Compte tenu des relations très tendues qui existent entre le gouvernement fédéral de transition de Somalie et l’Union des Tribunaux islamiques, M. Fall a démarré mardi sa tournée régionale par Addis Abeba, la capitale éthiopienne pour exhorter les pays voisins à faire preuve de modération dans le conflit somalien.
« J’ai décidé d’entreprendre cette tournée régionale parce que la situation est très tendue en Somalie et dans la région », a déclaré M. Fall d’Addis Abeba. « Un des objectifs de ma mission est d’apaiser les tensions car la crise somalienne a des répercussions au niveau régional ».
A Addis Abeba, M. Fall a rencontré le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, et le commissaire du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), Saïd Djinnit.
« Nous avons abordé les problèmes de sécurité en Somalie et leurs répercussions sur le plan régional, et avons parlé du dialogue inter-somalien et du déploiement d’une force internationale dans le pays », a déclaré M. Fall, à l’issue de la rencontre, avant d’ajouter que ces sujets seront abordés tout au long de sa tournée.
Mercredi, M. Fall était à Asmara, la capitale érythréenne. Il se rendra ensuite à Djibouti, en Egypte, au Soudan, en Ouganda et au Yémen où il consultera les chefs d’Etat de ces pays, conformément aux recommandations de la déclaration faite le 13 juillet par le Président du Conseil de sécurité.
Les relations entre l’Ethiopie et les Tribunaux islamiques somaliens ont été très tendues au cours des dernières semaines, en raison du soutien des autorités éthiopiennes au gouvernement fédéral de transition. En outre, les Tribunaux islamiques accusent l’Ethiopie de protéger le gouvernement somalien en dépêchant des troupes en Somalie, des accusations réfutées par Addis-Abeba.
M. Fall a indiqué qu’il espérait une poursuite des pourparlers initiés par la Ligue arabe et impliquant le gouvernement intérimaire somalien et les Tribunaux islamiques.
« Un des points les plus délicats inscrits à l’agenda de l’ambassadeur Fall est le troisième round des pourparlers de paix de Khartoum prévu le 30 octobre prochain entre le gouvernement fédéral de transition, installé à Baidoa, et les Tribunaux islamiques, établis à Mogadiscio », a indiqué dans un communiqué le Bureau politique des Nations unies pour la Somalie (UNPOS).
Le précédent round de négociations entre les deux protagonistes a eu lieu en août dernier.
Depuis, les Tribunaux islamiques se sont emparés de nouvelles villes du sud, dont deux cette semaine, sans avoir à combattre.
« Ils [les Tribunaux islamiques] sont entrés dans Afmadow mardi et ont été accueillis par une foule nombreuse », a expliqué Hassan Mursal, un habitant de la localité.
Environ 400 hommes et 15 blindés sont entrés dans la ville sans rencontrer la moindre résistance. « Les miliciens qui se trouvaient là ont déposé les armes et ont rejoint la foule », a-t-il ajouté.
Selon Ali Mudey, responsable de la communication et de l’information des Tribunaux islamiques, leurs forces ont pris Afmadow et Bu'ale, deux localités situées respectivement à 120 kms à l’ouest et à 249 kms au nord de la ville portuaires de Kismayo.
Les Islamistes ont étendu leur influence sur d’autres régions au sud de la Somalie, au grand regret du gouvernement de transition, une nouvelle administration mise en place en 2004 après la réconciliation scellée au Kenya entre les différents clans et factions politiques de la Somalie.
La Somalie ne dispose plus de gouvernement central depuis le renversement du défunt président Muhammad Siad Barre en 1991.
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