Cette semaine, Michel Kazatchkine, le directeur exécutif du Fonds mondial, a averti qu’aucune subvention ne serait plus accordée par l’organisme de financement tant que les 7,3 millions de dollars restants n’auraient pas été transférés dans les banques commerciales, et ce avant la date butoir.
Or, les fonds n’ont pas été transférés, malgré l’assurance de la Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ).
« La Banque de réserve a dépassé la date butoir et demandé qu’on lui accorde un peu plus de temps. Cela jette un certain discrédit sur le Zimbabwe », a estimé Jon Liden, porte-parole du Fonds mondial.
L’organisme international, sis à Genève, a cinq subventions en cours au Zimbabwe, d’une valeur totale de 88 millions de dollars, et a versé un peu plus de 39 millions de dollars entre 2004 et 2007, pour aider à inscrire 13 000 personnes à des programmes de traitement contre le sida et à fournir 330 000 moustiquaires traitées à l’insecticide pour lutter contre le paludisme.
Une partie de cette somme, conservée par la RBZ, a été redistribuée « de manière erratique et seulement en partie », ce qui a perturbé la mise en œuvre des programmes, selon le Fonds mondial.
Bien qu’aucune preuve de fraude n’ait été apportée, le Fonds mondial ne versera plus de fonds au Zimbabwe tant que le pays ne lui « présentera [pas de] garanties qui puissent nous assurer que cela ne se reproduira pas », a déclaré M. Liden à IRIN/PlusNews.
« Vu les complexités qui caractérisent cet environnement hyperinflationniste et le manque de confiance en la Banque centrale, nous pourrions envisager de ne verser qu’un minimum de fonds dans le pays, en assurant que les organismes chargés de mettre en œuvre les programmes aient directement accès aux fonds, sans passer par le système bancaire ».
Le dépassement de la date butoir est survenu à la veille du jour où le comité de direction du Fonds mondial devait se réunir à New Delhi, en Inde, pour décider d’approuver ou non les demandes de fonds déposées par le Zimbabwe et d’autres pays.
Le Zimbabwe a demandé environ 300 millions de dollars pour le VIH/SIDA, 58 millions de dollars pour son programme de lutte contre la tuberculose et 80 millions de dollars pour relancer un secteur de la santé mal en point ; cette demande, jugée « techniquement valable », devait, de l’avis général, être approuvée par le comité.
Le docteur David Parirenyatwa, ministre zimbabwéen de la Santé qui dirige également l’organe responsable de l’élaboration des propositions de financement, a exprimé des préoccupations au sujet des conséquences qu’aurait un refus de financement possible sur les efforts nationaux de lutte contre le sida.
« Nous attendons impatiemment ces fonds car notre peuple en a vraiment besoin. Nous espérons que les sept millions de dollars à l’origine du litige ne compromettront pas notre proposition de financement en instance, et nous travaillons dur pour assurer que ces fonds retournent à leurs bénéficiaires désignés », a-t-il déclaré à IRIN/PlusNews.
« Nous recommandons vivement au Fonds mondial d’envisager d’autres moyens de verser ces fonds, [et nous] préconisons que toute subvention soit désormais versée directement aux organismes chargés de mettre en œuvre les programmes, et non par l’intermédiaire de la RBZ, afin de minimiser les interférences », a-t-il ajouté. « Nous espérons que le Fonds mondial envisagera cette proposition et qu’il ne privera pas le peuple zimbabwéen de fonds ».
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