Lundi, M. Kabila a effectué une brève visite à Paris, où il a rencontré le président français Jacques Chirac et le ministre des Relations extérieures, Hubert Védrine, afin de s'entretenir du statut du dialogue intercongolais de réconciliation et de paix. Les assises, qui ont débuté le 15 octobre à Addis-Abeba, en Ethiopie, ont été suspendues quelques jours plus tard lorsque la délégation du gouvernement de la RDC s'est retirée, arguant que la mauvaise préparation avait conduit à un rassemblement incomplet des participants.
"J'ai rencontré le président Chirac pour examiner la situation en RDC, surtout en ce qui concerne le sujet de la guerre d'agression. Notre échange de vues fut très fructueux", a déclaré M. Kabila, cité par l'AFP à l'issue de la réunion. "Nous attendons beaucoup de la communauté internationale pour le rétablissement de la paix ».
M. Chirac a mis l'accent sur la nécessité du retrait du Congo des « troupes étrangères non invitées », qu'il a estimé être « indispensable et urgent", a souligné AP qui citait la présidence française. M. Chirac a aussi indiqué qu'il faudrait passer à l'étape suivante dans le déploiement de la force de maintien de la paix de l'ONU en RDC. Le Conseil de sécurité de l'ONU a entériné une nouvelle phase de la force en octobre, conçue pour être axée sur le retrait complet des troupes étrangères et le désarmement des combattants. M. Chirac a encouragé M. Kabila à poursuivre le dialogue intercongolais et a instamment invité les institutions financières internationales à fournir l'aide promise au pays, a ajouté AP en citant le Palais de l'Elysée.
L'Union européenne (UE) doit donner un montant estimé à 108 millions de dollars réservé à la RDC, tandis que la Banque mondiale doit fournir une allocation de 50 millions de dollars pour revigorer l'économie congolaise brisée, a rapporté ce mardi le quotidien belge 'Le Soir'.
M. Chirac devait s'entretenir de la RDC avec le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan durant une visite mardi à New York.
Mardi, M. Kabila a eu de longues discussions avec le premier ministre belge, Guy Verhofstadt, et avec le ministre des Affaires étrangères, Louis Michel. M. Verhofstadt a promis que la Belgique continuerait de déployer des efforts pour que la réalisation de la paix en RDC figure en première place dans l'ordre du jour européen car sa nation est « pleinement consciente de la sévérité de la crise politique et humanitaire qui ravage » la région des Grands Lacs, a ajouté 'Le Soir' en le citant.
M. Michel a les nombreuses forces armées opérant à l'est de la RDC qui ne sont pas signataires de l'accord de paix de Lusaka (199) constituent le plus sérieux obstacle à la paix. Parmi ces « forces négatives » se trouvent les milices hutues rwandaises, connues comme l'Interahamwe, et l'ancienne armée rwandaise (ex-FAR), qui a fui en RDC après avoir amplement participé au génocide de 1994, qui s'est soldé par la mort de 800 000 Rwandais Tutsis et Hutus modérés.
A l'occasion d'une conférence de presse, M. Michel a indiqué que le facilitateur du dialogue, l'ancien président du Botswana, Ketumile Masire avait « toute sa confiance » en tant que dirigeant compétent des pourparlers de paix, dont la reprise est prévue au début de 2002 en Afrique du Sud, à une date et en un lieu qu'il reste à déterminer.
M. Verhofstadt a annoncé qu'une délégation de l'Union européenne composée de M. Michel, du Commissaire de l'UE aux relations extérieures, Chris Patten et du Haut Représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana, effectuera une visite dans la région des Grands Lacs du 20 au 26 novembre.
M. Michel a donné, quant à lui, des assurances qu'il accorderait une attention spéciale aux affaires à la RDC une fois que la Belgique aura terminé sa présidence de l'UE à la fin de décembre.
La semaine dernière, M. Kabila s'était rendu aux Etats-Unis pour rencontrer le Secrétaire d'état américain, Colin Powell et d'autres officiels du gouvernement américain. Il a également effectué une visite à Boston, Philadelphie, et à Washington DC, dans le dessein d'intéresser des investisseurs à sa vaste nation de l'Afrique centrale, qui figure parmi les plus riches du monde en termes de ressources naturelles, mais dont la population est parmi les plus pauvres de la Terre.
Après avoir succédé à son défunt père assassiné, Laurent-Désiré Kabila comme président en janvier, Joseph Kabila avait effectué son premier voyage à l'étranger en France, en Belgique et aux Etats-Unis, censés être des acteurs clé dans l'appui aux efforts de paix dans la région de l'Afrique centrale.
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