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Plus d'aide pour la zone de conflit du sud des Philippines

A combatant of the Bangsamoro Islamic Armed Forces (BIAF), the armed wing of Moro Islamic Liberation Front (MILF), at Camp Salahuddin in Davao Oriental province, on the Philippines island of Mindanao Guy Oliver/IRIN
Le gouvernement philippin a conclu des pourparlers de paix avec les rebelles musulmans après que ces derniers eurent accepté de déposer les armes, mettant ainsi fin à quatre décennies d'insurrection meurtrière à Mindanao. Cela pourrait accélérer la réhabilitation de cette région méridionale déchirée par la guerre et permettre la fourniture d'une plus grande quantité d'aide humanitaire.

Au terme de négociations conduites à Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie voisine, les deux parties ont annoncé, le 25 janvier, la signature d'un document relatif à la « normalisation ». Ce document décrit en détail la procédure par laquelle les 12 000 rebelles du Front islamique de libération moro (MILF) céderont leurs armes à une commission indépendante.

L'accord de normalisation est le quatrième volet - le plus controversé - d'un accord de paix définitif que les deux camps ont annoncé devoir signer dans les semaines à venir. Le MILF et le gouvernement se sont déjà entendus sur la taxation, la gouvernance et le partage de pouvoir à Mindanao, où l'insurrection a engendré un cercle vicieux de déplacements, de morts et de bouleversements économiques.

Le Japon, les États-Unis et l'Union européenne (UE) se sont aussitôt félicités de cet accord. Ils ont précisé qu'avec la signature imminente de l'accord de paix définitif, toutes les parties pourraient enfin se concentrer sur la réhabilitation de la région.

« Cet accord constitue une promesse de paix, de sécurité et de prospérité économique pour Mindanao, maintenant et pour les générations à venir », a déclaré le secrétaire d'État américain John Kerry. Les États-Unis se sont engagés à renforcer les aides au développement de la région une fois l'accord signé, notamment par le biais d'investissements dans le domaine des infrastructures, de l'éducation et de la santé.

Ghazali Jaafar, un haut dirigeant du MILF, a dit qu'il espérait que l'accord se traduirait par la réhabilitation de nombreuses communautés musulmanes embourbées dans l'extrême pauvreté et largement coupées de l'aide humanitaire en raison de problèmes d'accessibilité liés à la sécurité.

M. Jaafar a dit que les combattants du MILF avaient accepté qu'une commission indépendante supervise le désarmement. Certaines armes seront toutefois maintenues en service dans le cadre d'une force de sécurité mixte chargée de patrouiller dans les zones musulmanes pour les protéger contre des groupes susceptibles de vouloir saboter l'effort de paix.

« Ce que cela signifie pour nous, c'est qu'au terme de plusieurs décennies de combat, nous allons récolter les véritables dividendes de la paix. Aussi, pour la première fois depuis de nombreuses années, nous allons être en mesure de contribuer directement à l'amélioration du quotidien de nombreuses personnes pauvres à Mindanao », a dit M. Jaafar à IRIN.

Les zones auxquelles les organisations humanitaires internationales n'avaient pas accès jusqu'alors devraient tirer profit d'une paix durable, a-t-il dit. Il a toutefois reconnu que l'avenir réservait des difficultés, notamment la possibilité d'une opposition de la part d'un certain nombre de législateurs dans les zones à prédominance chrétienne de Mindanao. Ces derniers craignent en effet que la restructuration proposée ne les place sous l'autorité du MILF.

« L'accès humanitaire sera amélioré », a-t-il dit, ajoutant que le MILF avait ordonné plus tôt à l'ensemble de ses commandants sur le terrain d'autoriser le passage en toute sécurité des acteurs humanitaires souhaitant accéder aux zones reculées.

M Jaafar a dit que la prochaine étape était qu'une « commission de transition » finisse de rédiger la version préliminaire d'une « loi basique » faisant la proposition d'une région musulmane autonome, signée par le président Benigno Aquino et présentée au Congrès en tant que projet de loi. Une fois la loi votée, un référendum serait organisé dans les zones tombant sous le contrôle de ladite région.

Le président Aquino a exprimé l'espoir que la région autonome voie le jour avant le terme de son mandat unique de six ans. Comme il l'a dit à plusieurs reprises, il souhaite que l'on retienne la paix durable à Mindanao comme l'ouvre de son gouvernement. Il est prévu de longue date qu'une fois que les armes se seront tues, le gouvernement et le secteur privé commenceront à tirer profit des richesses inexploitées de Mindanao (or, cuivre et autres minéraux), estimées à 300 milliards de dollars.

Mais les décennies de guerre intense ont entraîné la prolifération de groupes armés qui ne sont pas tous favorables aux pourparlers de paix. En septembre, les partisans de Nur Misuari, le dirigeant du Front de libération nationale moro (MNLF), ont assiégé le port stratégique de Zamboanga, dans le sud, déclenchant trois semaines d'affrontements qui se sont soldées par la mort de 250 rebelles, soldats et civils et par le déplacement de dizaines de milliers de personnes.

Le 14 janvier, on comptait encore plus de 63 000 déplacés à Zamboanga, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

En 1996, le MNLF a signé avec le gouvernement un accord de paix aboutissant à la création d'une région autonome placée sous son contrôle. La région ne s'est cependant pas développée en raison de la reconversion de nombreux rebelles en politiciens corrompus. M. Aquino, pour qui il s'agit d'une « expérience ratée », a souhaité négocier davantage d'autonomie pour la région.

aag/pt/he-gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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