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Inquiétudes sur l’avenir des financements du Fonds mondial

Lourdement dépendant du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour la prise en charge de ses malades, le Burkina Faso a exprimé cette semaine ses inquiétudes face au déficit de financement auquel est confronté l’organisme international de financement de la lutte contre les trois épidémies, lors de la visite de Carla Bruni-Sarkozy, ambassadrice du Fonds pour les femmes et les enfants.

Depuis sa création en 2002, le Fonds mondial a accordé au Burkina Faso quelque 168 millions de dollars de subventions –dont 45 millions pour le VIH/SIDA - afin d’aider ce pays, parmi les plus pauvres du monde, à combattre les trois épidémies.

Sur les 21 000 patients séropositifs qui reçoivent aujourd’hui des antirétroviraux (ARV) dans le pays, environ 19 000, dont plus de 1 000 enfants, sont sous traitement grâce au soutien du Fonds mondial, selon le Comité national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles.

Un avenir incertain

L’avenir de ces financements, importants mais pourtant déjà insuffisants pour répondre aux besoins, suscite des inquiétudes au Burkina Faso, suite à l’annonce par l’organisme international du déficit de fonds auquel il est confronté pour les années à venir.

« Nous craignons que les financements s’arrêtent et que nous ne puissions pas continuer », s’est inquiété le professeur Joseph Drabo, chef de service au centre hospitalier Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou, lors de la visite de Mme Bruni-Sarkozy cette semaine dans la capitale burkinabè. « La majorité des [moyens] sont fournis par les bailleurs étrangers, notamment par le Fonds mondial, et si ces financements ne sont pas pérennisés, les acquis [risquent de] disparaître rapidement ».

Le centre, qui a commencé avec 372 patients infectés au VIH en 2003, suit aujourd’hui 6 000 patients, dont 4 770 sont sous traitement ARV grâce au Fonds Mondial, qui leur fournit une prise en charge gratuite.

Par ailleurs, selon le docteur Wamarou Traoré, coordonnateur national des programmes du Fonds mondial au Burkina Faso, une augmentation des ressources du Fonds est capitale pour prendre la relève d’initiatives arrivant à terme, comme celle de Médecins sans frontières qui suit 4 000 patients, de la Fondation Clinton qui finance la prise en charge de 200 enfants, ou de la Banque africaine de développement, qui assure les soins de 500 fonctionnaires.

« Nos malades sont là et nous ne pouvons pas arrêter leur traitement … Nous avons déjà commencé le processus d’intégration [aux programmes du Fonds mondial] pour certains mais pour ceux qui vont s’ajouter, nous demandons à ce que le Fonds mondial augmente ses ressources pour pouvoir prendre en charge ces gens », a dit M. Traoré.

Le Burkina Faso compte également sur le Fonds Mondial pour élargir ses programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME). Le taux de prévalence des femmes enceintes est estimé à 2,5 pour cent. En 2008, sur les 2 756 femmes dépistées positives au VIH, 1 403 ont bénéficié de ces services de PTME.

« Nous restons très en deçà de nos attentes en ce qui concerne des femmes enceintes bénéficiant de la PTME, le taux de couverture ou de test pour les enfants qui naissent de mères séropositives », a reconnu M. Traoré.

Déficit de financements

Selon le professeur Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial, qui accompagnait la première dame de France à Ouagadougou, l’année 2010 va constituer une échéance importante, puisque les pays vont se réunir pour annoncer le soutien qu’ils apporteront au Fonds mondial au cours de la période 2011-2013.

« C’est une période-clé pour l’histoire de la lutte contre [ces] maladies. Et nous sommes bien sûr préoccupés du [mauvais] climat économique alors qu’il nous faut lever des ressources très importantes, [jusqu’à] probablement doubler les ressources que nous avons eues en 2008-2010 pour [répondre aux besoins] de la période 2011-2013 », a noté M. Kazatchkine.

« Il est injuste que vous puissiez ou ne puissiez pas accéder à des soins selon l’endroit où vous êtes dans le monde, et que cette injustice persiste au 21ème siècle », a-t-il plaidé. « La force de nos arguments est que la santé est une des inégalités les plus [visibles] et immédiates ».

Outre la prise en charge des patients infectés au VIH/SIDA, le Fonds Mondial a également permis le traitement de 1 800 patients atteints de tuberculose – soit 90 pour cent des cas de tuberculose dans le pays - et de 500 000 autres personnes pour le paludisme. L’organisme a aussi consacré plus de cinq millions de dollars à l’amélioration du système national de santé.

bo/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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