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Des taux de malnutrition plus élevés à l’ouest que dans la zone de conflit

Alors que d’importantes opérations humanitaires sont actuellement en cours dans l’est du Tchad où le conflit armé a fait des centaines de milliers de déplacés, l’ouest du pays ne semble pas faire l’objet d’une attention particulière bien que les taux de malnutrition chronique y soient les plus élevés.

« Kanem [une région de l’ouest] présente les taux de malnutrition chronique le plus élevés [du pays] », a affirmé Siméon Nanama, chargé de projet Nutrition au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Tchad.

L’organisation non-gouvernementale (ONG) CARE avait des projets dans la région, mais en raison du conflit dans l’est, « nous avons fait le choix stratégique de changer nos projets de développement en projets de crise », a indiqué Nicolas Palanque, représentant de Care au Tchad.

« Nous prévoyons de redémarrer des projets à Kanem », a-t-il ajouté. « Ce sera notre priorité si nous recevons de nouveaux financements ».

La malnutrition chronique – par opposition à la malnutrition sévère – une dégradation progressive de la santé d’un individu au cours de son existence, est la conséquence d’un mauvais régime alimentaire. Les enfants souffrant de malnutrition chronique sont plus sujets à une mort prématurée, aux infections et ont un retard de croissance, selon l’ONG Save the Children.

Il est difficile d’avoir des données fiables sur la situation nutritionnelle à Kanem, mais pour Simeon Nanama, « il est fort probable que les taux [de malnutrition] y soient en hausse […], et de toute évidence, il ne semble pas que la situation va se régler d’elle-même ».

Selon des experts nutritionnels, depuis au moins 30 ans, la région de Kanem affiche un taux de malnutrition chronique élevé et sa population peut varier entre moins de 300 000 et près de 800 000 habitants.

Causes de la malnutrition

Les experts avancent plusieurs raisons pour expliquer ces taux élevés. Bon nombre de paysans dans cette région aride n’ont pas accès à la terre ou n’ont pas les moyens de l’exploiter, selon Carole Dubrulle de l’ONG Action contre La Faim (ACF).

Mais pour Mme Dubrulle comme pour d’autres experts, une mauvaise alimentation serait également une des causes du problème.

« Nous devons aider ces populations à changer leurs habitudes alimentaires et à améliorer les systèmes sanitaires », a expliqué M. Nanama. « Nous devons également encourager les mères à allaiter leurs bébés et à ne pas leur donner de l’eau avant qu’ils n’aient six mois ».

A Kanem, les enfants âgés entre 6 et 29 mois présentent des taux de malnutrition plus élevés que les enfants de plus de 30 mois, a affirmé Mme Dubrulle d’ACF. « Cela s’explique par des pratiques de sevrage et d’alimentation supplémentaire inadéquates ».

Projets abandonnés

Certaines ONG avaient mis en place des projets à Kanem pour tenter de venir à bout des causes de la malnutrition, mais bon nombre de ces ONG ont dû abandonner leurs projets au cours des dernières années.

L’ACF avait ouvert un centre nutritionnel thérapeutique pour enfants malnutris dans quatre villes de la région de Kanem, puis en avait transféré la gestion au gouvernement en 2007. Depuis, ces centres ont cessé de fonctionner, a déploré Mme Dubrulle.

L’UNICEF dispose encore de centres nutritionnels dans la région, mais cela ne permettra pas de résoudre le problème, s’est désolé M. Nanama.

« Nous n’avons pas réellement d’[ONG] partenaires pour travailler dans la région », a-t-il affirmé, ajoutant que même s’il y en avait, « le même problème se poserait, à savoir la mise en place des structures durables ».

dh/aj/cb/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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