Jane Njeri, 36 ans, est une mère célibataire de quatre enfants qui vit avec sa famille dans un camp pour personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) à Nakuru, une ville à environ 100 km au nord-ouest de la capitale kényane, Nairobi.
Jane vend des légumes à l’intérieur du camp, mais les acheteurs sont peu nombreux et les ventes très espacées. Elle distille également du chang’aa, un alcool de contrebande local, ce qui lui attire souvent des ennuis avec la police.
Nom : Jane Njeri
Âge : 36 ans
Lieu : Camp de PDIP Pipeline
Est-ce que votre époux vit avec vous ? Non.
Quelle est votre activité principale ? Je vis de petits commerces dans le camp comme la vente de légumes et la distillation de chang’aa.
Quel est votre salaire mensuel ? 7 500 shillings [88 dollars].
Quel est le montant total de vos revenus – y compris le salaire de votre époux, ainsi que toute autre source de revenus supplémentaire ? Je suis la seule à gagner les 7 500 shillings [88 dollars].
Combien de personnes vivent chez vous – quels sont vos liens de parenté ? Cinq personnes : moi et mes quatre enfants.
Combien de personnes dépendent de votre revenu ou du revenu de votre époux – quels sont vos liens de parenté ? Cinq personnes : mes quatre enfants et ma mère qui est âgée.
Combien dépensez-vous par mois pour la nourriture ? Je ne peux pas vous donner le montant exact, mais je dirais environ 5 000 shillings [59 dollars].
Quel est votre aliment de base principal – combien vous coûte-t-il par mois ? L’ugali [plat à base de farine de maïs] et des légumes – 2 700 shillings [38 dollars].
Combien payez-vous pour le loyer ? Rien ; le camp est gratuit [le gouvernement fournit les tentes].
Combien dépensez-vous pour le transport ? 200 shillings [2,40 dollars]. Je vais en ville deux fois par mois. La plupart du temps, je marche pour me rendre dans les fermes voisines pour acheter mes légumes le moins cher possible.
Combien dépensez-vous par mois pour l’éducation de vos enfants ? 1 700 shillings [20 dollars].
Après avoir payé toutes vos factures du mois, combien vous reste-t-il ? Rien. Mes dépenses sont toujours plus élevées que mes revenus.
Avez-vous, vous ou un autre membre de votre famille, été obligée de sauter des repas ou de réduire les portions de nourriture au cours des trois derniers mois ? Oui. Souvent nous prenons de l’eau chaude au petit-déjeuner, en particulier quand il faut payer les frais scolaires. Mais j’essaye de faire en sorte que nous ayons un repas du soir copieux, de l’ugali et des légumes la plupart du temps. En octobre, nous avons sauté le repas du midi pendant environ une semaine quand ma fille a été renvoyée de l’école pour payer ses frais scolaires.
Avez-vous été obligée d’emprunter de l’argent (ou de la nourriture) au cours des trois derniers mois pour subvenir aux besoins essentiels de votre famille ? Oui. J’ai emprunté deux kilos de haricots à un(e) ami(e) en septembre.
« Pendant assez longtemps, mon revenu dépendait entièrement de la vente de légumes dans le camp. Mais les affaires marchaient mal, car les acheteurs étaient peu nombreux. J’ai décidé de compléter mon commerce de légumes en distillant du chang’aa.
« Même si je sais que ce commerce est illégal, cela améliore mon revenu quotidien. Grâce à ces deux commerces, je gagne 250 shillings kenyans [environ 3 dollars] par jour. Comme je suis le seul soutien de famille pour mes enfants, je dois concilier les coûts de la nourriture, des frais scolaires et des autres besoins de ma famille.
« Pour moi, l’éducation de mes enfants est un besoin plus essentiel que d’avoir trois repas par jour. Lorsqu’il y a de l’argent, nous prenons notre thé avec du lait et du sucre par exemple. Mais quand les affaires tournent au ralenti, nous nous contentons de boire de l’eau chaude pour le petit-déjeuner.
« En plus de nourrir ma famille, je dois payer les frais scolaires de ma fille aînée qui est dans le secondaire au collège voisin. Réunir les 5 000 shillings [60 dollars] pour ses frais de scolarité tous les trois mois est un défi.
« Quelle est la meilleure nouvelle que j’ai apprise récemment ? Que le gouvernement allait reloger tous les PDIP d’ici le mois de janvier de l’année prochaine.
[Mais] la nouvelle des prochaines élections [en mars 2013] est effrayante. J’ai peur qu’il y ait de nouvelles violences comme lors des dernières élections présidentielles ».
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