1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. Eswatini

Le gouvernement swazi vend l’aide alimentaire

A shop in Swaziland’s eastern Lubombo District sells fertilizer, but many local farmers cannot afford to buy it Mujahid Safodien/IRIN
A shop in Swaziland’s eastern Lubombo District sells fertilizer, but many local farmers cannot afford to buy it
Le gouvernement du Swaziland a vendu le maïs offert par le Japon pour nourrir les Swazis affamés pour la somme de trois millions de dollars. Cet argent a été placé sur un compte de la Banque centrale du Swaziland.

Les quelques 12 000 de tonnes de maïs ont été vendues par le ministère de la Planification économique et du Développement en 2011, mais la vente n’a été rendue publique que la semaine dernière, lorsqu’une trace de la transaction a été retrouvée dans un rapport de rendement présenté au Parlement du Swaziland par le ministre pour examen.

Depuis les années 1970, le Swaziland ne produit plus assez d’aliments pour nourrir sa population. Il a besoin de l’aide alimentaire internationale pour combler un déficit qui varie selon les années : en 2007, les deux tiers de la population du pays - qui compte 1,2 million d’habitants – dépendaient de l’aide alimentaire contre seulement un dixième de la population cette année, grâce à de meilleures précipitations, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Des questions sans réponses


La majorité des habitants vivent sur les terres qui appartiennent à la communauté (Swazi Nation Land), sous l’autorité des chefs nommés par le Roi Mswati III, dernier monarque absolu d’Afrique subsaharienne. Ils ne possèdent pas les titres de propriété des fermes dont ils ont hérité, donc ils ne peuvent pas obtenir de prêts bancaires pour investir dans des équipements d’irrigation ou des machines agricoles et dépendent des précipitations pour irriguer leurs cultures. Mais un climat de plus en plus aride s’installe au Swaziland et les facteurs de production agricole sont de plus en plus coûteux.

Bertram Stewart, premier secrétaire du ministre de la Planification économique et du Développement, a confirmé la vente de l’aide alimentaire devant les médias nationaux, et a indiqué que ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Selon M. Stewart, le gouvernement japonais a été informé que le maïs offert allait être vendu et que l’argent de la vente servirait à acheter et distribuer des facteurs de production agricole aux personnes qui pratiquent une agriculture de subsistance. Le gouvernement japonais n’a pas confirmé cette déclaration.

Lors de la dernière saison culturale, le gouvernement a réduit ses dépenses liées aux intrants agricoles en raison d’un manque de fonds, selon le ministre de l’Agriculture.

Les députés ont demandé des explications au ministre de la Planification économique et du Développement, le prince Hlangusemphi Dlamini, sur le détournement de l’aide alimentaire destinée aux pauvres et aux personnes souffrant de la faim, mais M. Dlamini, qui a été nommé par son frère, le roi, n’a pas encore répondu à ces questions.

Les députés ont également souligné que le gouvernement disposait de 50 millions de dollars de fonds non utilisés qui pourraient servir à l’achat d’aide alimentaire ou à la mise en œuvre des programmes recommandés par le Fonds monétaire international (FMI) pour dynamiser la production alimentaire.

Déclin économique

Le gouvernement s’est lancé dans des dépenses extravagantes et n’a pas suivi les recommandations du FMI pour dynamiser l’économie et augmenter les recettes fiscales, ce qui a précipité un long déclin économique. Le PIB du Swaziland a chuté de 3 pour cent l’année dernière et devrait encore baisser en 2013. Selon le FMI, l’économie du Swaziland devrait prendre la place de l’économie somalienne au rang des économies les moins performantes d’ici 2014.

Une part importante du budget national provient des recettes de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU), qui distribue les recettes fiscales des produits qui entrent en Afrique australe à ses cinq États membres. Mais les recettes perçues par la SACU ont diminué en raison du ralentissement de l’économie mondiale, ce qui a précipité une crise fiscale, une augmentation du chômage et des coupes significatives dans les dépenses sociales. Cela a mis une pression supplémentaire sur les deux tiers de la population qui vivaient déjà dans une pauvreté chronique.

« Le gouvernement a désespérément besoin d’argent et il en obtiendra par n’importe quel moyen, même si, pour cela, il doit enlever la nourriture de la bouche des bébés », a dit un comptable du secteur privé qui connaît la situation financière du gouvernement.

« En même temps, le gouvernement a l’habitude que la communauté internationale vole à son secours pour couvrir la mauvaise gestion de l’économie par le gouvernement et la crise humanitaire », a-t-il dit.

Deux organisations non gouvernementales (ONG), qui ont demandé à ce que leur nom ne soit pas mentionné, ont dit craindre que la vente de l’aide alimentaire japonaise et que le manque de responsabilisation du gouvernement aient un impact sur la volonté des bailleurs de fonds à venir en aide au pays.

tg/ks/rz-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join