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«Encore beaucoup à faire» avant de partir – MSF

La section suisse de Médecins sans frontières (MSF) au Cameroun avait prévu de transférer ses activités de lutte contre le sida aux autorités fin 2006, mais face à l’ampleur de la tâche, l’organisation internationale a décidé de retarder son désengagement.

Impliquée depuis 2000 dans le traitement du VIH/SIDA dans ce pays d’Afrique centrale, où l’organisation médicale a lancé son premier programme de traitement antirétroviral (ARV) en Afrique, MSF avait annoncé dans un premier temps son retrait pour la fin 2004, avant de prolonger ses programmes pour deux années supplémentaires.

«Il y a un an encore, nous y croyions, aujourd’hui, nous voyons bien que ce n’est pas possible [de partir]», a dit à PlusNews le docteur Roger Teck, chef de la mission MSF-Suisse basée à Yaoundé, la capitale camerounaise. «Il reste encore beaucoup à faire au Cameroun, le contexte ne se prête pas encore au désengagement.»

La mission devrait donc poursuivre ses activités jusqu’à fin 2008 dans ce pays où le taux de prévalence national du VIH est estimé à 5,5 pour cent de la population adulte, selon les Nations unies.

Lorsque MSF a lancé son projet pilote de distribution d’ARV à l’hôpital militaire de Yaoundé (HMY), puis de prévention du VIH et de traitement dans deux districts de Douala, la grande ville portuaire du Cameroun, à l’ouest de la capitale, l’organisation entendait démontrer qu’il était possible d’offrir ces traitements aux malades des pays les plus pauvres.

«Notre premier patient sous ARV l’a été en janvier 2001. En 2004, MSF suivait 1 500 patients dont la moitié était sous ARV», a dit le docteur Teck.

La décision des autorités camerounaises d’élargir la prise en charge du VIH/SIDA, avec la création de davantage de centres de traitement agréés et d’unités de prise en charge, a amené l’organisation à planifier son désengagement, tout en accompagnant les autorités dans leur politique de décentralisation.

Au cours de l’année 2005, en accord avec ses partenaires, MSF a progressivement transféré ses patients au centre de traitement du HMY, puis -ce dernier ne pouvant prendre en charge tous les patients- à l’hôpital missionnaire de Yaoundé, où un centre de prise en charge du VIH a été créé.

Ces patients reçoivent aujourd’hui des traitements ARV à 3 000 francs CFA (près de six dollars) par mois – un prix qui sera divisé par trois à partir de décembre, a annoncé en septembre le gouvernement camerounais.

L’organisation continue à suivre gratuitement 80 patients et à soutenir les patients les plus démunis. Elle appuie également le HMY grâce à la présence d’un médecin, jusqu’à fin 2006.

«D’une manière générale, le transfert s’est bien passé, [tout a été fait] pour que les choses se passent bien pour les patients», a estimé l’un des bénéficiaires des programmes MSF à Yaoundé.

A Douala, le plan de désengagement de l’organisation médicale internationale prévoyait un retrait fin 2006, mais il a dû également être révisé.

«Nous avons obtenu une meilleure appropriation du programme par les autorités et les partenaires concernés, mais il y a encore beaucoup de choses à développer, notamment en ce qui concerne le conseil et le dépistage», a précisé le docteur Teck.

Les associations de personnes vivant avec le VIH ont par ailleurs maintes fois alerté les autorités sur l’inégale application des directives du ministère de la Santé, notamment en ce qui concerne la contribution financière des patients aux soins.

Le prix des examens semestriels de suivi biologique des patients infectés au VIH, fixé par le gouvernement à 7 000 francs CFA (13 dollars) depuis janvier, n’est toujours pas pratiqué dans l’ensemble des structures sanitaires du pays, certaines continuant à appliquer l’ancien tarif (18 000 francs CFA, soit 35 dollars), ce qui rend l’accès à ces examens particulièrement difficile pour les patients les plus démunis.

D’autre part, a constaté le docteur Teck, les patients s’inquiètent toujours du manque de confidentialité concernant les résultats des tests de dépistage, cette obligation n’étant pas respectée dans certains centres de prise en charge du VIH.

Le Cameroun doit encore faire face à un certain nombre de défis, comme l’accélération de l’accès au conseil, au dépistage et à la prise en charge du VIH, ou encore la possibilité pour les enfants séropositifs de recevoir des ARV, a dit MSF, qui compte intensifier son plaidoyer sur ces questions au cours des années à venir.

fp/ail/ab



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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