« La jeunesse et le risque d’infection sont deux domaines auxquels nous prêtons une plus grande attention actuellement », a dit à IRIN Sisira Liyanage, directeur du programme national de contrôle des maladies sexuellement transmissibles (MST) et du sida.
Selon les chiffres du gouvernement, 1 808 habitants de l’île (1 083 hommes et 725 femmes) savent qu’ils vivent avec le VIH. Le chiffre est en hausse par rapport aux 1 669 cas connus fin 2012 (981 hommes et 688 femmes). En 2013, 20 pour cent des personnes touchées avaient entre 15 et 25 ans.
« Nous avons observé une nette augmentation dans ce groupe d’âge », a dit M. Liyanage. En 2009, les 15-25 ans ne représentaient que 5 à 6 pour cent des personnes infectées.
Le Sri Lanka compte environ 21 millions d’habitants. Selon le plan stratégique national de lutte contre le VIH pour 2013-2017, publié en février 2013 et qui estime qu’autour de 4 200 habitants vivent avec le VIH, le Sri Lanka demeure un pays à faible prévalence du virus.
Le plan national a cependant observé une hausse graduelle du nombre d’infections, notamment dans les groupes à haut risque comme les travailleurs du sexe et leurs clients, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, et les consommateurs de drogues injectables. Le rapport identifie également les jeunes comme un groupe à risque.
« Le faible niveau de sensibilisation conduit à des comportements à risque. Il est impératif que, même dans les milieux à faible prévalence, la population dans son ensemble soit informée des risques de transmission du VIH. Tous les jeunes doivent connaître le VIH et les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive avant de devenir sexuellement actifs », soulignait le rapport.
Selon M. Liyanage, qui a remarqué un manque de données actualisées sur la question, le plus inquiétant est que de plus en plus de jeunes deviennent sexuellement actifs sans savoir comment se protéger.
« Maintenant, les jeunes sont exposés plus tôt au sexe non protégé », a-t-il dit. Par ailleurs, certains indices donnent à penser que les jeunes hommes ont souvent leur première relation sexuelle avec une femme plus âgée et souvent à un âge plus précoce.
Le plan national mentionne également des préoccupations concernant la transmission de parent à enfant. En 2011, seulement cinq infections de la sorte ont été enregistrées, mais seulement trois pour cent des femmes enceintes avaient subi un test de dépistage du VIH, alors que plus de 95 pour cent des futures mères avaient accès à des soins prénataux.
« L’absence de dépistage et le manque de connaissance sur les infections au VIH et sur la manière d’éviter de nouvelles infections créent un cercle vicieux », a dit M. Liyanage.
Milinda Rajapaksha, directeur du Conseil national des services de jeunesse du ministère de la Jeunesse, a dit qu’outre les jeunes, les populations marginalisées telles que les consommateurs de drogues injectables, la communauté homosexuelle, les prisonniers et les migrants internes sont eux aussi exposés à un risque élevé de transmission. Le manque d’établissements de santé et de dépistage et le faible degré de sensibilisation sont les principaux facteurs de risque.
Selon M. Rajapaksha, les politiques nationales en matière de santé n’ont pas encore identifié les jeunes comme une catégorie spéciale et ne mènent pas d’interventions adaptées. « Cela est un gros inconvénient lorsque l’on traite de la santé des jeunes », a-t-il dit.
La nouvelle politique nationale de la jeunesse, qui devrait être rendue publique en février 2014, recommande la reconnaissance de ce groupe et la création de politiques adaptées, a dit M. Rajapaksha.
« Un autre obstacle lorsque l’on s’intéresse aux jeunes à risque, c’est que la consommation de drogue et l’homosexualité sont des infractions pénales et il est donc très difficile de travailler ouvertement avec de tels groupes. »
M. Liyanage a expliqué qu’un nouveau comité, présidé par lui-même et composé de représentants d’organismes publics du domaine de la santé, de l’éducation et de la jeunesse, avait été créé en novembre 2013 afin de proposer des recommandations pour enrayer la propagation du VIH chez les jeunes. « L’une des priorités est de créer un groupe de pairs au sein de chaque catégorie à risque pour sensibiliser les autres », a-t-il dit.
Selon M. Rajapaksha, les autorités devraient également envisager d’introduire des cours d’éducation sexuelle dans les écoles. Le programme scolaire aborde en effet la santé reproductive, mais pas la sexualité sans risque.
« Sensibiliser est le meilleur moyen de freiner la propagation, a dit M. Rajapaksha, et l’école est le meilleur endroit pour ce faire, car plus de 90 pour cent de nos enfants vont au moins à l’école primaire. »
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