperser la foule.

Q: La Brigade possède-t-elle des éléments de la police civile pour remplir des fonctions policières ?

R: Il y a, à Bunia, une police civile qui est déjà déployée. Ce sera un atout énorme pour la Brigade. Mais je devrais me hâter d'ajouter, qu'il relève de la responsabilité du gouvernement de la République Démocratique du Congo de fournir les hommes qui seront affectés dans les différentes parties de la ville. L'unité de la police civile de la Monuc conseillera et facilitera seulement leur déploiement en collaboration avec le gouvernement congolais.

Q: Quelles sont les capacités de la Brigade pour répondre à d'éventuelles attaques ?

R: Je peux dire que les capacités de la Brigade sont énormes. Nous avons tous les moyens nécessaires. Nous avons des hélicoptères, des véhicules blindés de transport de troupes et les armes détenues par chaque soldat. Nous sommes capables de faire face à toutes attaques.

Q: Comment la Brigade va-t-elle organiser la sécurité des déplacements des agences humanitaires des Nations Unies et des ONG opérant à travers l'Ituri ?

R: Nous avons juste commencé nos opérations. Nous allons nous concerter quotidiennement avec ces agences et ces ONG. Je crois que nous serons capables de les assister en facilitant leurs déplacements dans le district.

Q: Quelles sont les leçons, s'il y en a, que la Brigade a retenues de l'expérience de la Force multinationale durant cette phase transitoire entre le 15 août et le 1er septembre ?

R: Au cours de la première réunion que nous avons eue avec les troupes de l'UE, la force multinationale nous a dit d'agir immédiatement et sans hésitation, selon les prescriptions du chapitre sept, et d'être prêt à utiliser la force si la situation l'exigeait. Nous avons retenu cette suggestion et nous agissons en fonction.

Q: Quel serait le plus grand défi pour la Brigade, dans un futur proche et sur le long terme ?

R: Cette Brigade a été déployée rapidement. Elle est composée de différentes nations, et nous faisons tous les efforts pour en faire un instrument efficace des Nations Unies. Je peux dire que le travail accompli est excellent. Je suis confiant, nous réaliserons les objectifs pour lesquels la force a été établie et je promets de remplir mon mandat de la manière la plus professionnelle qui soit.




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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