Les commerces et les boutiques sont restés fermés dans le Plateau, le quartier commercial d’Abidjan, où se trouvent plusieurs missions étrangères, alors que des centaines de jeunes des deux sexes marchaient vers les deux ambassades, qui se trouvent à une centaine de mètres l’une de l’autre. Les "jeunes patriotes" ont scandé des slogans mais n’ont pas été violents.
Les agences des Nations Unies, la Banque africaine de développement et d’autres ambassades sont restées fermées pour la deuxième journée consécutive.
La manifestation de mardi fait suite à un entretien entre le président Laurent Gbagbo et les dirigeants des jeunes, durant lequel M.Gbagbo leur a déclaré que l’accord de Paris contenait juste des ‘propositions’ et qu’il ne va jamais les ‘trahir’.
IRIN a appris de sources militaires que M. Gbagbo s’était également réuni mardi avec des officiers de l’armée nationale, qui ont exprimé leur inquiétude concernant l’accord de Paris. Dimanche, le porte-parole de l’Etat major de l’armée a déclaré que certains points de l’accord sont de nature à « humilier » les forces de sécurité et de défense, l'Etat et le peuple ivoirien.
Le président devait rencontrer d’autres groupes d’opinion dans le pays avant de s’adresser prochainement à la nation.
Lundi, la sécurité était précaire à Abidjan après que des jeunes des deux sexes aient érigé des barrages routiers – utilisant des troncs d’arbres, des pneus et des ordures –, et fouillaient les automobiles. Les jeunes, descendus dans la rue depuis samedi pour protester contre l’accord conclu vendredi à Paris, accusent la France de « menacer la souveraineté ivoirienne ». Plusieurs écoles et commerces français ont été saccagés.
D’autre part, les agences de presse ont rapporté mardi que des affrontements se sont produits entre deux communautés ethniques à Agboville, à 80 km au nord d’Abidjan. Les agences ont informé que neuf personnes ont été tuées, et qu’une mosquée et une église ont été brûlées.
IRIN a également appris de sources indépendantes que des affrontements, avec des pierres, des bâtons et autres, ont eu lieu entre la communauté Dioula et la communauté Abbey. Toutefois, les sources n’ont pas pu confirmer les motifs ni l’ampleur des hostilités.
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