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Grace Taban Genova – Fabricante de bière artisanale au Soudan du Sud

Grace Taban Genova Hannah McNeish/IRIN

Grace Taban Genova, qui pense être âgée d’environ 38 ans, cherche un travail et une terre à cultiver. En attendant, elle vend une bière artisanale brassée à partir de noix de kola, de sucre, de levure et d’eau.

Originaire de ce qui est désormais le Soudan du Sud, la famille de Mme Genova a vécu pendant des années près de Khartoum, la capitale soudanaise, où son mari était fonctionnaire. En 2009, elle est retournée dans le sud pour aller vivre à Djouba – maintenant capitale du Soudan du Sud – mais son mari ne l’a pas suivie. Il a perdu son travail lorsque le sud a pris son indépendance en 2011, puis le couple s’est séparé.

Mme Genova affirme que son mari sait où elle habite avec leurs quatre enfants, mais qu’il ne leur envoie pas d’argent.

Nom : Grace Taban Genova

Âge : Environ 38 ans

Lieu : En périphérie de Djouba, derrière Gudele West.

Est-ce que votre mari vit avec vous ? Non, nous sommes séparés. Je vis avec mes deux frères et mes quatre enfants.

Quelle est votre activité principale ? Je fabrique de la bière artisanale.

Quel est votre salaire mensuel ? En moyenne, 120 livres sud-soudanaises (SSP) [40 dollars selon le taux de change officiel]. J’essaye de trouver un travail, mais il n’y a rien d’autre à faire ici à part brasser de la bière. Avant cela allait, car mon mari était fonctionnaire pour le gouvernement [soudanais].

Quel est le montant total de vos revenus – y compris le salaire de votre mari, ainsi que toute autre source de revenus supplémentaire ? Cela varie. Je peux gagner environ 120 SSP [40 dollars] par mois et, quand mes frères arrivent à trouver du travail occasionnel, habituellement sur des chantiers de construction, ils peuvent rapporter 300 SSP [100 dollars] par mois à la maison ou parfois 100 SSP [33 dollars].

Combien de personnes vivent chez vous – quels sont vos liens de parenté ? Sept personnes : moi, mes quatre enfants [âgés de 13, 11, trois ans et demi et 11 mois] et mes deux frères.

Combien de personnes dépendent de votre revenu ou du revenu de votre mari – quels sont vos liens de parenté ? Tous les sept.

Combien dépensez-vous par mois pour la nourriture ? 120 SSP [40 dollars], ce qui me permet d’acheter un gros sac de maïs d’environ 20 kilos. Tout ce que je gagne en brassant de la bière est dépensé pour la nourriture et l’eau, car il n’y a pas d’eau ici, nous devons en acheter. Je dépense 10 SSP [3,33 dollars] tous les deux jours pour l’eau. Je dépense 300 SSP [100 dollars] en sucre tous les 15 jours pour fabriquer la bière.

Quel est votre aliment de base principal – combien cela vous coûte par mois ? Je dépense mon argent pour acheter du maïs pour la préparation du posho [porridge] et, s’il me reste un peu d’argent, j’achète du kale [chou] et quelques haricots. Je ne peux pas faire une estimation des coûts, car je dépense tout ce que je gagne. Certains mois sont beaucoup trop difficiles, car je n’ai rien.

Combien payez-vous pour le loyer ? Le logement appartient à des proches et ils acceptent que nous restions ici sans payer de loyer.

Combien dépensez-vous pour le transport ? Je vais en ville peut-être trois ou quatre fois par semaine [pour acheter de la nourriture et des ingrédients de brassage] et cela me coûte 6 SSP [2 dollars] aller-retour.

Combien dépensez-vous par mois pour l’éducation de vos enfants ? Depuis deux ans, ils ne vont pas à l’école. Il n’y a pas assez d’argent pour ça.

Après avoir payé toutes vos factures du mois, combien vous reste-t-il ? Rien, absolument rien.

Avez-vous, vous ou un autre membre de votre famille, été obligée de sauter des repas ou de réduire les portions de nourriture au cours des trois derniers mois ? Habituellement, nous prenons un seul repas par jour. Soit le repas du midi, soit le repas du soir. Il n’y a pas de petit-déjeuner. Parfois nous avons faim et nous n’avons rien à manger.

Avez-vous été obligée d’emprunter de l’argent (ou de la nourriture) au cours des trois derniers mois pour subvenir aux besoins essentiels de votre famille ? Ces trois derniers mois, je ne sais pas. Parfois, j’emprunte de l’argent pour acheter des médicaments pour les enfants. Mais mon bébé, Emmanuel, a la diarrhée depuis trois jours, mais il n’y a pas d’argent et personne ne peut m’en prêter. Que puis-je faire ? Je voudrais que quelqu’un investisse dans mon entreprise pour que je puisse améliorer les choses.

« Ma situation financière est catastrophique. Mon revenu n’est pas stable, car il dépend du marché : parfois, j’arrive à vendre de la bière et parfois, non. La situation est trop mauvaise.

« Les maladies, le manque d’éducation et de nourriture pour mes enfants sont mes plus gros problèmes. Je ne peux rien y faire, à part continuer mon entreprise de brassage de bière.

« Quand nous sommes arrivés à Djouba pour la première fois en 2009, nous habitions à Nyakuron [en périphérie de la ville] et il y avait une école. Maintenant, il n’y en a plus. Au Soudan, ils étaient scolarisés.

« Il n’y a aucune bonne nouvelle par ici, et les mauvaises nouvelles sont toujours les mêmes : les enfants qui ne vont pas à l’école et les maladies.

« Je ne suis pas certaine que la situation va s’améliorer plus tard. J’aimerais que les enfants aillent à l’école, reçoivent des médicaments et de la nourriture et qu’il n’y ait plus de problèmes.

« Je veux monter une bonne entreprise, mais je n’ai pas les moyens de la développer »

« Le Soudan du Sud n’est pas comme je l’imaginais, mais c’est l’endroit d’où je viens. Il y a plus de problèmes ici que dans le nord, où la vie est un peu plus facile, mais rien ne remplace le fait que je sois chez moi.

hm/kr/rz-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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