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L’Irak 10 ans après - Les femmes n’ont pas encore retrouvé leur place

A displaced woman holds her baby at a makeshift settlement, Al-Rustumiiya, on the outskirts of the Iraqi capital Baghdad. Squatters here lack proper electricity, water and sanitation and are at constant risk of eviction Heba Aly/IRIN
Dans les années 1980, selon les Nations Unies, les droits fondamentaux des femmes étaient mieux respectés en Irak qu’ailleurs dans la région. Des années de dictature, de sanctions et de conflits, dont l’invasion américaine d’il y a dix ans, ont cependant nui à la condition de la femme.

« Dans toutes les couches de la société, les femmes souffrent davantage [qu’avant] », a dit Sudipto Mukerjee, directeur adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Irak.

Malgré les mesures prises en faveur de l’égalité des sexes depuis 1990, les Iraquiennes n’ont pas les mêmes chances en matière d’éducation et d’emploi que leurs concitoyens masculins. Beaucoup d’entre elles sont par ailleurs victimes de violences sexistes.

Dans ce pays touché par des années de guerre et d’instabilité politique, dix pour cent des foyers sont dirigés par des femmes. La plupart d’entre elles sont veuves, mais beaucoup sont divorcées, séparées ou s’occupent de leur conjoint malade.

« Elles représentent l’une des catégories de la population les plus vulnérables et sont généralement exposées à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire en raison de leur niveau de revenu inférieur », ont dit les Nations Unies dans une note d’information publiée en mars 2013.

Éducation

D’après les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS) menées par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le gouvernement, le ratio filles/garçons dans l’enseignement primaire est passé de 0,88 en 2006 à 0,94 en 2011. Dans le secondaire, ce rapport est passé de 0,75 en 2006 à 0,85 en 2011. Selon les calculs d’IRIN, le taux d’inscription des filles augmente plus rapidement que celui des garçons.

Cependant, selon l’UNICEF, si l’Irak avait progressé à la même vitesse que les autres pays de la région, il aurait déjà atteint un taux d’inscription de cent pour cent dans le primaire, pour les filles comme pour les garçons. Le pays aurait ainsi accompli le troisième objectif du millénaire pour le développement qui est d’éliminer les disparités entre les sexes dans l’éducation.

Selon une enquête de l’Iraq Knowledge Network (IKN) réalisée en 2011, l’analphabétisme touche environ 28,2 pour cent des femmes de 12 ans et plus, soit deux fois plus que les hommes, pour lesquels ce taux s’élève à 13 pour cent. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans qui vivent en milieu rural sont encore moins instruites. Un tiers d’entre elles sont analphabètes.

Emploi

Le monde du travail présente des inégalités semblables.

Selon l’enquête d’IKN, seulement 14 pour cent des femmes travaillent ou sont en recherche active d’emploi. Ce taux monte à 73 pour cent pour les hommes. La plupart des femmes qui ont un emploi travaillent dans le secteur agricole. Les femmes diplômées ont par ailleurs plus de difficulté à trouver du travail : 68 pour cent des femmes titulaires d’une licence sont sans emploi.

La représentation des femmes au parlement est passée de 13 pour cent en 1990 à 27 pour cent en 2006. Le quota d’un quart de femmes au parlement imposé en 2005 a ainsi été atteint, mais le pays est encore bien en deçà de son objectif national de parvenir à la parité.

Sécurité physique

La santé des femmes s’est améliorée sous plusieurs rapports. Le pourcentage d’accouchements pratiqués par du personnel qualifié a nettement augmenté au cours des dix dernières années. Le taux de mortalité maternelle — qui était le plus élevé de la région en 2006, avec 84 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes — semble avoir bien baissé et ne s’élevait plus qu’à 24 décès pour 100 000 naissances en 2011, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Les violences domestiques, les crimes d’honneur, les mutilations génitales des femmes (MGF) et la traite d’êtres humains demeurent cependant une menace pour de nombreuses Iraquiennes. Dans la région autonome du Kurdistan, au nord du pays, 42,8 pour cent des femmes ont subi une MGF, selon les enquêtes en grappes à indicateurs multiples de 2011.

Selon une enquête menée par le gouvernement et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) en 2011, près de la moitié des filles de 10 à 14 ans avaient été exposées au moins une fois à des violences de la part d’un membre de leur famille. Près de la moitié des femmes mariées étaient quant à elles exposées à au moins une forme de violence conjugale, principalement émotionnelle, mais aussi physique ou sexuelle.

Pour en savoir plus, consultez cette note d’information des Nations Unies sur les femmes en Irak.

Pour d’autres indicateurs du développement, consultez la série d’IRIN : L’Irak, 10 ans après.

ha/rz- ld/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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