EXCLUSIF - Nouvelles plaintes d'abus sexuels par des travailleurs humanitaires en RDC

"Sans cette opération de lutte contre l'épidémie d'Ebola, ma sœur serait encore en vie.”


Plus de 20 femmes congolaises ont accusé des travailleurs humanitaires d'abus sexuels dans le cadre de nouvelles plaintes portant sur un viol et des grossesses non désirées. Des enquêteurs des Nations Unies ont également découvert des allégations similaires de travailleurs exploitant des femmes vulnérables.

  • En un coup d'œil : Nouvelles allégations dans le scandale des travailleurs humanitaires d'Ebola

  • Plus de 20 femmes signalent des abus sexuels commis par des travailleurs humanitaires à Butembo
  • L'Organisation mondiale de la Santé fait face à 14 plaintes, dont un viol
  • Selon l'OMS, une enquête interne a permis d'identifier deux victimes potentielles
  • 7 organisations sont citées, dont 3 agences des Nations unies

The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters se sont entretenus avec 22 femmes de Butembo qui ont déclaré que des travailleurs humanitaires masculins intervenant dans le cadre d'une crise d'Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo leur ont offert des emplois en échange de relations sexuelles.

Ces allégations interviennent alors que les donateurs font pression sur les organisations humanitaires pour qu'elles fassent davantage pour prévenir l'exploitation et les abus sexuels tout en apportant leur aide aux personnes les plus vulnérables du monde. Elles font suite à une enquête conjointe menée l'année dernière par des journalistes au cours de laquelle 51 femmes de la ville voisine de Beni, dans l'est du pays, ont porté des accusations similaires.

Plusieurs employés ont déjà été licenciés à la suite de l'enquête initiale par The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters, et des organisations humanitaires ont dit que d'autres enquête étaient en cours.     

Quatorze des 22 femmes de Butembo - une plaque tournante de l'aide humanitaire pendant l'épidémie d'Ebola - ont déclaré que les hommes se sont identifiés comme étant des travailleurs de l'OMS, l'une des principales agences de la crise, qui a tué 2,200 personnes entre 2018 et 2020.

"L'OMS s'engage à prendre des mesures rapides et énergiques, notamment en collaborant avec les autorités nationales compétentes dans le cadre de procédures pénales, dans tous les cas où le personnel de l'OMS pourrait être reconnu coupable d'avoir perpétré (une exploitation et des abus sexuels)," a déclaré la porte-parole de l'OMS, Marcia Poole.

Au total, sept organisations ont été citées, dont deux autres agences des Nations Unies. 

Une femme a déclaré avoir été violée par un homme qui disait appartenir à l'OMS et les journalistes ont appris que trois autres femmes avaient déclaré être tombées enceintes.

L'une de ces femmes est décédée après un avortement raté alors qu'elle tentait de dissimuler sa grossesse à son mari et à ses enfants, a déclaré sa sœur. 

"Si je te donne du travail, qu'est-ce que tu me donneras en échange?", peut-on lire dans un message WhatsApp partagé avec les journalistes par une autre femme qui dit avoir bu une mixture empoisonnée pour interrompre sa grossesse - une pratique courante en RDC, où l'avortement est illégal.

Elle a déclaré que le message provenait d'un congolais rencontré dans un bar en 2019 et qui était arrivé dans un véhicule portant le logo de l'OMS.

Le message dit ensuite: "Tu es une femme. Je pense que tu sais ce que tu peux me donner."

La femme a déclaré avoir eu des relations sexuelles avec l'homme et avoir ensuite été employée par l'OMS en tant que femme de ménage. Elle a déclaré qu'après avoir obtenu un travail, l'homme attendait d'elle qu’elle ait des relations sexuelles régulières avec lui.

Lorsqu'elle est tombée enceinte, l'homme l'a bloquée sur WhatsApp et elle a fini par se faire avorter, a-t-elle affirmé.

"RELATIONS D'EXPLOITATION SEXUELLE"

L'OMS a déclaré que le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l'ONU avait identifié deux femmes de Butembo comme ayant "potentiellement eu des relations d'exploitation sexuelle avec des personnes liées à l'OMS".

Elle a précisé que ces informations seraient communiquées à une commission indépendante créée en octobre pour enquêter sur les allégations d'exploitation et d'abus sexuels pendant l'épidémie d'Ebola. En réponse aux allégations de viol, de grossesse et de décès de la femme suite à des complications liées à l'avortement, l'OMS a déclaré qu'elle avait reçu l'instruction de transmettre à la commission toutes les allégations relatives à l'opération de lutte contre l'épidémie pendant cette période.

"La commission prendra l'initiative d'enquêter sur ces allégations et émettra des recommandations à l'intention du Directeur général," a déclaré la porte-parole de l'OMS, Marcia Poole, dans un courriel.     

"Il est clair qu'il y a un écart entre le nombre d'allégations (que les journalistes) ont reçues et celles qui ont été signalées. Il peut y avoir un certain nombre de raisons à cela, depuis les mécanismes de signalement qui doivent être améliorés jusqu'à l'hésitation des victimes à s'exprimer."

La porte-parole de la commission indépendante, Kadidia Coulibaly, a déclaré que son équipe avait commencé à enquêter sur le terrain au début du mois de mai et que la commission prévoyait de publier son rapport à la fin du mois d'août.

Coulibaly a déclaré que la commission "ne ménagera aucun effort" en contactant les victimes et qu'elle prendrait leurs coordonnées et témoignages "dans les conditions maximales de sécurité, de confort et de discrétion".

"Les auteurs présumés, une fois formellement identifiés, seront également auditionnés par l’équipe d’examen suivant les standards internationaux," a-t-elle déclaré dans un courriel.

Les journalistes de Butembo ont réalisé plus de 40 entretiens avec les 22 femmes, les travailleurs humanitaires, le personnel hôtelier et d'autres personnes ayant participé aux opérations de lutte contre Ebola sur une période de cinq mois. Un total de 23 femmes sont impliquées, y compris la mère qui est décédée des suites d'un avortement.

La plupart des femmes ont été embauchées comme femmes de ménage dans les centres de traitement d'Ebola où elles désinfectaient les vêtements et la literie des malades et des intervenants. D'autres se rendaient dans les villages où elles brûlaient les affaires des victimes d'Ebola ou travaillaient dans le cadre de campagnes de sensibilisation.

Les dossiers médicaux et les messages téléphoniques ont également été examinés par les journalistes afin de recouper les informations et d'écarter les témoignages calqués les uns sur les autres. 

Les noms complets ont été donnés pour neuf hommes et les noms partiels pour sept. Quatre d'entre eux seraient des travailleurs humanitaires étrangers et 18 seraient des congolais, principalement originaires de la capitale, Kinshasa.

Les profils Facebook permettaient de faire correspondre les noms de certains hommes avec les organisations pour lesquelles ils disaient travailler. 

Certaines des femmes ont montré aux journalistes leurs badges d'identification avec les logos des organisations et des photos d'elles en train de faire des travaux qu'elles disent avoir reçus après avoir eu des relations sexuelles avec les hommes.

Robert Flummerfelt/TNH
Scènes de la ville de Butembo en République démocratique du Congo.

"LE DERNIER REFUGE SÛR"

Lors de l'enquête menée en septembre par The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters à Beni, à 60 km au nord-est de Butembo, les 51 femmes ont déclaré que des dizaines d'hommes, pour la plupart étrangers, les avaient forcées à avoir des relations sexuelles en échange d'un emploi.

La majorité de ces plaintes étaient également dirigées contre l'OMS, qui a initialement déclaré que les allégations découlant de l'enquête étaient en cours d'examen en interne et a encouragé les femmes concernées à prendre contact avec l'OMS.

Le mois suivant, l'agence de santé a annoncé la création de la commission indépendante "pour établir rapidement les faits, identifier et soutenir les survivants, s'assurer que tout abus en cours a cessé et demander des comptes aux auteurs". 

La porte-parole de l'OMS, Mme Poole, a déclaré que des mesures "appropriées" seraient prises une fois que la commission aurait rendu ses conclusions.      

En janvier, des législateurs britanniques ont publié un rapport très complet révélant que l'exploitation sexuelle était endémique dans le secteur de l'aide humanitaire, qu'ils ont qualifié de "dernier refuge sûr" pour les agresseurs.

Les législateurs ont lancé cette enquête après avoir été frustrés par l'incapacité du secteur à endiguer l'exploitation et les abus sexuels dans le sillage du scandale sexuel d'Oxfam en 2018 en Haïti, où son personnel a été accusé d'utiliser des travailleurs du sexe, dont certains étaient mineurs.

En avril, Oxfam a de nouveau fait parler d'elle - cette fois avec la suspension de deux hauts responsables de la RDC, accusés d'exploitation sexuelle, d'intimidation et de fraude.

Aucune femme de Butembo n'a déclaré aux journalistes avoir été abusée par des travailleurs d'Oxfam, mais l'organisation caritative a indiqué qu'elle avait confirmé l'un des 51 cas à Beni l'année dernière, celui d'une femme qui disait avoir été violée par un travailleur d'Oxfam.

Oxfam a déclaré que l'homme ne travaillait plus pour l'organisation caritative et que la femme recevait de l'aide. L'organisation caritative a déclaré elle ne pouvait pas faire d'autre commentaire sur l'enquête concernant les allégations contre son personnel au Congo.

"Les travailleurs humanitaires savaient ce qui se passait," a déclaré un ancien travailleur d'Oxfam, qui a participé à l'opération de lutte contre l'épidémie d'Ebola en RDC et s'est exprimé sous couvert d'anonymat. "Des rapports ont été établis sur ce comportement. Ça se passait partout."

"Nous faisons tout ce qui est possible pour améliorer la responsabilisation et mettre fin à l'exploitation et aux abus sexuels grâce à des mesures de prévention et de réponse fortes, centrées sur les victimes et les survivants," a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.            

UNE PLAINTE POUR VIOL

Les dernières allégations à Butembo comprenaient également une plainte pour viol.  

Une femme a déclaré qu'elle pensait se rendre à un entretien d'embauche. Au lieu de cela, elle affirme avoir été violée dans une chambre d'hôtel par un Camerounais qui disait travailler pour l'OMS.

En 2019, cette mère de quatre enfants a appris par une amie travaillant pour l'OMS que son supérieur cherchait à embaucher une nouvelle femme de ménage.

Il y avait une condition, a dit l'amie: "Peu importe ce qu'il te demande, accepte."

Les deux femmes se sont rendues dans la chambre d'hôtel de l'homme. Après une brève présentation, l'amie a pris un appel téléphonique et a quitté brusquement la pièce. 

L'homme en est rapidement venu au fait. Selon la femme de 32 ans, il lui a proposé des relations sexuelles en échange d'un emploi.

Elle dit avoir essayé de partir, mais l'homme l'aurait bloquée.

"Il m'a poussée sur le lit, s'est mis de force sur moi et a commencé à me déshabiller. J'ai essayé de me dégager de lui, mais il avait suffisamment de force pour me maintenir. Puis il m'a violée," a-t-elle déclaré.

"Ce fut dévastateur. Je pensais venir parler de l'emploi pour lequel j'étais venue, comme pour un entretien d'embauche."

Plusieurs jours plus tard, dit-elle, il l'a appelée pour lui dire qu'elle pouvait commencer à travailler. "Chaque jour au travail, c'était terrible," dit-elle. "Il était là."

Au bout de quelques semaines, ajouta-t-elle, elle a commencé à ressentir de la douleur et s'est rendue dans une clinique où elle a été testée positive à la syphilis. Elle a montré à un journaliste les résultats de ses tests de laboratoire.

Son mari n'est toujours pas au courant de son viol présumé. 

"Je me sens toujours coupable de ce qui est arrivé," a-t-elle déclaré.

L'OMS a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de répondre à l'allégation de viol mais qu'elle transmettrait l'information à la commission indépendante.  

Robert Flummerfelt/TNH
Fourteen women in Butembo said that men who identified themselves as workers with the World Health Organization offered them jobs in exchange for sex.

AVORTEMENT RATE

Une autre femme a déclaré que sa sœur est décédée en 2019 après avoir payé 300 dollars au marché noir pour une mixture destinée à mettre fin à sa grossesse.

Elle a cherché à se faire avorter après avoir eu des relations sexuelles avec un homme qui lui a dit travailler pour l'OMS et lui a donné un emploi en tant que femme de ménage. 

Ayant désespérément besoin d'argent pour subvenir aux besoins de ses trois enfants - et son mari étant parti pendant des mois dans une autre région de RDC - elle a accepté d'avoir des relations sexuelles avec lui et a été terrifiée lorsqu'elle est tombée enceinte, craignant que son mari ne revienne bientôt.

Elle pensait que l'avortement lui aurait permis de garder le secret vis-à-vis de son mari et de ses enfants.

"Sans cette opération de lutte contre l'épidémie d'Ebola, ma sœur serait encore en vie et se battrait pour ses enfants," a déclaré cette femme de 37 ans, dont l'identité n'a pas été révélée pour respecter l'intimité de la famille. 

L'OMS a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de répondre à l'allégation mais qu'elle transmettrait l'information à la commission indépendante. 

La plupart des abus présumés à Butembo se sont produits dans une poignée d'hôtels utilisés par les travailleurs humanitaires. 

Avec ses pelouses vertes et ses fleurs tropicales, l'hôtel Butembo était un repaire populaire pour les travailleurs humanitaires qui offraient des boissons aux femmes et les attiraient dans leurs chambres, selon quatre employés de l'hôtel.

Les travailleurs ont parlé sous le couvert d'anonymat par crainte de perdre leur emploi et ont demandé à ce que leur poste ne soit pas identifié étant donné le petit nombre d'employés travaillant à l'hôtel Butembo.

L'organisation caritative médicale Médecins sans frontières (MSF) a occupé la propriété au début de l'opération de lutte contre l'épidémie d’Ebola en 2018, mais après que des assaillants non identifiés ont attaqué son centre de traitement en février 2019, elle s'est retirée et les travailleurs de l'OMS ont emménagé.

Un employé de l'hôtel, qui y était déjà employé à l'époque et qui y travaille depuis trois ans, a déclaré aux journalistes que le personnel de MSF avait strictement appliqué une interdiction des visiteurs extérieurs et un couvre-feu nocturne. 

"Lorsque l'OMS a pris le pouvoir, tout a changé," a déclaré l'employé.

"Nous voyions constamment des jeunes femmes de la ville entrer par la porte principale... Toutes les règles ont été assouplies."

Un autre employé de l'hôtel a décrit des femmes arrivant dans des véhicules marqués de l'OMS, et a noté que plusieurs femmes étaient tombées enceintes.

L'OMS a pris note de ces allégations mais a déclaré qu'elle n'avait connaissance d'aucune allégation de mauvaise conduite de la part de son personnel à l'hôtel Butembo.

Un employé de l'hôtel qui était déjà employé à l'époque et qui y travaille depuis plusieurs années a déclaré:

"Ce qui se passait ici était clair comme de l'eau de roche. Toute personne vivant ici aurait su que cela se passait. Ce n’était pas un secret." 

Le personnel de l'hôtel Butembo a refusé de communiquer le numéro de téléphone ou l'adresse électronique du propriétaire. Un message avec un numéro de contact laissé par The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters à la réception des propriétaires est resté sans réponse. 

D'AUTRES ORGANISATIONS ACCUSÉES

Outre les 14 plaintes déposées contre l'OMS, deux femmes de Butembo ont également accusé des travailleurs qui ont déclaré appartenir à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM); deux autres ont identifié des hommes qui ont déclaré appartenir au ministère de la Santé de RDC.

L'OIM a déclaré qu'elle n'avait reçu aucune plainte de ce type concernant Butembo, et que le BSCI des Nations Unies n'avait pas été en mesure de corroborer la plainte déposée par une femme contre l'Organisation internationale pour les migrations lors de l'enquête menée l'année dernière à Beni.

Le ministère de la Santé de la RDC n'a pas répondu aux demandes répétées de commentaires. 

Le ministre chargé des Droits de l'homme, André Lite Asebea, a déclaré que "les enquêtes n'ont pas progressé", en référence aux huit allégations formulées contre des agents du ministère de la santé à Beni l'année dernière. 

Des plaintes uniques ont été déposées à Butembo contre des hommes qui disaient travailler pour le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), l'organisation caritative médicale ALIMA, l'International Rescue Committee (IRC) et l'International Medical Corps (IMC).

L'UNICEF a déclaré ne pas avoir connaissance d'allégations à Butembo mais que le BSCI avait enquêté sur les allégations de l'année dernière à Beni, où trois femmes ont déclaré avoir été abusées par des hommes qui disaient travailler pour l'UNICEF, et où un ancien membre du personnel fait l'objet d'une enquête.

L'ALIMA a déclaré avoir lancé une enquête à la suite des rapports d'abus de l'année dernière à Beni, dont deux impliquaient l'ALIMA, mais a ajouté qu'elle n'avait pas découvert de telles allégations.

L'IMC a déclaré n'avoir reçu aucune plainte de Butembo, mais avoir corroboré deux plaintes depuis août 2018 en RDC impliquant trois membres du personnel qui ne sont plus employés.  Une troisième plainte est toujours en cours d'investigation.

L'IRC a déclaré qu'elle était "profondément préoccupée par ces accusations" et qu'elle "investissait et améliorait continuellement ses systèmes pour assurer la sécurité du personnel et des clients".

"SEULE"

Malgré la politique de "tolérance zéro" de l'ONU en matière d'abus et d'exploitation sexuels, les femmes de Beni et de Butembo ont déclaré aux journalistes qu'elles n'avaient pas signalé ces allégations. 

Certaines ont dit qu'elles tenaient à conserver leur emploi à tout prix, tandis que d'autres craignaient d'être déshonorées par leur famille ou leur communauté.

Les femmes ont déclaré que les abus ont eu lieu dans une région où les emplois sont rares. Environ 27 millions de personnes sont confrontées à la faim aiguë dans le pays.

Une grande partie de l'est de la RDC reste un foyer de conflits armés, malgré un accord de paix officiel conclu en 2003. Ce mois-ci le Président Félix Tshisekedi a déclaré la loi martiale dans deux provinces de l'est, dans un contexte de violence accrue qui a tué des centaines de personnes.

"Étant donné que nous avons des niveaux de chômage records, il est difficile (pour les gens) de s'élever contre tout acte qui nous apporte du travail," a expliqué Alphonsine Lusenge, responsable de l'Association pour la défense des droits des femmes à Butembo.

An image of a door with a hotel key in the lock, lit in dim interior lighting.
Robert Flummerfelt/TNH
Women said many of the men would lure them back to their hotel rooms in Butembo. One woman thought she was showing up for an interview, Instead, she said she was raped by a man who said he worked for the World Health Organization.

Les femmes ont payé un prix élevé pour leur silence. 

Une jeune femme de 27 ans a déclaré qu'elle était désormais sans abri et sans emploi avec un bébé de huit mois à charge.  

La femme a affirmé être tombée enceinte après avoir eu des rapports sexuels avec un Congolais qui se disait chauffeur de l'OMS à Butembo et lui promettait un travail en échange de rapports sexuels.

Peu de temps après, elle a obtenu un emploi à l'OMS, consistant à prendre la température des voyageurs à un barrage routier. Lorsqu'elle a appris qu'elle était enceinte, l'homme a nié que l'enfant était le sien et a bloqué ses appels, a-t-elle déclaré.    

L'OMS a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de répondre à l'allégation mais qu'elle transmettrait l'information à la commission indépendante. 

Au fil de la grossesse, la femme a déclaré qu'elle s'était sentie malade et a perdu son emploi. Lorsque sa famille l'a découvert, elle l'a mise à la porte.

"Je suis fatiguée," s'est plainte la femme, tenant son enfant dans ses bras et décrivant comment elle avait été hébergée chez différents amis.

"Si je n'avais pas l'église, j'aurais juste envie de me laisser sombrer et de mourir," a-t-elle avoué en sanglotant.

"J'ai un enfant à élever toute seule, pas de maison, ma famille ne veut pas me parler." 


Rapports supplémentaires de Katy Migiro et Paisley Dodds à Londres. Édition: Belinda Goldsmith, Katy Migiro, Andrew Gully et Josephine Schmidt. 

rf/ak/km/pd/js

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