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Que cache la récente rébellion des ex-rebelles ?

Plusieurs dizaines d’ex-rebelles censés intégrer l’armée tchadienne se sont enfuis de leur garnison à Goz Beida, une ville de l’est du Tchad où vivent des dizaines de milliers de réfugiés soudanais et déplacés tchadiens, après les combats qui les ont opposés à l’armée, le 18 octobre.

« Treize véhicules de rebelles ont traversé la frontière et ont été découverts dans un village en territoire soudanais », a annoncé Daoud Soumaine, le chef d’état-major de l’armée tchadienne, le 19 octobre.

Une douzaine de combattants de l’ex-groupe rebelle du Front uni pour le Changement (FUC) ont été tués et six autres ont été blessés, a affirmé M. Soumaine, ajoutant qu’il y avait eu un mort et trois blessés dans les rangs de l’armée gouvernementale.

Les combattants du FUC avaient officiellement rejoint l’armée nationale tchadienne en décembre 2006 après que leur leader, Mahamat Nour, eut négocié un accord de paix au terme duquel il avait été nommé ministre de la Défense du Tchad.

Mais il est impossible d’affirmer que tous ses combattants lui soient restés fidèles.

Plusieurs raisons ont été avancées pour tenter de trouver une explication aux récents combats, a confié à IRIN un fonctionnaire international, qui a requis l’anonymat.

« D’après certains témoignages, des soldats [fidèles au président Idriss Deby] auraient tenté de désarmer des combattants fidèles à M. Nour. Pour d’autres, il s’agirait tout simplement d’un malentendu entre les leaders des deux camps », a-t-il indiqué.

Depuis quelques mois, la tension est perceptible, a poursuivi le diplomate. « La grande interrogation actuellement est de savoir quelle interprétation les populations de la région du nord-ouest de Dar Tama, proche de la ville de Guereda, feront des récents événements de Goz Beida ? », a-t-il souligné.

La région de Dar Tama est à la fois le fief de l’ethnie tama, dont sont originaires la plupart des ex-combattants du FUC, et de l’ethnie Zaghawa à laquelle appartient la majorité des troupes fidèles au président Deby ; deux groupes ethniques que de vieilles rivalités opposent depuis des générations.

« C’est ce qui pourrait déclencher un conflit intercommunautaire généralisé », a expliqué le diplomate.

Le 16 octobre, le gouvernement a décrété l’Etat d’urgence dans l’est et le nord du pays.

Goz Beida a retrouvé son calme, dès le lendemain des combats, une quiétude troublée par moments par le balai aérien de quelques hélicoptères, a dit à IRIN un travailleur humanitaire. « Nous aurions dû être évacués ce matin, mais l’opération a été reportée », a-t-il affirmé.

Quant à Hourmadji Moussa Doumgor, porte-parole du gouvernement, il a expliqué à IRIN que l’incident du 18 octobre était « clos ».

« Cela ne remet pas en cause l’accord de paix signé avec les ex-rebelles et qui prévoit leur désarmement et leur intégration au sein de l’armée […] Il n’est pas utile de s’alarmer pour un si petit incident ».

Ex-leader du FUC et actuel ministre de la Défense, M. Nour a fait publier un communiqué le 19 octobre appelant ses ex-combattants à intégrer immédiatement les forces gouvernementales.

« Tout refus sera considéré comme un acte d’insubordination [...] Les soldats qui ne réintégreront pas l’armée seront considérés comme des déserteurs », selon le communiqué.

Présence française 

Selon le travailleur humanitaire présent à Goz Beida, des soldats et « officiers supérieurs français » auraient été aperçus dans la ville, une information confirmée par un fonctionnaire international.

« Je sais que l’armée française est présente à Goz Beida depuis au moins une semaine, même si je ne peux pas affirmer qu’elle a été directement impliquée dans les combats de la veille », a-t-il dit. 

Des troupes françaises, appelées aussi « Eléments français au Tchad » ou EFT, sont basées au Tchad - ancienne colonie de la France - depuis plus de deux décennies.

En novembre une nouvelle mission de maintien de la paix Nations Unies/Union européenne devrait arriver au Tchad.

Elle sera composée en grande partie de troupes françaises, bien qu'il ne soit pas clair si les EFT pourrait intégrer cette nouvelle force de maintien de la paix ou quitter le territoire tchadien pour être remplacés par un autre contingent de l’armée française, où le cas échéant, rester au Tchad en tant que force opérationnelle distincte.

dd/dh/nr/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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