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La sélection d’IRIN : Problèmes liés au genre, La Niña et business de l’aide humanitaire

Vladimir Putin and Angela Merkel Kremlin.ru
Vladimir Putin and Angela Merkel

Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, de podcasts, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 6

Perspective de genre

En Irak, 3,3 millions de personnes ont été déplacées depuis janvier 2014. La majorité d’entre elles ne vivent pas dans des camps, mais les plus de 552 000 personnes qui y vivent sont confrontées à une série de problèmes. Ce rapport, publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), montre clairement que nous ne devrions pas ignorer les problèmes liés au genre. Ce sont souvent des éléments apparemment très simples qui font que les femmes qui vivent dans les camps ou dans d’autres types de logements collectifs ont peur des agressions : il n’y a pas de verrous sur les portes, le camp n’est pas suffisamment éclairé pendant la nuit et les latrines et les douches mixtes sont une réelle source de stress. Puisqu’il n’est pas toujours possible de circuler en toute sécurité, les femmes sont parfois contraintes de vendre des rations de nourriture en échange d’une aide pour aller chercher de l’eau. La plupart des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) ont fui pour échapper à des situations terrifiantes. Or, elles découvrent maintenant qu’elles ne se sentent pas en sécurité dans leur foyer temporaire. Le rapport traite d’abord de la complexité des violences liées au genre (les hommes et les garçons n’en sont pas à l’abri), mais il offre aussi quelques solutions concrètes. Il en conclut que nous pouvons faire mieux.

L’aide humanitaire : un business comme un autre

Quelle est la valeur annuelle du secteur humanitaire ? Apparemment, celle-ci oscille entre 70 et 100 milliards de dollars. C’est le chiffre avancé par Nigel Peters, du Service des entreprises financées par l’aide (Aid-Funded Business Service) du Conseil de l’investissement et du commerce du Royaume-Uni (UK Trade and Investment), qui est cité dans cet article du Centre Pulitzer pour le reportage de crise. Les auteurs Claire Provost et Matt Kennard s’intéressent à « la prise de contrôle du secteur de l’aide par les entreprises », un phénomène qui a débuté il y a environ 15 ans. Ils expliquent que les grandes entreprises sont aujourd’hui « de plus en plus impliquées dans la conception et la livraison de projets ainsi que dans le façonnement des politiques et l’établissement des programmes et des objectifs ».

La présence de plus en plus marquée des entreprises dans le secteur de l’aide est notamment visible lors d’événements tels que AidEx, lors desquels des sociétés, des bailleurs de fonds et des ONG installent des stands, font du réseautage et vendent des produits. Elle se manifeste également par le nombre croissant de partenariats entre ONG et entreprises, partenariats qui sont souvent considérés comme bénéfiques pour les deux parties : les entreprises ont de l’argent à dépenser et les ONG savent où le dépenser. Mais, selon les auteurs, il y a là un paradoxe. Ces mêmes entreprises qui tirent du secteur de l’aide des bénéfices financiers et des avantages en termes de relations publiques sont parfois simultanément engagées dans des pratiques qui compromettent le développement, voire créent un besoin humanitaire.

Fermeture du camp de réfugiés de Dadaab

Cet article de Somali Newsroom a été publié en réaction à l’annonce faite par le Kenya de son intention de fermer les camps de réfugiés de Dadaab et de Kakuma d’ici mai 2017. Les réfugiés « continuent d’être les boucs émissaires pour les problèmes de sécurité du Kenya, en dépit de l’absence de poursuites fructueuses impliquant des réfugiés de Dadaab », rapporte le site web.

Selon l’article, la diminution progressive du nombre de réfugiés qui affluent au Kenya ne suffira pas à réduire de manière significative la population de réfugiés dans les décennies à venir. Puisque le gouvernement kényan refuse d’envisager l’approche employée par la Tanzanie, qui consiste à accorder la citoyenneté aux réfugiés burundais qui vivent depuis un certain temps sur son territoire, il devra fermer physiquement les camps s’il souhaite respecter l’échéance qu’il s’est fixée. Cela serait à la fois illégal, horrible et presque impossible d’un point de vue logistique. Cette fermeture priverait en outre la région de Garissa des quelque 14 millions de dollars générés chaque année par le camp de Dadaab. Le rapport suggère finalement d’utiliser l’argent qu’il en coûterait pour fermer les camps pour développer la Somalie et convaincre les déplacés de rentrer chez eux – une suggestion qui semble peu réaliste.

La Chine renoncera-t-elle à harnacher son dernier grand fleuve libre ?

Le fleuve Nu Jiang prend sa source dans les glaciers du plateau tibétain et s’écoule vers le sud à travers la province chinoise du Yunnan. Il forme une partie de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, où on l’appelle le Salouen, avant de se jeter dans la mer d’Andaman. Il s’agit du dernier fleuve chinois important n’ayant pas été harnaché et, selon cet article du National Geographic, il semble qu’il en demeurera ainsi. Le gouvernement chinois semble en effet avoir renoncé à la construction d’une série de barrages dans une gorge massive surnommée le Grand Canyon de l’Est – un chantier qui aurait exigé le déplacement de milliers de villageois. Il prévoit plutôt de créer un parc national et protéger le cours d’eau. Pour avoir une idée des conséquences de la construction de barrages sur le fleuve qui s’écoule parallèlement au Nu Jiang, un cours d’eau appelé le Lancang par la Chine et le Mékong par ses voisins du sud, lisez cet article sur la sécheresse dévastatrice qui affecte le bassin du Mékong, publié la semaine dernière par IRIN.

L’Afrique fait du surplace

La croissance ralentit en Afrique. Entre 2004 et 2011, l’Afrique subsaharienne a enregistré une croissance de 6,2 pour cent. Or, depuis 2012, celle-ci a ralenti pour s’établir à 4,5 pour cent. Que fait-on de la croyance populaire selon laquelle l’Afrique est en pleine ascension ? Les premières conclusions clés d’une nouvelle étude suggèrent que près de la moitié des fluctuations du rendement du continent africain depuis 1998 sont dues à quelques facteurs extérieurs, à savoir la croissance du PIB dans les pays du G-7, la croissance du PIB en Chine, les prix du pétrole et des autres matières premières et les coûts des emprunts des économies émergentes sur les marchés de capitaux internationaux.

Selon ce billet de blogue de la Brookings Institution, « si des facteurs extérieurs permettent d’expliquer la moitié des fluctuations de la production, alors il est crucial de s’assurer que nous comprenons bien ‘l’autre moitié’, à savoir les facteurs intérieurs. Maintenant que nous sommes dans un cycle de récession, l’appétit politique pour les réformes de politiques devrait être plus marqué. L’heure est à la mise en oeuvre ». Très bien. Mais cela ne fonctionne généralement pas de cette façon.

Palantir redux

Lorsqu’IRIN a écrit au sujet de Palantir Technologies et de ses liens avec l’univers humanitaire, c’était l’une des plus récentes « licornes » de la Silicon Valley, une entreprise dont la valeur atteignait 20 milliards de dollars. Mais tout ce qui monte finit par redescendre et il semble que cette mystérieuse firme, qui entretient des liens avec la CIA, ne soit plus aussi riche qu’avant. Palantir a en effet perdu certains de ses clients de premier plan et plusieurs de ses employés ont démissionné. Que s’est-il passé ? Si on vous le disait, il faudrait ensuite vous éliminer... Lisez vous-même l’article de Buzzfeed.

À écouter :

Après El Niño, la Niña

El Niño a entraîné le réchauffement du Pacifique tropical et fortement perturbé les modèles climatiques mondiaux. Heureusement, ce phénomène climatique touche à sa fin. Or, selon ce podcast BBC Science in Action, il est possible qu’au lieu de revenir à une situation dite « neutre », nous nous retrouvions à l’autre extrême et que nous assistions au refroidissement des océans, ce qui est tout aussi mauvais. Ce phénomène, appelé La Niña, pourrait provoquer des inondations dans les régions où il y a eu des sécheresses au cours des deux dernières années – et inversement. On prévoit donc encore des conditions météorologiques extrêmes et inattendues à partir de la seconde moitié de 2016.

Une publication d’IRIN :

Enquête sur la corruption de part et d’autre de la frontière turco-syrienne

Dans une publication exclusive à IRIN (pour d’autres articles exclusifs publiés au cours des deux dernières semaines, cliquez ici et ici), nous avons rapporté que la corruption dans les relations de sous-traitance et la fraude dans les passations de marchés compromettaient l’aide transfrontalière, pourtant vitale pour les Syriens. La rédactrice d’IRIN pour le Moyen-Orient Annie Slemrod et le directeur d’IRIN Ben Parker ont découvert que la situation mise au jour par l’enquête de l’organe de surveillance du gouvernement américain sur la corruption dans l’acheminement de l’aide humanitaire de la Turquie vers la Syrie était bien pire que prévue. Plusieurs organisations importantes, y compris International Medical Corps (IMC), International Rescue Committee (IRC) et l’ONG irlandaise GOAL, sont impliquées et ont vu leur financement interrompu, au moins en partie.

Le Bureau de l’inspecteur général de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a découvert un réseau d’entreprises privées, d’employés d’ONG et autres agissant de concert « dans le trucage de soumissions et de multiples formes de subornation et de corruption concernant des contrats de distribution d’aide humanitaire en Syrie ».

À venir :

La RDC au bord du gouffre

Mercredi 18 mai, 14 h (GMT + 2), Institut d’études de sécurité (ISS), Pretoria, Afrique du Sud (événement diffusé en direct)

Six mois avant la date de l’élection présidentielle prévue par la constitution, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) semble bien décidé à remettre à plus tard ce scrutin crucial. Les tensions politiques montent et les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les hommes politiques de l’opposition font l’objet de harcèlements et d’arrestations arbitraires. Comment empêcher la RDC de sombrer dans la crise ?

Intervenante : Stephanie Wolters, Chef de la division Prévention des conflits et analyse des risques de l’ISS

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