Le procureur de la République, Abdoulaye Barry, a annoncé dans la capitale, Ouagadougou, que Moussa Kaboré, âgé de 30 ans, bien que né en Côte d'Ivoire voisine, était devenu sergent dans une unité de l'armée à Ouagadougou.
Il a révélé que Kaboré s'était pendu à l'aide d'un morceau de tissu découpé dans son uniforme militaire. Une autopsie devait être conduite jeudi pour confirmer la cause du décès. " Nous sommes pratiquement sûrs de la cause de la mort, mais dans ce genre de situation c'est toujours mieux d'avoir une garantie médicale," a-t-il ajouté.
M. Barry a déclaré que le prétendu cerveau du coup d'état, un certain capitaine Wally Luther Diapagri, avaient rencontré " de hautes autorités" en Côte d'Ivoire et au Togo en septembre.
En annonçant les arrestations le mardi, M. Barry avait affirmé que le coup d'état avait été planifié avec le soutien d'un pays voisin, qui avait payé une forte somme d'argent aux comploteurs. Ce pays, a-t-il ajouté, avait également prévu de leur livrer des armes. Il a cependant refusé de le nommer.
Une source à Ouagadougou a rapporté à IRIN, que plus de 178,731 dollars US avaient été offerts aux comploteurs par un "pays africain", mais leurs activités étaient surveillées par les services secrets.
Les relations entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire se sont dégradées suite à la tentative de coup d'état à Abidjan en septembre 2002. Les autorités ivoiriennes ont accusé le Burkina Faso de supporter les soldats mutins qui ont tenté de renverser le gouvernement d'Abidjan. Les mutins se sont emparés d'une grande partie du Nord et de l'Ouest de la Côte d'Ivoire, et contrôlent toujours ces zones.
Le procureur a précisé qu'après la mort de Kaboré, il a ordonné une révision des conditions de détention des suspects, qui selon lui étaient repartis dans des chambres individuelles.
Une autre personne, le lieutenant Philipe Minoungou, en relation avec la tentative de coup d'état, avait été arrêté mercredi. M. Barry a indiqué qu'il avait été appréhendé alors qu'il essayait de franchir la clôture de l'ambassade des Etats-Unis. M. Minoungou, a-t-il dit, avait servi dans l'unité d'élite militaire de Po, à 100 km au sud de Ouagadougou.
Il y aurait probablement d’autres d'arrestations, a-t-il ajouté.
Les leaders de l'opposition ont critiqué les arrestations, tout en blâmant les altercations au sein de l'armée. "Il y a un mécontentement au sein de l'armée qui est devenu une affaire personnelle," a déploré Herman Yaméogo, le leader du parti de l'Union pour le Développement National et la Démocratie.
La plupart des soldats détenus ont appartenu à la garde de sécurité du Président, avant d'être déployés dans d'autres unités. La garde est formée principalement d'un groupe d'élite de l'armée que M. Compaoré commandait avant de prendre le pouvoir par un coup d'état sanglant. L'un d'entre eux, le capitaine Bauoulou Boulibié, était de l'unité de Bobo Dioulasso.
Le Burkina Faso, un pays enclavé qui a obtenu son indépendance de la France en 1960, a vécu cinq coups d'état depuis lors. Le dernier coup d'état, le 15 octobre 1987, a porté M. Compaoré à la tête du pays. Le capitaine Thomas Sankara, alors président, avait été tué lors de ce putsch.
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