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Les bailleurs de fonds s’inquiètent du coût des essais cliniques

Zanele is one of 2,600 South African women who participated in a clinical trial of Carraguard, a microbicide gel scientistis hope will help prevent women from contracting HIV. Kristy Siegfried/PlusNews
L’accélération des progrès médicaux engendre une augmentation des coûts de la recherche, ce qui incite les bailleurs de fonds à exiger davantage des chercheurs qui conduisent des essais cliniques de médicaments et de vaccins ainsi que des évaluations de leurs impacts sur la santé à grande échelle.

« En tant que bailleur de fonds, je déteste les demandes d’autorisation d’essais cliniques », a dit Jimmy Whitworth, directeur des activités internationales de la division du financement des projets scientifiques du Wellcome Trust. Cette organisation basée au Royaume-Uni finance la recherche médicale.

Le coût des essais cliniques est monté en flèche au cours de ces dernières années – un rapport récent indique que ce coût a augmenté de 70 pour cent par patient entre 2008 et 2011 – mais en l’absence de preuves tangibles d’un effet médicinal, les organismes de régulation montrent de la réticence à donner leur aval.

Un essai clinique de médicaments peut durer jusqu’à 12 ans, requérir la participation de milliers de volontaires sur plusieurs continents et coûter de 1,3 milliard de dollars à près de 12 milliards de dollars pour chaque nouveau médicament testé avant sa mise sur le marché.

Et les coûts continuent d’augmenter. « Nous avons besoin de nouveaux modes de financement plus flexibles, plus rapides », a dit Geoff Garnett, directeur adjoint du département VIH de la Fondation Bill & Melinda Gates basée aux États-Unis.

« Je pense que l’on devrait faire des essais d’utilisation en santé publique plutôt que des essais cliniques », a dit M. Garnett. « Si nous conduisons les essais d’utilisation en santé publique en nous conformant aux exigences établies en matière d’essais cliniques, alors nous passons à côté de certaines interventions comportementales et organisationnelles importantes et grâce auxquelles les soins cliniques et le travail de prévention fonctionnent mieux ».

Pourquoi un tel coût ?

Un plus grand nombre de participants doivent être testés dans des lieux diverses, y compris dans les pays où les cas d’une maladie spécifique sont en recul, afin de déterminer si les améliorations sont le résultat de l’intervention proposée ou d’une intervention existante.

La multiplication des essais implique la participation d’un nombre plus important de chercheurs, d’instituts et de bailleurs de fonds, ce qui entraine un accroissement des exigences réglementaires.

« Le fait est que les essais sont réalisés à plus grande échelle et qu’ils sont de plus en plus coûteux … la réglementation se complexifie », a dit Chris Witty, directeur de la recherche du Département pour le développement international (DFID) du Royaume-Uni. « Nous dépensons de plus en plus d’argent et nous obtenons de moins en moins de résultats ».

Excès d’ambition

Alors que les chercheurs sont en concurrence pour l’obtention de fonds de recherche et développement qui s’amenuisent, les bailleurs de fonds critiquent les propositions trop ambitieuses.

« Les calendriers sont souvent trop optimistes, ce qui constitue un vrai problème, car les fonds peuvent commencer à manquer avant que les recherches n’aboutissent », a dit M. Whitworth du Wellcome Trust. « Honnêtement, je n’ai pas l’impression que les essais cliniques soient très rentables ».

La recherche sur le VIH a longtemps reposé sur des essais très coûteux, a dit M. Witty, notant que les chercheurs pensent rarement au lien entre le coût d’une étude et son impact potentiel.

Les bailleurs de fonds et les scientifiques sont à la recherche de partenariats et d’autres modes de financement qui permettraient de réduire les coûts, y compris « les essais cliniques adaptatifs », qui utilisent les données recueillies au cours de l’essai pour en modifier certains éléments.

Nouveau financement

En 2010, la Fondation Bill & Melinda Gates s’est engagée à verser 10 milliards de dollars afin de financer la recherche et le développement de vaccins pour quelques-uns des pays les plus pauvres de la planète. La base de données qui recense ses subventions montre que plus de 70 millions de dollars ont été alloués aux essais cliniques depuis 2004.

Au Royaume-Uni, le Wellcome Trust, le Medical Research Council (MRC) et le DFID se sont engagés à verser 57 millions de dollars pour financer des essais d’intervention en phase finale dans les pays démunis.

« Apportez-nous des preuves », a dit Wendy Ewart, directrice adjointe de la stratégie du MRC. « Justifiez l’octroi de nouveaux fonds ».

oja/pt/he-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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