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Appel à une meilleure coordination des mesures de protection de l’enfance

Tuareg girls - Zeydata Amina and Zelmet Fatimah beg motorists for money in the capital, Accra Sammy Appiah/IRIN
Un nouveau rapport sur la migration des enfants en Afrique de l’Ouest indique que chaque année, des milliers d’enfants sont vendus, échangés ou emmenés loin de leur communauté, en violation des droits de l’enfant pourtant internationalement reconnus. Cette étude appelle la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à convaincre les gouvernements de mieux protéger ces enfants.

Parmi les recommandations formulées, on trouve la nécessité d’aligner les normes sociales, les lois nationales et les standards internationaux de protection, la nécessité d’améliorer le développement des enfants au sein de leur environnement local, la promotion de mécanismes de protection des enfants au niveau communautaire, l’importance de prendre en compte dans tout régime de protection l’opinion des enfants et des initiatives conjointes destinées à protéger les enfants contre les déplacements transfrontaliers illégaux.

Ce rapport de 79 pages, rédigé par des représentants de plusieurs organisations nationales et internationales, et intitulé « Quelle protection pour les enfants concernés par la mobilité en Afrique de l’Ouest? », a étudié le problème au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée et au Togo, de 2008 à 2010.

« Au niveau gouvernemental, les mesures se limitent généralement à voter des lois nationales. Une action conjointes peut signifier tout simplement l’interception et le rapatriement des enfants par la police, » a indiqué Moussa Harouna, Coordonnateur des programmes de mobilité des enfants à l’ONG Mouvement africain des enfants et des jeunes travailleurs (MAEJT), en insistant sur le fait qu’il faut une plus grande unité dans l’action des gouvernements et des organisations internationales pour soutenir le développement d’initiatives au niveau des villages et mettre en place des mesures de protection de l’enfance.

Le rapport exhorte les Etats et les agences de développement à intégrer les migrations des enfants dans leurs stratégies de développement et de protection de l’enfance. Il recommande que toute action future de la part de la CEDEAO sur le déplacement des personnes, en particulier des enfants, devienne un élément essentiel d’une « politique cohérente et pragmatique » de lutte contre la traite des humains et le travail forcé des enfants.

En outre, il appelle individuellement les Etats à accroître leur capacité à détecter les victimes de la traite des enfants et à différencier cette pratique des autres formes de mobilité.

Facteurs d’incitation au départ

Les enfants peuvent quitter leur communauté parce qu’ils sont en conflit avec leur famille, ou parce qu’ils veulent acquérir une éducation ou ont la possibilité d’un apprentissage ou une opportunité de travail pour aider leur famille. Certains parents obligent leurs enfants à partir, mais souvent le départ est volontaire et motivé par la recherche d’une meilleure vie.

Zelmet Fatimah et Zeydata Amina, deux petites filles du Niger qui font la manche sur l’échangeur de Teteh Quarshie, une des artères très fréquentées d’Accra, la capitale du Ghana, disent qu’elles sont parties de chez elles parce qu’elles avaient faim. « Il n’y a pas de nourriture là-bas, » a indiqué Zeydata. « Je viens tous les jours ici avec mes sœurs et mes parents pour mendier. Je mendie parce que nous n’avons pas d’argent et que j’ai faim. »

Toutefois les facteurs d’incitation au départ sont nombreux et variés : « Quant aux motivations des enfants, elles sont enracinées dans l’évolution du monde contemporain. Il est donc illusoire de croire qu’Etats, sociétés civiles et partenaires au développement disposent des capacités et de la légitimité suffisante pour mettre fin, purement et simplement, aux pratiques multiformes de la mobilité des enfants, » conclut le rapport.

Conséquences positives

Si nul ne connaît avec précision l’ampleur de la migration des enfants, le rapport indique que les flux d’enfants proviennent généralement du Mali, du Niger et de la Guinée-Bissau, et que leurs destinations sont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Togo.

Les flux dirigés vers le nord sont moins intenses. D’après le rapport, seuls 10 pour cent de tous les enfants essayant d’atteindre le Maghreb et l’Europe viennent d’Afrique de l’Ouest. Beaucoup sont des voyageurs saisonniers, qui partent pour une période plus ou moins longue à la fin de la saison agricole.

La migration des enfants n’est pas toujours un phénomène négatif : en effet, les enfants migrants envoient de l’argent chez eux. Ceux qui sont issus de la même communauté peuvent aussi financer collectivement un projet.

Selon M. Harouna, c’est le cas dans certains villages de la région de Makalondi au Niger, près de la frontière du Burkina Faso : des enfants migrants se sont mis ensemble pour payer la construction d’une école pour leur communauté, ce qui a eu pour effet d’encourager ceux qui étaient trop jeunes pour émigrer à rester dans leur communauté, au moins pour un certain temps, et d’en pousser d’autres à rentrer.

« L’objectif n’est plus de mettre un terme à la migration à n’importe quel prix, » a dit M. Harouna. « Il s’agit également d’améliorer les conditions de vie dans les communautés, de façon à ce que les enfants ne soient pas obligés de partir pour tenter leur chance ailleurs, à la recherche d’une vie meilleure. Mais même s’ils le font, il faut leur fournir une protection organisée dans les Etats hôtes ou dans les nouvelles communautés [qu’ils ont rejointes] dans leur propre pays.

oss/cb-og/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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