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Périlleux retour au pays natal pour les réfugiés bhoutanais

Deux réfugiés bhoutanais ont été tués et plusieurs centaines d’autres ont été blessés à la frontière avec l’Inde, par des forces de sécurité qui tentaient de les empêcher d’entrer sur le territoire indien, a révélé un défenseur des droits de l’homme.

Les deux personnes tuées figuraient parmi les dizaines de milliers de réfugiés qui, dans le cadre de ce qu’ils ont appelé ‘la longue marche vers le pays natal’ (The long March Home, en anglais), se dirigeaient vers Kakaribhitta, à 700 kilomètres à l’est de Katmandou, une ville située à la frontière entre le Népal et l’Inde.

Partis de leurs camps depuis dimanche, ces réfugiés voulaient se rendre au Bhoutan, via l’Inde.

« La situation devient inquiétante car d’autres réfugiés sont déterminés à passer par l’Inde pour rejoindre le Bhoutan », à confié à IRIN Arjun Basnet, un défenseur des droits de l’homme. Près de 50 000 Bhoutanais du camp de réfugiés de Beldangi envisageaient de se joindre à la manifestation de Mechi Bridge, à Kakaribhitta, a affirmé M. Basnet, mercredi.

La manifestation était organisée par quelque 15 000 réfugiés venus de cinq camps de la région de Goldhap, -t-il ajouté.

Pour contenir ces manifestants, près de 7 000 éléments des forces paramilitaires Sashastra Seema Bal (SSB) avaient été mis en état alerte et déployés autour du pont et le long de la zone frontalière.

Intervention des autorités népalaises

Mercredi, le ministre népalais de l’Intérieur avait demandé en vain aux réfugiés de regagner leur camp respectif.

« Compte tenu de la situation sensible qui prévaut à la frontière, le gouvernement du Népal exhorte les réfugiés bhoutanais à ne rien faire qui augmenterait la tension et le chaos, à respecter la paix et l’ordre en retournant dans leurs camps, et à se conformer à la charte des réfugiés », a déclaré Krishna Prasad Sitaula, le ministre népalais de l’Intérieur.

Le gouvernement a également dépêché en Inde une délégation conduite par Jaya Mukunda Khanal, le chef de district de Jhapa, pour tenter de mettre fin aux manifestations. Des responsables de partis politiques népalais ainsi que des représentants des réfugiés bhoutanais faisaient également partie de la délégation.

Une situation qui risque de dégénérer

« La situation peut dégénérer en une grande tragédie si les réfugiés poursuivent leur manifestation et forcent le passage pour entrer en Inde », a souligné M. Basnet, en précisant que la plupart des manifestants étaient des jeunes réfugiés qui avaient entre 15 et 18 ans.

Selon la Société de la Croix-Rouge népalaise (NRCS), qui a soigné les réfugiés, beaucoup d’entre eux présentaient de graves blessures et avaient été hospitalisés dans les centres médicaux des grandes villes de l’est du Népal. Les communautés locales ont fourni de la nourriture aux milliers de manifestants.

Fermeture des frontières

« Le problème, actuellement, est que la frontière est fermée et que les ressortissants népalais et indiens aussi sont interdits de voyage », a déploré M. Basnet.

Et pour aggraver la situation, a-t-il fait remarqué, les ressortissants népalais sont persécutés, puisque certains d’entre eux ont été molestés mercredi dernier par des agents de police indiens près de la frontière.

« Nous sommes très en colère parce que les gouvernements népalais et bhoutanais ne sont pas parvenus à trouver une solution. Même les Nations Unies sont incapables de résoudre nos problèmes », a déploré Ramesh Lama, un pensionnaire d’un camp de réfugié de la région.

Appelés Lhotsampas, au Bhoutan, les réfugiés avaient été expulsés de chez eux au début des années 90 par le gouvernement bhoutanais après le vote d’une nouvelle loi les dépossédant de leur nationalité et de leurs droits civils en raison de leur origine népalaise.

Depuis, les réfugiés vivent dans sept camps des districts de Morang et Jhapa, à l’est du Népal. Après plus de 15 tentatives de négociations bilatérales, les autorités du Bhoutan et du Népal ne sont toujours pas parvenues à résoudre le problème.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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