1. Accueil
  2. Africa
  3. Southern Africa

Thierry Mafisy Miharivonjy Razafindranaivo – Cuisinier à Madagascar

Thierry Mafisy Miharivonjy Razafindranaivo – cook, Madagascar IRIN

Thierry Mafisy Miharivonjy Razafindranaivo, 26 ans, est l’un des trois cuisiniers qui travaillent au fast-food local à Antananarivo, la capitale de Madagascar.

Les chaînes de restauration rapide sont un phénomène relativement récent dans la ville où les plats traditionnels sont à base de riz et où les restaurants tendent à se spécialiser en gastronomie française. Le personnel, en tenue de couleurs vives et coiffé d’une casquette, sert les clients tandis que M. Razafindranaivo fait cuire des steaks hachés dans une petite cuisine où règne une chaleur étouffante.

M. Razafindranaivo, sa femme et leur fille de six mois vivent chez ses parents au sein d’une famille élargie. Ils ne partagent pas les dépenses avec leur famille élargie et ils ont la chance de ne pas payer de loyer. Sa femme travaille dans une petite entreprise de tressage de paniers ; le couple gagne environ 92 dollars par mois, soit le salaire moyen d’une famille malgache dans la capitale.

Nom : Thierry Mafisy Miharivonjy Razafindranaivo

Âge : 26 ans

Lieu : Antananarivo

Est-ce que votre épouse vit avec vous ? Oui, j’ai une femme et une fille de six mois.

Quelle est votre activité principale ? Cuisinier dans la restauration rapide.

Quel est votre salaire mensuel ? 120 000 ariary [55 dollars].

Quel est le montant total de vos revenus – y compris le salaire de votre épouse, ainsi que toute autre source de revenus supplémentaire ? 200 000 ariary [92 dollars].

Combien de personnes vivent chez vous – quels sont vos liens de parenté ? Trois. Ma femme, ma fille et moi.

Combien de personnes dépendent de votre revenu ou du revenu de votre épouse – quels sont vos liens de parenté ? Juste nous trois.

Combien dépensez-vous par mois pour la nourriture ? 120 000 ariary (55 dollars).

Quel est votre aliment de base principal – combien cela vous coûte par mois ? Le riz, les légumes et la viande [‘laoka’]. Nous consommons 25 kilos de riz par mois, ce qui nous coûte 32 000 ariary [17 dollars].

Combien payez-vous pour le loyer ? Rien. Je vis chez mes parents.

Combien dépensez-vous pour le transport ? 1 000 ariary [0,45 dollar] par jour soit environ 13 dollars par mois.

Combien dépensez-vous par mois pour l’éducation de vos enfants ? Rien pour l’instant.

Après avoir payé toutes vos factures du mois, combien vous reste-t-il ? Rien.

Avez-vous, vous ou un autre membre de votre famille, été obligé de sauter des repas ou de réduire les portions de nourriture au cours des trois derniers mois ? Non.

Avez-vous été obligé d’emprunter de l’argent (ou de la nourriture) au cours des trois derniers mois pour subvenir aux besoins courants du ménage ? Oui, j’ai emprunté 10 000 ariary [4,50 dollars] à ma sœur pour acheter de la nourriture.

« Je vis dans la même maison que mes parents, mais nous ne partageons pas les dépenses du foyer, donc je n’ai pas besoin de leur donner de l’argent ou de la nourriture. Ma femme, notre fille de six mois et moi survivons grâce à mon salaire. Ma femme aussi gagne un peu d’argent grâce à la fabrication de paniers. Ma mère sait fabriquer des objets d’artisanat traditionnel et ma femme travaille avec elle. Ainsi, nous gagnons un peu plus d’argent.

« Quand j’étais jeune, je voulais devenir fonctionnaire, comme mon père, mais il fallait réussir un examen pour pouvoir obtenir un stage au ministère et, contrairement à l’époque de mon père, il faut verser des pots-de-vin pour pouvoir y entrer aujourd’hui.

« Comme je n’ai pas pu entrer au ministère, j’ai essayé de trouver un emploi dans le secteur privé, mais c’était difficile, surtout ces trois dernières années avec la crise [en 2009, Marc Ravalomanana élu président à deux reprises a été renversé par Andry Rajoelina avec le soutien de l’armée ; la pauvreté n’a pas cessé d’augmenter depuis]. En fin de compte, j’étais content de trouver ce travail dans la restauration. Ma femme essaye toujours de trouver un emploi stable, mais jusqu’à présent c’est assez difficile.

« Je pense que mes parents avaient une vie meilleure. Les prix n’étaient pas aussi élevés quand ils étaient jeunes. Aujourd’hui, nous dépensons tout notre argent en nourriture. Il n’y a jamais assez d’argent pour finir le mois. Parfois, je n’arrive pas à dormir, car je m’inquiète à propos de tout ça ».

« La naissance de ma fille a été le plus heureux évènement de cette année. J’espère qu’elle pourra suivre de bonnes études et qu’elle aura assez de relations pour devenir fonctionnaire.

« Quel serait mon pire cauchemar ? Que nous ne puissions plus trouver de travail convenable et que le prix de la nourriture continue d’augmenter. Nous espérons que nous pourrons trouver des emplois mieux rémunérés. Peut-être que nous essayerons de vendre plus de paniers, mais souvent je n’arrive pas à dormir à cause des problèmes d’argent.

« J’espère que tout ira mieux l’année prochaine. Je ferai tout mon possible pour améliorer notre situation ».

ar/go/rz-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join