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L’éducation en crise

Students at a school set up by NGO Plan International and UNICEF for Malian refugee children in camps in Burkina Faso (July 2012) Plan International
En période de forte sécheresse, comme aujourd’hui dans le Sahel ou en Afrique de l’Est, la priorité est donnée à l’alimentation au détriment de l’éducation. Mais selon l’organisation caritative britannique Save the Children, les enfants qui ne sont pas scolarisés restent vulnérables aux catastrophes.

« Il y a un manque de compréhension. Les décideurs ne sont pas convaincus que l’éducation est une composante de la réponse humanitaire à une situation d’urgence – l’éducation peut contribuer à mettre fin aux situations de crise », a dit Elin Martinez, co-auteur d’un rapport publié par Save the Children en 2012 et intitulé « A Creeping Crisis: The neglect of education in slow-onset emergencies ».

Cette année, la Somalie, pays le plus gravement touché par la sécheresse qui a secoué la région de la Corne de l’Afrique en 2011, a reçu seulement 18 pour cent des 30 millions de dollars nécessaires à l’éducation des enfants. Les bailleurs de fonds n’ont versé que quatre pour cent des 9,7 millions de dollars nécessaires à l’éducation au Mali, pays ravagé par les conflits et les déplacements.

La plupart des écoles du nord du Mali ont été pillées ou incendiées, et 80 pour cent du personnel éducatif a fui vers le sud du pays. Dans les régions contrôlées par les islamistes, comme Tombouctou, Gao et Kidal, l’enseignement a été suspendu. Les enfants déplacés et réfugiés sont peu ou pas scolarisés.

L’enseignement, qui inclut des cours sur la conservation de l’environnement, les meilleures pratiques agricoles et d’autres techniques, donne aux enfants les connaissances nécessaires pour faire preuve d’innovation et mieux gérer les catastrophes auxquelles ils seront confrontés, a souligné Save the Children dans son rapport sur le financement de l’éducation en période de crise.

« Les réponses à la crise humanitaire ne doivent pas seulement satisfaire les besoins de la vie quotidienne. Nous devons aller de l’avant. Nous ne devons pas nous contenter de sauver des vies, nous devons renforcer la résilience des enfants et de leurs communautés pour qu’ils soient capable de faire face aux sécheresses futures, et assurer une éducation qui réponde aux besoins des enfants et leur permette d’avoir une vue d’ensemble de la situation », a dit Mme. Martinez.

Les besoins éducatifs occasionnés par la crise malienne sont immenses. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), plus de 53 pour cent des réfugiés sont des enfants et deux tiers d’entre eux sont en âge d’être scolarisé. Selon le cluster Éducation dirigé par les Nations Unies au Mali, 80 pour cent des enfants réfugiés maliens en âge d’être scolarisé à l’école primaire n’auraient pas accès à l’éducation, et 27 pour cent des étudiants déplacés ont davantage de risques d’abandonner leurs études.

Au Burkina Faso, pays voisin qui accueille le plus de réfugiés Maliens obligés de quitter leur domicile en raison des conflits et de la famine, un grand nombre d’étudiants installés dans les camps du pays ne sont plus scolarisés.

« Je suis vraiment triste de ne pas pouvoir continuer mes études et passer mes examens. Cela m’inquiète vraiment de ne pas savoir quand je pourrai reprendre mes études », a dit à Plan International Fati Walat Haibala, 18 ans, réfugié dans le camp de Ferério au nord du Burkina Faso.

Peu de fonds sont consacrés à l’éducation dans les Processus d’appels consolidés des Nations Unies pour l’assistance humanitaire. Seulement sept pour cent des 17,8 millions de dollars nécessaires à l’éducation dans le contexte de la crise sahélienne ont été versés.

« Il est inquiétant de constater que l’éducation n’est pas incluse dans les interventions et stratégies-clés proposées lors des discussions relatives à l’atténuation de la sécheresse en Afrique de l’Est et dans le Sahel », a souligné le rapport de Save the Children.

Des efforts ont été effectués pour scolariser les enfants déplacés et réfugiés. Le ministre de l’Éducation du Mali a mis en place des cours de rattrapage et s’est efforcé de faciliter la réintégration des enfants déplacés. Au Burkina Faso et au Niger, l’éducation des enfants réfugiés est très limitée.
« Les écoles du Burkina Faso ne peuvent pas accueillir ces enfants », a dit Sylvana Nzirorera, représentante adjointe de l’UNICEF au Burkina Faso. En Mauritanie, aucune éducation n’est offerte aux enfants.

La plupart des enfants touchés par la sécheresse en Afrique de l’Est et dans le Sahel viennent de communautés pastoralistes, et le taux de scolarisation au sein de ces communautés est faible en raison du mode de vie nomade. Les sécheresses ont des conséquences sur l’apprentissage, car les familles doivent parcourir de longues distances pour trouver de l’eau, de la nourriture et des pâturages. Selon Save the Children, il est possible que les communautés nomades pensent que l’éducation détruit les institutions sociales et entrave la socialisation.

« Il faut des moyens mieux adaptés pour répondre aux besoins des nomades. Il y a un conflit entre le calendrier scolaire officiel et leur style de vie migratoire », a dit Mme. Martinez, soulignant que la situation se répète, mais qu’aucune solution durable n’a été mise en œuvre.

« Ils sont souvent oubliés par la réponse humanitaire. Il faut des financements supplémentaires pour garantir que nous répondons à leurs besoins ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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